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“AUBERT MEVER,
INTRODUCTION.
Le jardm Zoologique d'Anvers fut fondé en 1848. C’est la plus
ancienne création de ce genre qui existe en Belgique. A cette
époque on ne comptait en Europe que le Jardin des Plantes
de Paris, le Zoological Garden de Londres, et le Dierentuin
d'Amsterdam. À qui vint la première idée de créer à Anvers un
établissement semblable? L’honneur en revient, croyons-nous, à
notre honorable Bourgmestre, M. J. Franc. Loos, alors échevin,
et à M. Jaco. Kers, un desplus habiles naturalistes du pays. L'idée
à peine émise fut accueillie par le public avec une vive sympathie.
Grâce à l’initiative généreuse de quelques amis des sciences natu-
relles, la Société se trouva constituée. Voici les noms de ses
premiers fondateurs :
MM. R. J. A. CENIE, consul général des Pays-Bas, à Anvers;
P. J. ne CATErRS, banquier; J. F. Loos et G. A. PIÉRON,
fl
An ne
échevins de la ville d'Anvers; C. J. De Cuyrer, greffier du
Conseil provincial; J. J. Ficours-VERBERT, pharmacien et
professeur à l'Hôpital evil; J. Kers, naturaliste.
S. M. le Roi, frappée du but élevé et éminemment utile de la
nouvelle Société, voulut bien la prendre sous son haut patronage,
en lui accordant le titre de SCCIÉTÉ ROYALE.
La Société eut la bonne fortune de pouvoir acquérir immédiate-
ment la belle collection d'histoire naturelle formée avec tant de
soin et d'intelligence par M. Kers. Elle se trouva ainsi, dès son
début, en possession du noyau d'un Musée desliné, par ses accrois-
sements successifs, à devenir l’un des plus importants de l’Europe.
M. Kers, en vertu du contrat de cession, fut nommé Directeur
perpétuel de la Société. Son neveu, M. Jaco. VekEmANS, fut
nommé Directeur-adjoint.
Un premier fonds social de 100,000 francs fut réuni , au moyen
d’un emprunt par souscription qui fut couvert en peu de temps.
En 1847 le capital fut porté à 145,000 francs par suite
de l'acquisition d’un terrain, destiné à l'agrandissement du jardin.
Un autre terrain fut acheté en 1850 et enfin en 1855 une
nouvelle acquisition permit de donner au Jardin ses limites
actuelles. Tout porte à croire que, par suite de ces différentes
annexions, la Société se considérera comme ayant enfin conquis
ses frontières naturelles, et que ses rêves d’agrandissement
cesseront d'inquiéler ses voisins. La superficie du jardin com-
prend aujourd’hui environ neuf hectares.
Ces acquisitions, les élégantes et nombreuses constructions
que la Société a élevées, les dépenses faites pour enrichir ses
Da
collections, ont fait porter le capital social à 400,000 francs
représentés par 4,000 actions au porteur.
Ces actions, hypothéquées sur les valeurs mobilières et im-
mobilières de la Société, donnent au porteur un intérêt annuel
de 3 p. %o et l’avantage de pouvoir introduire dans le jardin, des
personnes étrangères à la ville, sans que celles-ci soient
soumises à la rétribution stipulée par le Réglement. La Société
compte aujourd’hui 2,600 membres.
Comme on le voit, le succès le plus complet a justifié les espé-
rances de ses fondateurs. C’est que leurs projets étaient basés sur
une idée véritablement grande et féconde. Réunir dans une même
enceinte les produits les plus remarquables du règne animal; les
offrir à l'étude, non comme dans les cabinets d'histoire naturelle,
avec leurs formes seulement, mais vivants, avec leurs mœurs, leurs
allures, leurs libres mouvements; les disposer dans un beau
parc au milieu des fleurs, des bosquets, des pièces d’eau, chacun
dans les dispositions les plus propres à favoriser son bien-être
et son développement; permettre à l'observation, à l’expérience
journalière, de vérifier les assertions de la science, d'apprécier
l’utiité relative de chaque espèce, de déterminer les conditions
les plus favorables à l'amélioration des races et à la multiplication
des espèces utiles, enfin, d'étudier de près les questions si
intéressantes qui se rattachent aux croisements, à l’acclimatation,
à la reproduction des espèces domestiques : tel fut le but que
la Société se proposa ; tel fut le programme dont elle poursuit la
réalisation avec une activité, une intelligence, qui l'ont placée
au premier rang des institutions de ce genre.
Sr
Indépendamment des collections qu’elle réunissait, la Société
créait un magnifique et vaste Jardin, dessiné avec goût par
M. Eu. Van Cuycx, et offrant la plus agréable promenade qu'anime
et varie à chaque pas l’apparition inattendue de quelqu'habitant des
régions lointaines. Des perspectives ménagées avec art surpren-
nent et charment le regard. Des constructions pittoresques,
dont les types sont empruntés à tous les pays, donnent le
caractère cosmopolite qui convient à ce rendez-vous des êtres
animés de tous les climats. Voici la case en bambous des plan-
teurs de Java qui ne s’effarouchera pas trop du voisinage des
Tigres et des Panthères. Voici le pavillon oriental aux murs
brodées d’arabesques, aux dômes bleus, autour desquels on
croit voir voler les Colombes du Bosphore et qui fait rêver le
Chameau du désert aux caravansérails de Bagdad où de Damas.
Voilà la meule rustique des prairies de la Zélande, avec son
toit de chaume mobile, où la Cigogne aime à placer son nid.
Les exilés des bords du Nil, la Girafe à l'œil mélancolique,
les Flammants roses, l’Ibis sacré, peuvent reconnaître leur
image sculptée sur les pylones du temple égyptien. Ces grottes
en rocailles, tapissées de lierre et de vignes vierges, rappellent
aux Ours qui les habitent, les cavernes de leurs forêts natales.
Voici un châlet aux contrevents verts, aux galeries sculptées, qui
doit faire songer les Vautours et les Aigles aux troupeaux errants
dans les gorges du Tyrol ou de l'Oberhasli. Les cages, les étables,
les volières, les loges, disséminées sur tous les points du jardin,
ont sur la plupart des édifices de notre temps, l'avantage de
porter leur destination écrite dans le style de leur architecture.
ee
Disons enfin que les plantations, par la richesse et le nombre
des essences d'arbres, des arbustes et des plantes qui s’y trouvent
réunies, ne sont pas une des parties les moins intéressantes du
Jardin Zoologique d'Anvers.
Trop de détails frappent la vue du visiteur dans une simple
promenade au Jardin, pour qu'il puisse se former une idée
précise et complète des innombrables curiosités qui passent sous
ses veux. Un Guide est indispensable pour faire une pareille
visite avec fruit, pour ne rien omettre d’important, pour bien se
rendre compte de ce que l’on voit, et surtout, pour conserver le
souvenir de ce que l’on a vu. Plus d’une fois nous avons entendu
émeltre le vœu qu'un semblable livre fût fait ; les membres de
la Société trouveraient ainsi le moyen facile de connaitre en
détail tout ce dont ils sont co-propriétaires et les étrangers y
puiseraient les éléments indispensables pour rappeler leurs sou-
venirs. C'est un pareil travail que nous avons entrepris. Le
lecteur jugera si nous avons réussi, quand il aura parcouru
le jardin, notre livre à la main, quand il aura suivi, en
s’aidant du plan, l'itinéraire que nous lui avons indiqué, et que
sur chaque objet notre livre consulté lui aura fourni un rensei-
gnement exact, intéressant, succinct, puisé aux meilleures sources.
Si le Guide n’a pas failli à ses promesses, il aura contribué à
l’un des plus vifs plaisirs que la vue des objets exotiques, de
même que les voyages, puissent procurer, el par reconnaissance
nous espérons qu'on lui accordera une humble place dans les
bibliothèques, à côté des livres les plus modestement utiles.
Le lecteur peut avoir pleine confiance dans les notices sur
2x 108
l’histoire naturelle qui accompagnent cette promenade. Elles sont
empruntées à des autorités qu'on ne recusera pas ; 1l nous suffit
de nommer Buffon, Lacépède, Valmont de Bomare, Linnée et
Cuvier.
La classification adoptée est celle de Cuvier, qui nous a fourni
aussi les caractères scientifiques de chaque espèce. On sait que
cet illustre savant est le premier qui ait établi une classification
générale des animaux sur l'anatomie comparée.
54 Loges.
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& Musées Carutvores)
D Sages.
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PLAN DU JARDIN.
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ENTRÉE DU JARDIN.
Ce serait faire preuve d’un pari pris de tout admirer, qui
ferait justement suspecter notre bon goût, ou qui pis est, notre
bonne foi, que de nous écrier, en franchissant la grille : Voilà
une entrée digne de la Société, et qui prépare admirablement le
visiteur aux merveilles qu'il va voir ! Le fait est qu'il n’en est
rien et que, malgré les singes en terre cuite des deux aubettes
qui encadrent la grille, cette entrée n'offre absolument rien qui
mérite de fixer notre attention. Les deux rangées de tristes
thuyas qui bordent l'avenue semblent conduire à un cimetière,
Re CO
plutôt qu'a un Paradis comme les Persans appelleraient notre
Jardin. Patience ! Un jour viendra peut-être où le Jardin pourra
se donner le luxe d’une entrée digne des magnificences qu'il
renferme. Il ne faudrait pour cela qu’un décret qui déclaràt
d'utilité publique l’expropriation de quelques voisins ; ou mieux
encore, que le Gouvernement permit à la Société de faire une
emprise de quelques mêtres sur le terrain de la Station du chemin
de fer. Mais vous verrez que ni l’une ni l’autre de ces hypothèses
ne se réalisera.
Ne dépassez pas la porte cependant sans jeter un coup-d’œil sur
le portier — un beau jeune nègre, acheté tout petit sur les côtes
de Guinée, avec un Chimpanzé, un Casoar et un Crocodile, et qui
doit à la charité de quelques dames anversoises d’être devenu un
homme, d’une chose qu'il était d’abord, puis un chrétien et
enfin un Belge, parlant le francais et le flamand aussi mal qu’on
parle généralement ces deux langues en Belgique. Il a oublié
malheureusement son idiome natal de la Côte d'Ivoire. Placé dès
sa plus tendre jeunesse au Jardin même, il eut longtemps dans
ses attributions le soin des perroquets et des autres oiseaux
logés au rez-de-chaussée du Musæum d'Histoire Naturelle. A l’oc-
casion de son mariage avec une jolie blanche de Borgerhout, 1l
a été élevé à la dignité de concierge.
Pour dissiper les pensées funèbres que lesthuyas, trop semblables
à des cyprès, auront pu faire naître, on n’a rien trouvé de mieux
que de les doubler, quand le temps le permet, d’une double
haie de Perroquets, d’Aras, de Loris, de Perruches, de Cacatoës,
dont les cris aigus, éclatants, discordants, affectent désagréable-
ment l'oreille, tandis que la vue est frappée, plutôt que charmée
ee SE
par leur plumage brillant, omnicolore, où dominent les tons
criards, les alliances disparates, comme dans la toilette des
provinciales. Cette colonie, très-nombreuse, n’est pas toute réunie
en cet endroit. Les plus beaux et les plus rares, surtout les moins
bien acclimatés habitent, l'été comme l'hiver, sous la plate-forme
du Musæum. C’est là que nous les rencontrerons tout à l'heure.
On ne place ici, sur le trapèze mobile qui leur sert de perchoir,
que ceux dont la constitution robuste peut supporter, au moins
en été, et pendant les heures de jour, les brusques variations
d’un chmat qui n’est pas précisément celui où leur espèce vit à
l’état de nature. Tous ces oiseaux appartiennent à l'ordre des
GRIMPEURS , genre des PsirTAcÉs. Nous commencerons par eux
notre revue :
LES PSITTACEÉS
ont le bec gros, solide, arrondi de toute part, entouré à sa
base d’une membrane où sont percées les narines; la langue
ROUE: Le
épaisse et charnue. Leur larynx inférieur, assez compliqué, et
garni de chaque côté de trois muscles propres, leur permet d’imiter
facilement la voix humaine. Leur nourriture consiste en fruits de
toute espèce. Ils grimpent aux branches en s’aidant du bec et des
pattes, nichent dans des trous d'arbres, ont la voix naturelle dure
et criarde, et sont presque tous peints des plus vives couleurs.
On n’en trouve que dans la zône torride des deux continents,
mais les espèces sont différentes dans chacun des deux. Chaque
orande ile a même ses variétés, les ailes courtes de ces oiseaux
ne leur permettant pas de traverser de grands espaces de
mer.
Le nom vulgaire de Perroquets sert souvent à désigner toute
l'espèce. Leur promptitude à s’apprivoiser, la beauté et la variété
de leur plumage, la facilité avec laquelle on leur apprend à répéter
des mots et même des phrases entières, l'originalité de leurs
mouvements, les a fait rechercher de tous temps. Les Perroquets
sont, parmi les oiseaux, ce que sont les Singes parmi les quadru-
pèdes : ils amusent l’homme. Qui n'a admiré en souriant leur
démarche lente, balancée, grotesquement solennelle? Qui ne les à
vus grimper aux échelons de leur perchoir en s’aidant alternati-
vement du bec et des pattes? Qui ne les à vus manger une
amande qu'ils tiennent d'une main, comme les Singes ; la croquer
délicatement sans blesser le noyau, saisir celui-ci en rejetant les
écales, le rouler entre leur grosse langue et leur gros bec, le
débarrasser de ses pellicules, le broyer, le triturer, le savourer
avec la satisfaction béate d’un chanoine dégustant une sarcelle en
temps de Carême? Qui n'a été tenté de leur attribuer une âme
en leur entendant prononcer des mots qu'ils ont l’air de com-
prendre? En voici un qui vous invite à lui gratter le haut
du crâne où il semble, comme tous ses confrères, éprouver
une démangeaison continuelle, due sans doute à la présence
d’une impercephbhle vermine. Il avance la tête en linclinant,
redresse ses plumes et vous dit en grasseyant comme un Juif
d'Amsterdam : Xoppeke crauwen ! Le hollandais est la seule
langue que lui aient apprise les matelots qui l'ont amené de
Batavia.
J'ai toujours remarqué, d’ailleurs, que les Perroquets parlaient
mieux le hollandais ou le flamand que le français. Buffon n’a pas
fait cette remarque, peu flatteuse pour la langue qu'il maniait
si bien.
Nous conservons, pour les subdivisions du genre Perroquet,
une méthode moins sommaire que celle de Cuvier, et employée
par la plupart des ornitologistes.
Le genre Perroquet se subdivise en deux grandes classes, dont
la première contient tous les Perroquets de l’ancien continent,
et la seconde, tous ceux du nouveau monde. La première classe
se subdivise en cinq grandes familles, savoir : les Cacatoës, les
Perroquets proprement dits, les Loris, les Perruches à longue
queue et les Perruches à queue courte. La seconde classe com-
prend six autres familles, savoir : les Aras, les Amazones, les
Loris, les Criks, les Papegais, les Perruches à longue queue et les
Perruches à queue courte. Disons quelques mots de chaque
espèce :
Les plus grands Perroquets de l’ancien continent, et ceux que
nous rencontrons les premiers sont :
LEcaeree
LES CACATOÉS.
Ces élégants oiseaux, originaires des iles de la Sonde, se dis-
ünguent par une sobriété de bon goût dans les couleurs de leur
robe, généralement blanche, nuancée de rose ou de gris. Les
plumes de la tête, renversées en arrière quand ils sont calmes,
se redressent au moindre frémissement en déployant une magni-
fique aigrette et découvrant, comme dans un écrin entr'ouvert,
des plumes cachées de la teinte la plus riche. Quoiqu'ils ne soient
point farouches, il ne faut pas céder à la tentation de passer la
main sur leur joli plumage. Les Cacatoës sont très-capricieux ,
très-irritables, très-vite agacés , et aussitôt vous les verriez se
redresser d’un air de fierté offensée, ouvrir leur huppe en éventail,
l’agiter comme le panache d’un chevalier défié au combat, battre
des ailes et pousser d’une voix effarée le cri de guerre des Cacatoës :
Cacatoë! Cacatoë ! Gare à vos oreilles et gare à vos doigts, car
leur bec est prompt et dur. Remarquons le
CACATOË BLANC (PsiTTACUS ALBA)
d’une blancheur immaculée qui fait briller ses veux noirs comme
deux perles de jais; le
CACATOË A HUPPE JAUNE (PSsITTACUS CRISTATUS)
blanc comme le précédent. L'intérieur de sa huppe est d’un
RE et
beau jaune soufré. Un autre a la huppe d’un jaune orangé. Le
CACATOË ROSE (PsITTACUS ROSEAS)
rare et précieux. Son plumage est nuancé de blanc, de gris cendré
et de rose. La huppe est blanche. Le
CACATOË ROSALBIN (PsITTACUS ROSALBINUS)
blanc, à la huppe rose, aux ailes roses.
Viennent ensuite :
LES ARAS.
Ce sont les plus grands des Psittacés, les plus riches en
couleurs et les plus forts en gueule, comme dirait Madame
Pernelle. On les entend d’une demi-lieue. Leur nom comme
celui des Cacatoës est formé par onomatopée. La courbure
exagérée de leur bec, qui absorbe toute leur figure et ressem-
ble à un énorme appendice nasal, leur donne un profil grotesque
qui les a fait comparer à certains types humains. C’est d’eux
que viennent les nez de perroquet. Leur longue et belle
queue semble destinée, par sa position verticale, à servir de
contre-poids à ce bec massif. La plupart des Aras sont origi-
naires du Brésil. Le plus brillant est
LS ARTE
L'ARA ROUGE (Psirracus mAcAo).
Le sommet de la tête, la partie supérieure du dos, le cou,
la poitrine, le ventre et les cuisses sont d’un beau rouge; la
peau nue des joues est blanche, ornée de petites plumes rouges
disposées en ligne autour des yeux, dont l'iris est d’un jaune
pâle.
Quoique toutes les variétés de Psittacés que possède le jardin
ne se trouvent pas dans l’avenue, nous continuerons cependant
notre revue de cette espèce. — Nous trouverons les autres sous
la plate-forme du Musæum.
L’ARA MAXIMILIEN
Le plus grand de tous, et, à notre avis, le plus beau, mal-
gré l’uniformité de sa couleur bleu de roi. Il a les hon-
neurs d'un perchoir isolé et d'une place à part. Malgré son
air terrible il a le caractère assez doux. (Comme tous les
Psittacés, il aime fort qu'on lui gratte la tête et le dessous
des ailes. Le plus sûr est pourtant de ne pas s’y fier. S'il allait
prendre votre doigt pour un biscuit! Quant on regarde son
bec, capable de moudre un caillou, et sa serre, aussi forte
que celle de laigle, cette pensée fait frissonner. L’Ara Maxi-
milien est originaire de lAmérique centrale; l’exemplarre
que possède le jardin est de toute beauté et provient de la
vente de lord Derby. Voyons encore
UE CAL
L’ARA TRICOLORE (Psir. HYASANTHINUS).
Il a la tête et la poitrine rouges, le haut des ailes jaune
nuancé de vert, les pennes et la queue d’un beau bleu.
L'ARA ARACANGA.
Les parties supérieures d’un rouge vif; le bas du dos et la
croupière d’un bleu presque pur; les côtés du cou nuancés de
jaune. Les parties inférieures d’un rouge pur.
L’ARA BLEU (PsiT. ARARAUNA).
Le sommet de la tête d’une belle couleur d'azur avec des
reflets pourprés; la gorge, la poitrine et l’abdomen d’un jaune
brillant.
LES PERROQUETS OU JACOS.
Ce sont les plus communs. Ils abondent sur la côte de
Guinée. Sans avoir beaucoup d'éclat, leur plumage est Joh.
Leur corps est d’un beau gris de perle ou d’ardoise blan-
chissant au ventre. Leur queue, d’un rouge vermillon, s’harmo-
nise bien avec cette couleur. Jacos est un nom qu'ils se sont
donné eux-mêmes. Rien de plus facile que de leur apprendre
à parler. {1 serait même beaucoup plus difficile de les en
PoûRee
empêcher car ils imitent tous les bruits qu'ils entendent dans
l'intérieur des maisons, aussi bien le miaulement du chat et
le jappement des roquets que les cris des enfants. Ils appellent
la servante ou répondent pour elle; crient : « Entrez! » à ceux
qui frappent à la porte, et ajoutent quelquefois : « Essuyez vos
pieds! » Placés sur le comptoir d’un estaminet, ils demandent
aux arrivants : « Wat zal er u believen? et disent à ceux qui
sortent : Dank u wel, Mynheer !
Nous avons même lu que les Américains ont essayé avec succès,
de les substituer, sur les chemins de fer, aux gardes convoi pour
crier aux voyageurs le nom de la station à chaque temps d'arrêt.
Autres traits de ressemblance avec l’homme : les Perroquets
les plus savants sont ceux qui radotent le plus; ils aiment le vin,
sont enclins à l’ivrognerie, sujets à la goutte et à l’épilepsie.
Enfin la durée de leur vie égale à peu près celle de l’homme.
LES AMAZONES
diffèrent des Perroquets en ce qu'ils ne se rencontrent que dans
le nouveau continent. Ils portent le nom de leur berceau : le
pays baigné par l’Amazone. Pour signe distinctif, ils ont du
rouge au fouet de l'aile. Ceux qui portent cette marque sur l'aile
et non sur le fouet, sont appelés criks par les naturels de la
Guyane. Nous distinguerons
L'AMAZONE À TÊTE BLANCHE,
au plumage vert nuancé de jaune.
ne
SO ES
L'AMAZONE A TÊTE BLEUE
même plumage des ailes et du corps que le précédent.
et L'AMAZONE A TÊTE JAUNE ET BEC BLANC
le plus grand et le plus rare de tous les Amazones.
Parmi les Criks dont le nom est une imitation de leur cri,
il en est d’assez laids; à en juger du moins par le
CRIK A TÊTE DE FAUCON,
au crâne pelé, au plumage d’un noir sale. Viennent ensuite
LES LORIS.
Is se distinguent par leurs riches couleurs et leur bec un peu
enfoncé dans les plumes de la figure. Ils affectionnent les nuances
du bleu foncé au rouge de laque, pourpre et lie de vin. Parmi
les nombreuses variétés que possède la Société, et qui passent
toute l’année dans leurs cages, sous la plate-forme du Musæum,
nous remarquerons le
LORI TRICOLORE,
importé de la Nouvelle Guinée. Son plumage est splendide, sans
avoir les tons criards qu’on peut reprocher aux autres Perroquets.
2
SM
LES PERRUCHES
ont pour signe distinctif, l'élégance de leur forme allongée,
l'éclat adouci de leurs couleurs. Elles se divisent en plusieurs
classes, dont les deux principales sont : les Perruches à longue
queue et les Perruches à queue courte. Celles-ci abondent dans
l'Asie méridionale et en Afrique ; celles-là en Amérique.
L'Australie en offre aussi de magnifiques espèces. Les plus
belles sont la
PERRUCHE ROYALE
de la Nouvelle-Hollande. Elle a la tête et le cou d’un rouge
écarlate; le reste du plumage d’un vert foncé; la queue remar-
quablement longue; la
PERRUCHE OMNICOLORE
à queue courte. Elle brille des couleurs les plus vives et les
plus variées, qui semblent semées au hasard sur son plumage.
Elle habite les Montagnes Bleues de la Nouvelle-Galles du sud. La
PERRUCHE OMÉOPATE
peu différente de la Perruche Royale. Nous ne savons pourquoi
l’on a donné à ce bel oiseau, le nom d’un système de médecine,
IR —
qui ne compte certes pas autant d’adhérents que celui-ci compte
d'admirateurs.
Ce sont encore des Perruches, ces jolis petits Perroquets, pas
plus gros que des Moineaux, que vous voyez là dans leur cage,
toujours accouplés. Leur besoin de tendresse ne leur permet pas
de vivre seules. Elles sont de plusieurs espèces. L'une d'elles a
recu particulièrement le nom de
PERRUCHES INSÉPARABLES (Psrrracus PULLARIUS)
des Indes-Orientales. Le plumage vert, le sommet de la tête, la
face et la gorge rouges, le bec et les pieds rougeâtres. Non
seulement ces charmants petits oiseaux ne sauraient vivre seuls,
mais dans la cage où on les met par couple, ils se tiennent sur
le même bäton, dorment en se serrant l’un contre l’autre,
échangent fréquemment des caresses pleines de gentillesse, en
enlacant leur bec comme des tourterelles, en lissant mutuellement
leurs plumes, et paraissent sans cesse occupés l’un de l’autre. La
PERRUCHE ONDULÉE SAGITTIFÉRE
de la Nouvelle-Hollande. Rien d’élégant, de gracieux comme ces
miniatures de Perruches, au plumage d’un vert cendré bordé de
noir, avec une tache bleue derrière les yeux. La
PERRUCHE À TÉTE ROUGE
des côtes de Guinée. Cette petite Perruche a le corps tout vert,
LA 0
marqué par une tache d'un beau bleu sur le croupion et par un
masque rouge de feu mêlé de rouge aurore.
Quoique nous ayons déjà jeté un coup-d’œil sur l’avant-corps
du Musæum et cela afin de pouvoir classer méthodiquement le genre
Psittacés, nous devons reprendre notre promenade à l’avenue même.
Avant d'entrer au jardin, allons jeter un coup-d'œil dans la
petite écurie qui se trouve au bout de l'avenue, à droite. C’est le
logement des Poneys et, à l'occurence, de quelques autres animaux.
LES PONEYS
sont simplement des chevaux de petite race. L'un est originaire
de Java, les autres des Iles Shetland. Le Dictionnaire anglais de
Samuel Johnson dit, à propos du mot Poney « Je ne connais pas
l’origine de ce mot, à moins que ce ne soit la corruption du mot
puny qui signilie jeune, petit. »
Les chevaux petits, relativement aux fortes espèces cultivées
en Europe pour aider l’homme dans son travail, ne sont point un
phénomène. Beaucoup de pays produisent naturellement des
chevaux nains. Dans les Indes-Orientales les chevaux sont en
général fort petits. Tavernier, dans ses voyages, raconte que le
jeune prince du Mogol, âgé de sept ou huit ans, montait ordinai-
rement un petit cheval, très-bien fait, dont la taille n'excédait
pas celle d’un grand lévrier.
Les chevaux chinois sont aussi fort petits, mais faibles, lâches et
mal faits. Aussi l’on peut dire que les chevaux tartares, qui sont
forts, vigoureux, fiers, ardents et légers, ont fait la conquête
de la Chine.
RC Cour
Les Poneys du Jardin Zoologique ne sont pas là pour ne rien faire.
On les utilise de diverses manières. On les attèle pour le transport
des fourrages, des provisions, ete. Quoique petits, ils sonttrès-forts.
A côté d'eux, on a placé, assez récemment, de singuliers ani-
maux; ce sont les
COCHONS A MASQUE
de l'intérieur de la Chine. Leurs mœurs sont celles de tous les
cochons, trop connues, par conséquent, pour qu'il soit nécessaire
d'en parler. Le masque, qui constitue l'originalité de ceux-ci,
provient de ce que le Créateur, en leur donnant de la peau pour
recouvrir leur visage, n'a pas ménagé l'étoile, de façon qu'elle
fait des plis. Cela leur donne un air vieux, bizarre, surtout quand
ils sont en bas-âge. Ces animaux semblent fort bien acclimatés
et se reproduisent comme s'ils étaient chez eux. Comme, avec
cela, ils paraissent très-bons à manger, il est probable que leur
espèce est destinée à s'ajouter à nos espèces domestiques.
En Chine, les cochons à masques sont un objet de vénération :
les Chinois leur dressent des autels et leur sacrifient comme à de
véritables divinités. — Ces animaux doivent nous trouver bien
inférieurs aux Chinois !
La petite cabane rustique qui se trouve à côté de cette écurie
renfermait jadis un Buffle, dont on n'a plus que les cornes; puis
une collection de lapins dont on n’a plus rien du tout. Aujourd'hui
elle est vide.
En attendant qu’on y mette quelque chose, allons visiter le
Musæum ; toutefois nous ne pouvons passer jusque là sans jeter
0 —
un regard à droite et sans nous arrêter un moment devant le
pavillon mauresque qui sert de café-restaurant. Ce bâtiment d’un
style de fantaisie, dont le thème principal a été puisé dans l’architec-
ture orientale, est d’un aspect très-heureux et se prête parfaitement
à l’ornementation de cette partie du jardin. Ses peintures omni-
colores, ses arcades dentelées, son dôme bleu brodé de dorures
et d’arabesques, attirent la vue sans la choquer et sans que
l’ensemble de la construction fasse le moindre tort au bâtiment
principal, le Musæum, qui doit rester en évidence.
Nous y ferons une halte lorsque notre promenade au jardin
sera terminée.
Pour le moment nous passerons au Musæum.
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MUSÆUNM D'HISTOIRE NATURELLE.
L'extérieur de cet édifice, dont les plans sont dûs à feu l'ingé-
nieur Auguste de Marbaix, est d’une simplicité élégante et annonce
bien sa destination. Du côté qui fait face au jardin, un large esca-
lier conduit à un élégant péristyle, orné de colonnes, donnant entrée
à la grande salle du Musæum. |
Les côtés latéraux sont également ornés d’un escalier, condui-
sant à un péristyle cintré. Sous la corniche, règne une suite de
bustes; ce sont ceux des naturalistes célèbres, Pline, Buffon,
Linnée, Cuvier, Geoffroi St-Hilaire, etc.
De chaque côté du grand escalier, se trouvent des loges grillées,
destinées aux grands carnassiers. Ce sont eux que nous rencon-
trons en premier lieu. Disons leur bonjour, mais sans leur don-
ner la patte. +
Les Carnassiers forment le troisième ordre des Mammifères.
Ils possèdent, comme l'Homme et les Quadrumanes, les trois
sortes de dents, mais ils n’ont pas de pouce opposable à leurs
pieds de devant. Ils vivent tous de matières animales, et d'autant
no —
plus exclusivement que leurs mâchelières sont plus tranchantes.
Du reste, leurs formes et les détails de leur organisation varient
beaucoup, etentrainent des variétés analogues dans leurs habitudes.
À tout Seigneur tout honneur. Sa Majesté le Lion est un
carnivore : sa place est ici, en tête de ceux de son Ordre.
Quoique, pour des raisons que nous approuvons, la Direction ait
cru devoir placer provisoirement les Lions dans une autre partie
du jardin, nous commencerons par eux.
LIONS, (Fezrs Leo.)
La force unie à la clémence, le courage à la magnanimité, la
modération à la puissance; la fierté du regard, la noblesse du
maintien, la majesté de la démarche; le sentiment d’une incontes-
table supériorité dont tout son être porte l'empreinte, ont, de tout
temps et chez tous les pleuples, valu au Lion le titre de roi des
animaux. L'homme même, le roi de la terre, s’enorgueillit d’être
surnommé Lion. Chez les Perses, chezles Assyriens, chez les Égyp-
tiens, la figure du Lion était l’emblème de la royauté. Pour mettre
un héros hors de pair avec les autres héros, on joint à son nom
celui de Lion. Ce vaillant duc de Saxe qui défendit l'indépendance
des princes Allemands contre Frédéric Barberousse, est appelé
Henri-le-Lion. Le plus brave des Croisés recoit des Sarrazins eux-
mêmes le nom de Richard Cœur-de-Lion. Les lions et les lionnes,
dans le langage moderne, sont les rois et les reines. de la mode.
La force du Lion est prodigieuse. D’un coup de sa queue il
renverse un homme. On peut dire qu’il n’est pas cruel, puisqu'il
ne tue que par nécessité. Sa faim satisfaite, il est calme, serein ; il
à 39 NE
songe, etson regard fixe, que rien ne fait sourciller, semble plonger
dans l'immensité. Quand il rugit, tous les animaux de la création
font silence; ils ont reconnu la voix de leur maitre. Ce rugisse-
ment est si fort que, lorsque le vent du désert le roule, la nuit,
d’échos en échos, on croit entendre le bruit du tonnerre. Quand
Je Lion attaque, c’est de face, sans hésitation, sans jamais reculer.
Il ne craint aucun animal, mais comme tous fuient devant lui,
il est souvent obligé de se cacher et d'attendre sa proie. Il se
tapit alors sur le ventre, dans un fourré, ordinairement près des
sources où les autres animaux viennent s’abreuver. Il s’élance
sur eux d'un seul bond, les terrasse et les étrangle. Sa nourriture
la plus ordinaire sont les Gazelles et les Singes, quoiqu'il ne
prenne ceux-ci que lorsqu'ils sont à terre, car il ne grimpe point
aux arbres comme les Tigres.
On trouve des Lions dans toute l’Asie méridionale et dans toute
l'Afrique. I n'y en a point en Amérique non plus qu'en Australie.
Quoique placé par les naturalistes dans la famille des Chats,
il en diffère beaucoup par la franchise de ses allures. Seul aussi,
dans la race féline, il porte une crinière. Il est du reste, seul de
son espèce, qui n'offre point de variétés, tandis que le Jaguar,
la Panthère, le Léopard, le Couguar, ne sont que des variétés
d'un même type faciles à confondre.
Le jeune couple que possède actuellement le jardin, est origi-
naire du Mont Atlas.
Les premiers grands carnassiers que nous rencontrons sont :
LES HYÈNES.
Carnivores du genre Chien. On en connait trois espèces, dont
LE RONEES
deux sont représentées au jardin; ce sont :
L'HYÈNE TACHETÉE (Canis CRocuTA)
du Cap de Bonne-Espérance, où elle est désignée sous le nom de
loup tigre. Elle est plus grande que
L'HYÈNE ZÉBRÉE (Canis Hyæna)
grise, rayée irréguhièrement en travers de brun ou de noirâtre;
une crimière tout le long de la nuque et du dos, qu'elle relève
dans les moments de joie ou de colère. Elle habite le nord de
l’Afrique, l'Arabie, la Perse et l'Inde. L’individu que nous pos-
sédons est un peu écloppé.
L'espèce qui nous manque est l’Hyène brune, que les colons
du cap désignent sous le nom de loup de rivage.
Les Hyènes offrent une particularité remarquable. Seules, peut-
être, de tous les quadrupèdes, elles n’ont que quatre doigts, tant
aux pieds de derrière qu'aux pieds de devant. Elles ont, comme
le Blaireau, une ouverture sous la queue qui ne pénètre pas dans
l’intérieur du corps.
De tous temps, l’Hyène a été l’objet d’une foule de fables. Les
anciens croyaient qu’elle était hermaphrodite, c’est-à-dire qu'elle
était mâle et femelle alternativement; que, quand elle portait,
allaitait et élevait ses petits, elle demeurait femelle pendant toute
l’année; mais que, l’année suivante, elle reprenait les fonctions du
mâle. On a dit qu’elle savait imiter la voix humaine, retenir le
JEUNES [IGRES
Al
MG po
nom des bergers, les appeler, les charmer, etc. Pline, qui rap-
porte ces contes, les donne d’ailleurs pour ce qu'ils valent :
mulla preterea mira traduntur, dit-1l.
Pour être moms crédules, les modernes, et Buffon tout le
premier, n'ont pas toujours apprécié exactement les mœurs de
l’Hyène. On l’a crue beaucoup plus terrible qu'elle ne l’est en réalité.
Solitaire, farouche, noctambule, pénétrant dans les cimetières pour
y déterrer les cadavres, semblable aux vampires fantastiques des
légendes du moyen-àâge, elle inspire une sorte de terreur super-
stitieuse. Le fait est qu’elle n’a pas la férocité ni la soif de sang
des Tigres, des Léopards, des Panthères, par cela même qu’elle
préfère la chair des cadavres, à demi ramollie par la décomposi-
tion, à celle des animaux fraichement tués; et loin d’avoir le
courage du Lion, elle est d’un naturel plutôt timide. Le duc de
Raguse vit un jour aux environs du Caire, un berger qui s'était
réfugié avec son troupeau dans une espèce de parc, formé d’une
enceinte en pierres sèches. Tandis que les moutons cherchaïent
sur le sol une maigre pâture, le berger, qui n’était qu’un enfant,
s'était assis à l'ombre, en s’adossant au mur. Une Hyëène entra
dans le parc et s'arrêta en regardant autour d’elle. L'enfant
saisit son bâton, mais sans se lever. L'Hyène, après un instant
d’hésitation, s’avanca, marcha droit vers un coin de l'enceinte où
elle s'arrêta, se mit à gratter le sol de ses pieds et à déterrer un
mouton mort qui y avait été enfoui le matin. Elle lenleva et
s'enfuit en emportant sa proie.
Victor Jacquemont vit, dans l’Inde, des jongleurs saisir des
Hyènes par les pattes, les renverser, et, serrant fortement les pieds
de devant dans une main, les pieds de derrière dans l’autre, les
jeter sur leurs épaules et les porter à la manière du bon pasteur.
Enfin, contrairement à l'assertion de Buffon, les Hyènes
s’apprivoisent sans beaucoup de difficulté. Les deux que possède
le Jardin en sont la preuve.
Barrow assure qu'il est des pays où l’on emploie l’Hyène
tachetée à la chasse, et qu'elle ne le cède au chien ni pour
l'intelligence ni pour la fidélité.
On trouve les Hyènes dans toute l'Afrique et dans l'Asie
méridionale.
LE TIGRE ROYAL (Feuts TicEr.)
Pour celui-ci, c’est autre chose, il ne mentira pas à sa
réputation de férocité et nous n’entreprendrons pas un plaidoyer
pour prouver sa douceur. Le Tigre est bien le plus redoutable des
animaux. Îl ne le cède en force qu'au Lion; il ne le cède à
aucun animal en audace, en courage, en agilité, en souplesse. Sa
férocité est insatiable ; le carnage est sa volupté. Il tue pour tuer,
pour le plaisir de voir panteler des chairs vives, pour boire le
sang à longs traits et s’en enivrer, pour satisfaire une rage
toujours renaissante, toujours inassouvie. « Il est la terreur du
pays qu'il habite, il ne craint ni l’aspect ni les armes de l’homme,
dit Buffon ; il dévaste les troupeaux d'animaux domestiques, met
à mort toutes les bêles sauvages, attaque les petits éléphants,
les jeunes rhinocéros et quelquefois même ose braver le Lion. »
Le Tigre est le type de la race féline, c'est-à-dire qu'il est
le plus complet de tous les Chats comme il en est le plus grand.
« L'espèce du Tigre, dit encore Buffon, a toujours été plus
Lu ea
rare et beaucoup moins répandue que celle du Lion. Cependant la
Tigresse produit, comme la Lionne, quatre ou cinq petits : elle est
furieuse en tout temps, mais sa rage devient extrême lorsqu'on
les lui ravit; elle brave tous les périls; elle suit les ravisseurs,
qui, se trouvant pressés, sont obligés de lui relâcher un de
ses petits; elle s'arrête, le saisit, l’emporte pour le mettre à
l'abri, revient quelques instants après, et les poursuit jusqu'aux
portes des villes ou jusqu’à leurs vaisseaux, et lorsqu'elle à
perdu tout espoir de recouvrer sa perte, des cris forcenés et
lugubres, des hurlements affreux expriment sa douleur cruelle, et
font encore frémir ceux qui les entendent de loin. »
Cette rareté, dont parle Buffon, n'empêche pas les tigres d’être
infiniment trop multipliés dans certaines contrées. Au Bengale,
ils vont par troupes. À Java, le gouvernement a mis leur tête à
prix, et l’on en tue environ quatre cents par an. Le Tigre habite
dans tout le sud de l'Asie et dans les grandes îles de la Malaisie.
, Le couple que posssède le jardin est de toute beauté. Seule-
ment, 1] manque au Tigre un petit bout d’une oreille. C'est la
Tigresse qui le lui a enlevé d’un coup de croc un jour qu'il avait
mal pris son temps pour essayer de lui conter fleurette.
Quel dommage qu’on ne puisse voir ces beaux animaux, qui
partagent avec le Lion la royauté de la création, bondir librement
dans un vaste espace, y déployer à l'aise la souplesse, la force et
l’élasticité de leurs membres, la puissance et la grâce suprême
de leurs mouvements! Disons-le, les loges des Tigres et des
Lions, fort convenables pour leurs quartiers d'hiver, sont insuffi-
santes en été. Ils ont droit à leur part d'espace dans ce jardin
spacieux. Ce n’est pas la raison, parce que les Lamas mangent
du foin et les Tigres de la chair fraiche, pour que ceux-là soient
logés comme des princes, ceux-ci comme des prisonniers cellul-
laires. Il ne faut pas disputer des goûts, et d’ailleurs, nous sommes
leurs hôtes et non leurs juges. Tous les habitants du jardin ont
droit aux mêmes égards. Nous ne pousserons pas plus loin ce
plaidoyer, parce que nous savons qu'il entre dans les projets de
la Direction de faire construire bientôt un édifice destiné spéciale-
ment au logement des grands Carnassiers. Nous avons vu le plan
qui nous a paru répondre à ce que la royauté de la force est en
droit d'exiger de la royauté de l'intelligence. Espérons que
l’exécution ne s’en fera plus longtemps attendre.
LE JAGUAR (Fezis Onca).
C'est, après le Tigre royal, le plus grand des Chats, et le
plus beau sans comparaison. C’est le Tigre du nouveau monde.
Il paraît originaire du Brésil; mais comme, à cause de ses
méfaits, on à mis dans ce pays sa têle à prix, l'espèce en est
fort diminuée. Il s’est retiré dans l’intérieur des terres.
Ses mœurs sont les mêmes que celles du Tigre. Seulement,
il est moins courageux. Il ne faut, pour le faire fuir, que lu
présenter un tison allumé, et même lorsqu'il est repu, il perd
toute énergie et toute vivacité; un chien seul suffit pour lu
donner la chasse.
Le Jaguar ne cherche sa proie que la nuit. Il habite au bord
des criques qui s’avancent dans l’intérieur des terres, et que les
marins nomment esfers, ainsi que les grandes forêts traversées
Satan
par des fleuves. Il passe l’eau à la nage, poursuivant ou entraînant
sa proie, qu'il fait souvent d’un cheval ou d’un bœuf. Telle est sa
vigueur que, si le cheval ou le bœuf qu'il a tué est accouplé à un
autre, il les entraine tous les deux.
À la droite du grand escalier du Musæum nous trouvons un
beau couple de
LÉOPARDS (FeLis LEOPARDUS)
des Indes-Orientales. Fauve au-dessus, blanc sous le ventre, mar-
qué de dix rangées de taches noires.
Le 5 juin dernier un jeune Léopard est né du couple que nous
possédons.
LA PANTHÈRE (FeLis PARDUS, LE PARDALIS DES ANCIENS)
que la Société ne possède plus vivanteence moment, ne diffère du
Léopard qu'en ce qu’elle n’a que sept rangées de taches, au lieu
de dix, et que ces taches sont plus grandes.
PANTHÈRE NOIRE, DE JAVA.
Selon Cuvier, la Panthère noire ne forme point une espèce,
mais seulement une variété. On en a vu plus d’une fois de noires et
de fauves allaitées par la même mère. La Société en possède
actuellement quatre dont deux sont nées au jardin même.
Quelque beaux que soient ces carnassiers, nous ne devons pas
LENS CRE
souhaiter d'en voir l'espèce se multiplier dans nos climats ;
ce n'est donc pas pour nous féliciter de leur naturalisation que
nous citons ce fait, qu'un jeune Léopard et deux Panthères
noires sont nés, ce printemps, à notre Jardin Zoclogique. Mais
nous y voyons une preuve des soins intelligents dont les animaux
y sont l’objet, et, sous ce rapport, nous félicitons la Direction
de ce résultat. Non-seulement les animaux y vivent dans un
état de santé parfaite, qui leur conserve la beauté de leur
pelage et la fierté native de leurs attitudes, mais on a obtenu ja
reproduction de certaines espèces qui n'avaient jamais multiplié
sous notre ciel froid et brameux.
Nous voici arrivés devant l'escalier du Musæum. Montons le
et, du haut de la plate-forme, jetons un regard sur le jardin qui
offre, vu d'ici, un coup-d'œil fort agréable. Cela fait, entrons.
LA PANTHÈRE.
VISITE AU MUSÆUN.
L'ordonnance architecturale de la grande salle mérite un mot
d’éloge : l’hémicycle qui fait face à l'entrée, les colonnes qui
soutiennent la coupole, dissimulent habilement le défaut qu'eût
présenté une longueur hors de proportion avec la hauteur et la
largeur. Sa disposition est excellente et se prête parfaitement à
sa destination. On remarquera les chapiteaux des pilastres et des
colonnes, dont les ornements sont choisis avec assez d’à-propos.
Cette belle salle renferme les collections formées par M. Kets
et qui sont devenues la propriété de la Société. Depuis, les
collections ont été considérablement augmentées, soit par des
achats, soit par des dons de particuliers, soit enfin par les pertes
mêmes du Jardin Zoologique, car les animaux rares qui viennent
à mourir, et dont le Musæum ne possédait pas encore d’exem-
plaire, sont immédiatement empaillés ou disséqués. La plus
grande partie des animaux qui provient de la collection de
M. Kets, principalement les oiseaux, ont été empaillés ou dissé-
3
RE
qués par lui-même. Nous tenons à le dire, parce que quelques-uns
sont des chefs-d'œuvre de préparation. Les attitudes ont été
rendues avec une fidélité, une vérité, qui dénotent, outre une
grande habileté, une profonde observation de la nature. Les plus
récentes préparations ont été faites par M. Augustinus, appari-
teur à l’Université de Louvain.
Sans pouvoir entrer en parallèle avec les grandes collections
que possèdent les Universités, le Musæum du Jardin Zoologique
offre cependant quelques parties assez complètes et qui seraient
admirées partout. Déjà il y a là des richesses d'histoire naturelle
qui exigeraient un gros volume et nous arrêteraient plusieurs
jours si nous voulions les passer toutes en revue. Dans une
simple promenade nous ne pouvons qu'indiquer les objets les plus
remarquables. Essayons de mettre un peu d'ordre dans notre visite.
À gauche de l'entrée se présentent :
LES QUADRUPÉÈDES.
Quoiqu’elle occupe un quart de la salle, cette collection n’est
pas nombreuse, mais elle renferme des animaux rares, et de
de très-beaux exemplaires. Les premiers que nous rencontrons
appartiennent à l’
ORDRE DES QUADRUMANES.
L'homme forme, dans la classe des Mammifères, un
Ordre isolé, celui des Bimanes. Le second Ordre est celui
des Quadrumanes qui comprend trois genres : les Singes, les
Makis et les Ouistitis. Comme nous avons ici sous les yeux un
plus grand nombre de ces animaux que la Société n’en possède
de vivants, nous allons indiquer leurs caractères scientifiques.
De tous les animaux, les Singes sont ceux qui ressemblent le
plus à l’homme. Toutefois ils s’en distinguent assez, par plusieurs
détails anatomiques, pour qu'on ne puisse prendre au sérieux
cette plaisanterie que : « l’homme est un Singe manqué. » Cette
famille diffère de notre espèce par le caractère très-sensible
que ses pieds de derrière ont les pouces libres et opposables
aux autres doigts, et que les doigts des pieds sont longs et
flexibles comme ceux de la main ; aussi toutes les espèces
grimpent-elles aux arbres avec facilité , tandis qu’elles ne se
tiennent et ne marchent debout qu'avec peine, leurs pieds ne se
posant alors que sur le tranchant extérieur, et leur bassin
étroit ne favorisant point l'équilibre. Elles ont toutes des
intestins assez semblables aux nôtres, les yeux dirigés en
avant, les mamelles sur la poitrine etc., mais pour le reste
elles s'éloignent de notre forme par degrés en prenant un
museau de plus en plus allongé, une queue, une marche plus
exclusivement quadrupède ; néanmoins, la liberté de leur avant-
bras et la complication de leurs mains leur permettent à toutes
beaucoup d'actions et de gestes semblables à ceux de l’homme.
L’'ORANG-OUTAN (DE SUMATRA)
vient, dans la classification des animaux, immédiatement après
l’homme. Il est le premier dans l'Ordre des Quadrumanes. Celui
EN ADR
que nous voyons à vécu , de même que les Chimpanzés, les
Gibbons , les Atèles, les Mandrills, les Ouistitis, au local
| AIN
NS
L'ORANG-OUTAN.
de la Société. Les Singes, en général, ne peuvent supporter
longtemps la rudesse de notre climat, et quand ils cessent de
vivre 1l n’est pas toujours facile de les remplacer. C’est dommage
surtout pour ceux de ces animaux que leur intelligence, leur
ressemblance avec l’homme, leur aptitude à recevoir de l’éduca-
tion, rendent les plus curieux à étudier. On me sait encore
jusqu'où pourrait être poussée, si une mort toujours précoce ne
venait l'arrêter, l'éducation de l'Orang-Outan ou du Chimpanzé.
Tout le monde a vu l'Homme des bois de Sumatra, dans sa case
mieux meutlée que celle des indigènes de son pays, ôter ou
remettre son gilet de flanelle selon la température, dormir dans un
ht, s'asseoir dans un fauteuil, se reposer dans un hamac, se
balancer dans une escarpolette, manger à table et dansune assiette,
boire dans un verre, s’essuyer la bouche avec une serviette, le tout
avec un naturel, une simplicité, qui semblaient annoncer que la
civilisation n’était pas pour lui un état nouveau, mais un état
antérieur qu'il avait négligé et dont il reprenait l’habitude.
Les Chimpanzés (si notre mémoire est bonne, nous en avons
déjà connu trois à la Société; aucun d'eux n’a vécu plus d’un
an) les Chimpanzés, aussi intelligents que les Orangs, étaient
peut-être encore plus sociables. L'un d'eux montrait une telle
tendresse pour son gardien que celui-ci ne pouvait, pour ainsi
dire, s'arracher de ses bras. Il fallait le porter, jouer avec lui
et lui tenir société, comme à un enfant malade. Non seulement
aucun animal ne se rapproche plus de l’homme, mais aucun,
si ce n'est le chien, ne lui témoigne plus de sympathie.
Nous espérons bientôt les revoir, autrement qu’empaillés.
Voici encore deux singes Gibbons. [ls ont, avec les longs bras de
l'Orang propre, et le front abaissé du Chimpanzé, les fesses cal-
leuses ; ils manquent de queue et d’abajoues. Les Gibbons vivent
tous dans les parties les plus reculées des Indes et de leur archipel.
LE GIBBON NOIR
est couvert de grossiers poils noirs, et a le visage entouré d’un
cercle blanchâtre.
LE GIBBON CENDRÉ
couvert d’une laine douce et cendrée, a le visage noir, se lent
dans les roseaux et grimpe aux plus hautes tiges des bambous,
s’y balancant avec ses longs bras; il vit par paires et son nom
malais de Wowwou est une imitation de son cri.
Voici encore le grand singe gris de lin appelé
AMADRIAS
que nous nous souvenons d’avoir connu vivant. Un peu plus loin
que les Singes nous voyons un Jeune
OURS MALAIS,
qui a trouvé aussi trop de différence entre le climat d'Anvers et
celui des environs de Singapore. Ce bel
OURS BLANC
de la Mer glaciale n’a pu vivre que quelques mois dans une
des fosses du Jardin. Tandis que l’Orang-Outan boutonnait son
gilet de flanelle en pleine canicule, celui-ci a succombé à l’exces-
sive chaleur du climat tropical de la province d'Anvers , située,
comme on sait, dans le voisinage de l'équateur.
Le AO
Parmi les carnassiers qui ont vécu à la Société en voici un qui
n'a pu être encore remplacé : c’est le
GUÉPARD,
dont les mœurs sont semblables à celles des autres grands Chats.
Sa robe est d’une fauve très-pàle, parsemée, comme celle du
Léopard, de taches noires, mais beaucoup plus voisines les unes
des autres et plus petites.
L'AÏ OU PARESSEUX,
appartient à l'ordre des ÉpenTés, tribu des Tardigrades. Leur
nom vient de leur excessive lenteur, suite d’une structure vrai-
ment hétéroclite où la nature semble avoir voulu s'amuser à
produire quelque chose d’imparfait et de grotesque.
L’Aï est l'espèce où la lenteur et les détails d'organisation qui
la produisent sont portés au plus haut degré. Entre autres
bizarreries de leur organisation malheureuse, nous n’indiquerons
que celles-ci. Leurs doigts ne se marquent au dehors que par
d'énormes ongles comprimés et crochus, qui fléchissent à l’état
de repos vers le dedans de la main ou de la plante du pied. Les
os de ces doigts finissent par se souder ensemble, faute d'usage.
Les bras et les avant-bras sont beaucoup plus longs que les
cuisses et les jambes, en sorte que, lorsque ces animaux marchent,
ils sont obligés de se trainer sur leurs coudes ; leur bassin est
si large et leurs cuisses tellement dirigées sur le côté, qu'ils ne
peuvent rapprocher les genoux. Leur démarche est l'effet naturel
d’une structure aussi disproportionnée. Ils se tiennent sur les
SAR
arbres et n’en quittent un qu'après l'avoir dépouillé de ses
feuilles, tant il leur est pémble d’en gagner un autre. On assure
même qu'ils se laissent tomber de leur branche pour éviter le
travail d'en descendre. La lenteur de leurs mouvements semble
provenir de la douleur qu'ils éprouvent à se mouvoir. Ils ne
font qu'un petit qu'ils portent sur le dos.
Un singulier animal, que nous voudrions bien voir vivant
c'est le
TAMANOIR FOURMILLIER
de l'Amérique méridionale. C’est un animal d'environ quatre
pieds de longueur depuis l’extrémité du museau jusqu’à l’origine
de la queue. Il a la queue longue de deux pieds et demi, la
tête petite, un museau très-allongé, la gueule étroite et sans
dents, la langue menue , ronde et longue de plus de deux
pieds, qu'il replie dans sa gueule quand il la rentre tout entière.
Il insinue cette langue dans les fourmilières, et quand elle s’est
bien garnie de fourmis, il la retire et les avale. Il n’a pas d'autre
manière de se nourrir.
Sa structure offre encore d’autres particularités. Ses pieds
de devant sont armés de quatre ongles, ceux de derrière de
cinq. Ces ongles, longs et recourbés, semblent moins faits pour
marcher que pour grimper et pour saisir des corps arrondis.
Aussi serre-t-il avec une si grande force une branche ou un
bâton qu'il n’est pas possible de les lui arracher.
Sa queue aussi est digne de remarque. Ses longs poils semés
de noir et de blanc sont disposés en panache. L'animal la
retourne sur son dos, s'en couvre tout le corps lorsqu'il veut
AE TES
dormir ou se mettre à l'abri de la pluie ou de l’ardeur du soleil.
Les longs poils de la queue et du corps ne sont pas ronds dans
toute leur étendue ; ils sont plats à l'extrémité, et secs au toucher
comme de l'herbe desséchée. L'animal agite fréquemment et
brusquement sa queue lorsqu'il est irrité, mais il la laisse trainer
en marchant quand il est tranquille.
Un animal plus bizarre encore, et le plus bizarre sans doute de
la création, c’est
L'ORNITHORYNQUE,,
de l’ordre des Paradoæaux. 1 semble être en effet un assemblage
paradoxal de membres appartenant aux animaux les plus dissem-
blables. Il tient à la fois, par son aspect et sa structure, des
quadrupèdes, des reptiles, des oiseaux et des poissons. Les uns
le disent ovipare, d'autres mammifère, d’autres tout cela en même
temps. Quoiqu'il en soit, 1l a des pieds palmés garnis de griffes
et d’argots vénimeux, un bec de canard, le corps couvert de
poils, et il habite ordinairement les lacs et les marécages.
Ce paradoxe incarné est un produit de PAustralie.
Voici encore un animal curieux, c’est le
PANGOLIN JAVANAIS.
Les Pangolins appartiennent aussi à l’ordre des KDENTÉs ; ils
ont la langue très-expansible et vivent de fourmis et de termites
comme les Fourmilliers proprement dits; mais leur corps, leurs
membres et leur queue sont revêtus de grosses écailles tran-
LARGES
chantes disposées comme des tuiles, et qu'ils relèvent en se
mettant en boule quand ils veuillent se défendre de quelqu’ennemi.
On ne les trouve que dans l’ancien continent. Celui-ci est le
Pangolin à longue queue; sa talle ordinaire est de deux à trois
pieds, sa queue est du double plus longue que le corps, ses
écailles armées de pointes.
Remarquons encore avant de quitter le côté des mammifères
une charmante Antilope Guib avec son petit. Sa gracieuse attitude
a été rendue avec beaucoup de vérité.
Ici se présente une collection qui n’est encore qu’à son début,
ce sont des :
ŒUFS ET NIDS D'OISEAUX.
Elle a été commencée et formée par Mlle Ranscelot, qui en a
fait don au Musæum. Il serait intéressant de la voir continuer, car
la manière dont les oiseaux construisent leurs nids est un des
traits les plus remarquables de leurs mœurs. C’est dans ces frèles
constructions, destinées à abriter leur progéniture qu'ils déploient
toute leur industrie.
Nous voici arrivés aux OISEAUX. C'est la partie la plus impor-
tante de la belle collection formée par M. Kets. En première ligne
se présentent les
OISEAUX DE PROIE.
Ils forment, dans l’histoire naturelle des oiseaux, le premier
Ordre. Ils se reconnaissent à leur bec et à leurs ongles crochus,
armes puissantes au moyen desquelles ils poursuivent les autres
Dar rites
oiseaux et même les quadrupèdes faibles et les reptiles. Ils sont,
dans leur Ordre, ce que les Carnivores sont parmi les quadru-
pèdes. Les muscles de leurs cuisses et de leurs jambes indiquent
la force de leurs serres. On les divise en diurnes et nocturnes.
Comme nous en rencontrerons au Jardin une assez belle collection,
nous ne ferons que passer. Remarquons cependant quelques
espèces rares, et qu'on n'a pu se procurer vivantes. Tel est le
FAUCON BLANC
de la Nouvelle-Hollande, qui n’est peut-être qu'un albinos; le
FAUCON GERFAUT
d'Islande, le plus estimé des oiseaux chasseurs ; la
GRANDE HARPIE
dont nous parlerons lorsque nous serons devant la volière des
Aigles vivants,
L'AIGLE AUTOUR HUPPÉ
de la Guiane, remarquable par sa huppe longue et noirâtre.
L'AIGLE AUTOUR VARIÉ ou URUSAURANA
bel oiseau de l'Amérique méridionale, au manteau noir, varié
de gris, calottte et huppe noires, côté du cou d'un roux vif.
Plus loin sont les Carnassiers nocturnes, Hiboux, Chouettes,
LENS
Effraies, Chats-Huant de toute espèce et de toute taille, depuis
le Grand-Duc jusqu'à la petite Chouette Cabourée. 1 se
distinguent des Carnassiers diurnes par leur grosse tête, leurs
grands yeux dirigés en avant, entourés d’un cercle de plumes
effilées, dont les antérieures recouvrent la cire du bec, et les
postérieures l’ouverture de l'oreille. Leur énorme pupille laisse
entrer tant de rayons qu'ils sont éblouis en plein jour. Ces oiseaux
volent surtout pendant le crépuscule et au clair de lune. Leurs
plumes à barbes douces, finement duvetées ne font aucun bruit en
volant. Nous en trouverons au jardin une assez belle collection.
Le second Ordre est celui des Passereaux. C'est le plus
nombreux de toute la classe et le plus difficile à déterminer par
des caractères fixes. Son caractère est plutôt négatif, car il
embrasse tous les oiseaux qui ne sont ni nageurs, ni rapaces, ni
échassiers, ni grimpeurs, ni gallinacés.
Notre attention est d’abord attirée par la magnifique famille des
Paradisiers de la Nouvelle-Guinée, dont la dépouille est si
recherchée pour la toilette de nos dames. Il est difficile de faire
un choix parmi ces élégants porte-plumes. Le plus anciennement
célèbre est le
PARADISIER GRAND ÉMÉRAUDE.
C'est le mâle de cette espèce qui porte ces longs faisseaux de
plumes jaunâtres dont nos marchandes de mode tirent si bien parti.
Remarquons encore : une magnifique
PIE BLEUE
des monts Hymalayas si supérieure aux nôtres. Les superbes
1 Ag
OISEAUX LYRE
dont la queue a la forme de l'instrument de musique dont Apollon
enseignait à jouer aux poëtes de la Grèce ; le
PROMÉROPS NOIR A LONGUE QUEUE
originaire, comme les Paradisiers, de la Nouvelle-Guinée ; le
CÉPHALOPTÈRE A OMBELLE.
Ils ont la base du bec garnie de plumes relevées qui, s’épa-
nouissant à leur partie supérieure, produisent un large panache
en forme de parasol.
Derrière la vitrine suivante sont
LES CALAO,
grands oiseaux d'Afrique et des Indes, que leur énorme bec dentelé,
surmonté de proéminences quelquefois aussi grandes que lui, rendent
si remarquables. La forme des excroissances de leur bec varie
beaucoup avec l’âge, et même elles ne paraissent pas encore dans
les très-jeunes oiseaux ; l’intérieur en est généralement celluleux.
Leur langue est petite, au fond de la gorge. Ils prennent toute
sorte de nourriture, mangent des fruits tendres, chassent aux
souris, aux petits oiseaux, aux rephles, et ne dédaignent même
pas les cadavres. [ls se rapprochent par leurs habitudes des
Martins-pêcheurs et des Toucans.
L'Hémicycle nous présente quelques objets qui, sans appartenir
précisément à la Zoologie, ne sont pas sans rapport avec l’histoire
naturelle. Ce sont des armes, des vêtements et des ustensiles de
sanvages ; des idoles, des modèles de jonques et de canots, etc.
Puis, une collection de Serpents de l'Amérique centrale, conservés
à l'esprit de vin; quelques minéraux, des Zoophites et des fossiles.
Un magnifique Zoophite du genre Éponge, nommé coupe de
Neptune, a l'air d’être taillé par la main de l’homme. Plus loin,
des fossiles de la province d'Anvers, dont une partie a été
ramassée au local même de la Société. Dans le nombre on
remarque des vertèbres de Baleine et un tibia de Mastodonte ;
une défense d'Éléphant, qui a été ramenée du fond de l'Escaut
par une ancre de navire.
Nous aurions besoin d’un demi jour pour admirer en détail
la belle
COLLECTION DE COQUILLAGES
formée par feu M. Félix Bogaerts. Il y a là des échantillons
magnifiques et bien des mollusques rares et curieux. Il faudrait,
d’ailleurs, pour pouvoir les examiner à loisir, qu'ils fussent
moins entassés l’un sur l’autre.
Que fait là cette tour chinoise, avec ses dragons dorés et ses
sonnettes de bois, dorées aussi? C’est une volière, don de feu
M. Le Grelle d'Hanis. On y a mis des Perroquets. . . empaillés.
Voilà pour ces oiseaux un grand luxe de précaution !
Voici la magnifique et nombreuse collection des GRIMPEURS.
Au EL PR
Nous trouvons ici bon nombre de Perroquets qu'on n'a pu se
procurer vivants et dont quelques-uns sont très-rares. Tels sont
deux Perroquets nocturnes, le Séryps Abroptyle, de la Nouvelle-
Hollande, et un autre plus petit. Remarquons parmi les Perruches,
la Perruche à collier, la Perruche royale, la Perruche à
masque, de la mer du Sud, et par-dessus tous, le beau couple de
TOUROUCOUS PAVONINS,
admirables oiseaux dont rien ne surpasse l'élégance et l'éclat.
Les longues plumes de leur queue, d’un vert métallique, aux
barbes légèrement frisées, sont très-recherchées des chefs Mexicains
pour orner leur coiffure. Il en résulte que les indigènes, qui
prennent ou tuent ces oiseaux, s’empressent, avant de les livrer
au commerce, de leur enlever ces deux plumes, en sorte que les
individus qui arrivent en Europe sont presque toujours privés de
ce superbe appendice qui fait leur principale beauté.
À la vitrine suivante, le regard est d’abord attiré par une
délicieuse collection de
COLIBRIS.
ou d'oiseaux-mouches. Ce sont les plus petits et en même
temps les plus brillants des oiseaux. L'or, la topaze, l'éméraude,
le grenat, le rubis scintillent sur leur plumage miroitant qui par-
fois semble en feu ou reflèter les rayons du soleil couchant. Ils
volent comme les martinets , ou plutôt comme certains papillons
crépusculaires du genre Sphinx, se balançant dans l'air au-dessus
LE RONMELe
des fleurs et suçant leur suc au moyen de leur langue longue et
efilée. On réserve le nom de Colibris à ceux qui ont le bec arqué.
On donne le nom d'Oiseaux-mouches, à ceux dont le bec est
droit. Le plus petit des oiseaux-mouches /Trochilus minimus)
n'est pas plus gros qu'une abeille.
Nous remarquons parmi eux, un squelette de Colibri, véritable
chef-d'œuvre de dissection.
Plus loin sont les Gallinacés quatrième Ordre des oiseaux, ainsi
nommés à cause de leurs rapports avec le Coq domestique.
Admirons la beauté du plumage des Faisans, et particulièrement du
FAISAN SOEMMERING
dont la longue queue n’est formée que de deux plumes, mais
quelles plumes! le
FAISAN MULTICOLORE
du Japon. Comme chez tous les Gallinacés, les femelles de Faisans
sont loin d'atteindre la beauté des mâles. À ceux-ci les plumages
éclatants, frappés d’or, de cuivre rouge ou d'argent, les riches
collerettes, les belles queues et la majesté du port. La vanité et
la coquetterie paraissent être du côté du sexe fort, qui est en
même temps, le beau sexe.
Voisins des Faisans sont les
ARGUS,
espèce de grand Faisan de l'Asie, dont le mâle a la queue très
LR To
longue et surtout les pennes secondaires des ailes excessivement
allongées et élargies, couvertes, sur toute leur longueur, de
tâches en forme d'yeux, qui, lorsqu'elles sont étalées, donnent
à l'oiseau un aspect réellement extraordinaire. Il habite les mon-
tagnes de l'ile de Sumatra et de quelques autres contrées du Sud
et de l'Asie.
Voici un animal tout-à-fait unique ; c'est un métis, produit
d’un Paon et d’une Pintade. Il a vécu quelque temps au jardin de
la Société.
Nous arrivons au cinquième Ordre des oiseaux, les ÉGHASSIERS.
Ils tirent leur nom de la nudité et de la hauteur de leurs jambes
qui les fait paraître montés sur des échasses. Ils vivent générale-
ment de poissons et de reptiles. Leur conformation leur permet
de marcher dans les eaux peu profondes et d’y plonger leur long
cou sans se mouiller les plumes du corps. Quelques-uns vivent
éloignés des eaux, comme l’Autruche ei le Casoar; ceux-là
vivent en partie de graines et d’herbages.
Une famille de cet Ordre, les Brévipennes, n’ont que des ailes
insuffisantes pour voler et ne sauraient quitter la terre. Quelques-
uns n'ont que des moignons sans plumes. En voici même un qui
na pas la moindre apparence d'ailes : c'est l’AprTÉRix de la
Nouvelle-Zélande.
Entre ce comparüment et celui qui lui fait face, se trouvent
deux squelettes d'anciens hôtes du jardin : celui d’une Girafe et
celui d'un Lion; ils sont placés devant un tableau fait à la plume,
représentant la création, el qui est au moins une œuvre de
grande patience.
Dans la première vitrine à droite nous retrouvons les Échassiers,
4
NEA
dont la collection est fort riche. Ce sont les /bis roses, les Spatules,
les Ælammants, les Pingouins, les Manchots. Noicai enfin le
sixième et dernier Ordre de la ciasse des oiseaux; ce sont les
PALMIPÈDES, dont les pieds, faits pour la natation, c’est-à-dire
implantés à l'arrière du corps, et palmés entre les doigts, forment
le caractère distinctif. Un plumage serré, lustré, imbibé d’un suc
huileux, garni près de la peau, d’un duvet épais, les garantit
contre l’eau, sur laquelle ils vivent.
Parmi les plus rares de cette collection, nous signalerons
l’'Anhinga, où l'Oie à cou de Serpent, et le Cigne à cou noir du
Chili.
Après les oiseaux, nous rencontrons une collection de squelettes,
habilement disséqués, qui nous permettent de comparer entre elles
la charpente osseuse des différentes classes d'animaux.
Nous ne parlons que pour mémoire de quelques cadres
d'insectes qui se trouvent au Musæum, et qui, quoique conte-
nant quelques échantillons assez beaux, ne méritent guère de
nous arrêter. Deux grands cadres, ingénieusement composés, |
offrent quelques oiseaux rares, distingués par leurs belles couleurs, |
et quelques brillants papillons.
Arrêtons 1c1 notre visite du Musæum, car un plus long examen
nous entrainerait au-delà de notre but et descendons à la salle
du rez-de-chaussée, dont les cris des Perroquets nous chas-
seront bientôt. Là se trouvent les beaux Loris, les délicates
Perruches que la rudesse de notre climat ne permet pas de mettre
à l'air. De plus une infimité de petits oiseaux, qu'il est impos-
sible d'énumérer et qui d’ailleurs sont fréquemment changés.
Une caisse vitrée, posée devant une fenêtre, contient de Johes
petites tortues d’eau-douce, des lacs du Guatemala. Quelquefois
aussi on place parmi les cages d'oiseaux quelques petits animaux
frileux et délicats, qui ne tardent pas d’ailleurs, malgré le soin
qu'on en prend, à mourir de nostalgie. De ce nombre sont les
beaux petits singes Ouistiti, du Brésil et de la Guyane, et les
Caméléons, ce lézard qui change de couleur au gré de ses passions
et dont le nom est devenu une injure trop souvent méritée par
les journalistes et les hommes politiques.
La première cage à notre gauche, en sortant, est chauffée au
moyen d’un calorifère à l’eau chaude, afin de servir de logement à
des animaux frileux. Son premier hôte, si notre mémoire est bonne,
fat un Chimpanzé. Aujourd’hui elle abrite deux espèces de Sapajous,
auxquels on à procuré le plaisir d’une escarpolette.
La cage suivante renferme des
SERPENTS PITHONS
de Java, les plus grands serpents connus après les Boas d'Afrique.
Ils ne sont nullement vénimeux. Voir manger ces serpents est
un des plaisirs dont les visiteurs du Jardin Zoologique se montrent
le plus friands. Toujours quelques curieux stationnent devant leur
cage, tandis qu'un jeune pigeon, ou un innocent petit lapin
jouent là sans défiance, ignorant, heureusement pour eux,
le sort horrible qui les attend. Mais parfois ils attendent
longtemps, car les serpents, malgré leur réputation de glouton-
nerle, ne mangent pas souvent. Comme ils avalent leur proie
entière, sans la mächer, leur digestion est fort lente et il se passe
un fort long temps avant qu'ils éprouvent un besoin nouveau.
LOVE Ge
Les autres cages du même rang renferment des Carnivores
(Léopard, Panthères fauves et noires,) dont nous avons déjà
parlé. Dirigeons-nous vers le palais des Singes, après avoir
regardé, toutefois, à notre droite, quelques-uns de ces animaux
attachés par un anneau mobile à un mât, au haut duquel ils
grimpent avec agilité. L'un d'eux est
L’ATÈLE BELZEBUTH
doué sans doute de ce nom infernal à cause de sa couleur
noire en-dessus, blanche en-dessous, de ses yeux bordés d’un
tour couleur de chair. Mais c'est un bon diable, très-amical,
très-doux. Il a un voisin de la même famille,
L'ATÉLE CHAMEK, (ATELES PENTADACTYLUS.)
Il diffère des autres en ce que le pouce est plus saillant,
quoique d’une phalange seulement, mais sans ongle; tout son
pelage est noir. Les Atèles ont la queue prenante, c’est-
à-dire que son extrémilé peut s'entortiller avec assez de force
autour des corps pour les saisir comme une main.
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LE PALAIS DES SINGES.
Le palais des Singes est une des joies du Jardin Zoologique, le
bonheur des enfants, jeunes et vieux, qui stationnent tout le jour
devant l’hémicycle grillagé où les quadrumanes prennent leurs
ébats. Faisons comme les enfants et allons un moment grossir
leur nombre. Le plaisir que nous prenons à regarder des Singes
provient évidemment de leur ressemblance avec l’homme et dans
ce qu'ils nous offrent notre propre caricature. La similitude de
leur conformation amène forcément la similitude dans les mou-
vements, ce qui fail que, sans songer à nous le moins du
monde, les Singes ont l'air de nous singer. C’est notre vanité
seule qui nous fait croire qu'ils nous prennent pour mo-
dèles comme s'ils ne nous étaient pas bien supérieurs !
Regardez leurs exercices, voyez les gambader, sauter, cabrioler,
s’élancer, bondir, se suspendre à un doigt, tomber, se relever
avec une prestesse, une agilité, une souplesse, une élasticité,
une légèreté dont les jongleurs les plus disloqués n’approchent
pas dans leurs écarts les plus prodigieux, et dites-moi si nous
CNSSNSE
avons quelque chose à leur apprendre! Loin d’être réduits
à nous envier il est probable que les Singes, si toutefois
ils nous font l'honneur de nous comparer à eux, nous prennent
en grande pitié. Nous n'avons que deux mains : il en ont
quatre, sans compter ceux qui en ont une cinquième au bout
de la queue !
La tribu qui d'ordinaire habite le palais d’été est celle des
PAPIONS, DE LA FAMILLE DES CYNOCÉPHALES.
Ce dernier nom qui signifie Téte de chien, parce que leur
museau brun et allongé, leur donne ua faux air de chiens d’arrêt,
a servi dans l'antiquité à désigner des êtres fabuleux, des
hommes à tête de chien, que l’on croyait habiter l'intérieur de
l'Afrique, et qui n'étaient autre chose que des Papions mal
observés. Les Cynocéphales sont en général, très-féroces et
très-dangereux.
Ces singuliers petits animaux que nous voyons courir à terre
parmi les Singes et qui ressemblent à de grands cloportes,
sont des
TATOUS (Dasypus.)
de l'Ordre des Édentés. Ils sont remarquables entre tous les Mam-
mières par le test écailleux et dur, composé de compartiments
semblables à de petits pavés, qui recouvre leur tête, leur corps
et souvent leur queue. Ils se creusent des terriers et vivent en
HN EQUEES
partie de végétaux, en partie d'insectes et de cadavres. Il ya
de nombreuses variétés qui toutes sont originaires de l'Amérique
méridionale.
A l’intérieur du palais des Singes nous rencontrons les espèces
suivantes :
© Flmwouc sc a Le
GUENON PATAS.
Ces Singes, originaires du Sénégal, sont très-dociles dans leur
Jeunesse, mais deviennent méchants en vieillissant. Le
MACAQUE BONNET CHINOIS
habite principalement le Malabar et le Bengale ; les Brahmes les
vénèrent et par un préjugé religieux, les laissent circuler libre-
ment dans leurs villes; ils pourvoient à leur nourriture et les
soignent lorsqu'ils sont malades. Le
MACAQUE ORDINAIRE
des Indes-Orientales, au pelage verdatre au-dessus, gris blanchâtre
au-dessous.
LE MANGABEY A COLLIER
des côtes de la Guinée ; la grimace qui lui est propre consiste
dans le mouvement de ses lèvres, qu'il relève en montrant les
dents.
LES SAPAJOUS
de l'Amérique méridionale. Les variétés de cette espèce sont
nombreuses : on distingue le Sapajou gris, fauve, nègre, barbu,
robuste et différents autres. Ils ont la tête ronde, le museau
court, la queue prenante, les oreilles arrondies, l’occiput sallant
en arrière.
LE CYNOCÉPHALE MANDRILL
de l’Afrique; ils se distinguent des Papions, en ce qu'ils ont
toutes les parties supérieures des cuisses teintes d’un mélange
éclatant de rouge et de bleu; les côtés qui bordent le nez sont
EE
EE
?
| CAN .
a PERS ARAIE Ce:
PALAIS DES SINGES
DUT
GRANDE MERE, PU BHIQUE
D'ANHAUX
L'Adminisiration fera procéder lesMARDI et MERCREDI, 4 et 5 SEPTEMBRE 1883,
de 10 heures du matin à 5 heures de relevée, au local de Société, à la vente annuelle
d'ANIMAUX, tels que :
Grand Élephant d'Afrique , femelle, Girafes, Dromadaires, Lamas, Alpacas,
Yacks, Cerfs wapiti, Rennes, Mouflons à manchettes, Antilopes, Poneys,
Kangurous, Singes et divers Carnivores ;
Oiseaux de proie, Autruches du pays des Somalis, Nandous , Casoars à casque,
Grues, Klamants, Faisans, Hocros, Poules, Cygnes, Oïies, Canards, Aras,
Perroquets, Cacatoes, Perruches,, Pigeons, Tourterelles et une srande quantité
200 OCDE RER ——— —— &
Serpents Pythons et Arlequin}! Ë cpl © ut
La vente des faisans , Hoccos ; dou aquatiques etde proie , Autruches , Casoars
et gros Animaux se fera l'après-mid: du second jour.
La vente se fera au comptant étaux condilions qui seront lues avant chaque
séance,
N. B. La Direction se charge d'exécuter les ordres des perssonnes qui ne
1MP. GUIL, VAN MERLEN.
AS qu À
(WSS
LS
L se PUBLIQUE.
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È LE 7
SOU: =:
À |
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MARDI et MERCREDI, 4 et 5 SEPTEMBRE 1883,
relevée, au local de Société, à la vente annuelle
elle, Girafes, Dromadaires, Lamas, Alpacas <
Moufions à manchettes, Antilopes, Poneys,
‘nivores ; one
1 1 des Somalis, Nandous , Casoars : à casque
Poules , Cygnes , Oies,
|. Tourterelles et une grande
SG ee
d’un beau bleu et tout le nez depuis les yeux jusqu'au museau
devient, avec l’âge, d’un rouge brillant.
Le Cynocéphale drill, les Atèles, dont nous avons déjà parlé,
les Quistiti que nous avons également signalés sous la plate-
forme du Musæum, complètent les espèces de Singes que possède
le Jardin.
L'OUISTITI
est remarquable par la série de bandes alternativement noires et
blanches disposées sur le dos, ce qni donne à l'animal un aspect
trés-gracieux. Cette jolie espèce de singe n’a ordinairement que
huit pouces de hauteur, sans’ compter la queue.
Outre les Singes on à placé ici quelques animaux de l'ordre
des Rongeurs, et un charmant couple de
RENARDS FENNEC (CaniSs FENNEC où ZERDA)
de l'intérieur de l'Afrique, jolis petits animaux au pelage jaune
pâle, aux grandes oreilles en pavillon. Ils sont doux, timides,
pleins de grâce dans leurs mouvements et de gentillesse dans
leurs jeux.
Derrière le palais des Singes, nous avons à examiner les
— 62 —
habitants d’une volière : il y a là des oiseaux de toutes les
espèces : Cardinaux, oiseaux chanteurs, Pigeons, etc.
En suivant le chemin qui monte nous longeons les cages où
sont réunis les animaux de l’ordre des MARSUPIAUX où animaux
à bourse, quatrième Ordre des Mammifères.
Les Marsupiaux offrent dans leur économie des particularités
extrèmement remarquables. La première est la production préma-
turée de leurs petits qui naissent dans un état de développement
à peine comparable à celui auquel des fœtus ordinaires parviennent
quelques jours après leur conception. Incapables de mouvements,
montrant à peine les germes de membres et d’autres organes
extérieurs, ces petits s’atlachent aux mamelles de leurs mères,
et y restent fixés Jusqu'à ce qu'ils se soient développés au degré
auquel les animaux naissent ordinairement. Presque toujours la
peau de l'abdomen est disposée en forme de poche autour de ces
mamelles, et ces petits si imparfaits, y sont préservés comme
dans une seconde matrice ; et même longtemps après qu'ils ont
commencé à marcher, ils y reviennént quand ils craignent quel-
que danger. Les plus grands Marsupiaux sont les
KANGUROOS.
Ces singuliers quadrupèdes sont originaires de l’Australie. Ce
qui les distingue éminemment ce sont leurs jambes de derrière,
beaucoup plus grandes, en proportion, que celles de devant, de
facon qu'ils ne marchent à quatre pattes qu'avec peine et lenteur,
mais sautent avec beaucoup de vigueur sur leurs pieds de derrière.
Is peuvent, dit-on, quand ils sont poursuivis , franchir un espace
Ru.
de près de trente pieds. Le gros ongle du milieu de leurs pieds
de derrière , presqu’en forme de sabot, leur sert aussi de défense ;
car en se tenant sur une jambe et sur leur énorme queue, ils
peuvent donner avec le pied libre des coups très-violents ; ce sont
du reste des animaux fort doux et qui vivent d'herbe.
Les espèces sont nombreuses et l’on pense qu'il en reste encore
plusieurs à découvrir. Le Jardin en possède deux : le
KANGUROO GÉANT, (MacRoPuS MAJOR)
qui a quelquefois six pieds de hauteur. C’est le plus grand animal
de la Nouvelle-Hollande ; il a été découvert par le capitaine Cook
en 1779. L'autre est le
KANGUROO BRUN ENFUMÉ (MACROPUS FULIGINOSUS).
Les caractères sont les mêmes que pour le précédent dont il
ne se distingue que par sa taille plus petite et la nuance de son
pelage que son nom désigne assez.
Les Kanguroos sont très-bien acclimatés et se reproduisent
ONE
parfaitement dans nos climats. Tous les ans il en naît
quelques-uns au Jardin.
Pour n’être pas obligés de revenir sur nos pas, voyons les
oiseaux parqués autour de la pièce d’eau qui se trouve à notre
droite. Ce sont plusieurs espèces de Palmipèdes et d'Échassiers,
des Cignes, des Oies, des Canards, des Cigognes. La pelouse
en pente, plantée de bosquets d'arbres verts, qui entoure ce
pet bassin, offre aux oiseaux aquatiques des abris naturels qui
leur permettent d'y vivre presqu’à l’état de nature. On en voit
plusieurs qui font leur nid à terre, dans un fourré, ou sous
les branches louffues d’un if, d’un buis ou d’un sapin. Dans un
compartiment séparé l’on a placé
= Re CEinnon
=
LES PÉLICANS (PELICANUS ONOCROTALUS)
grands Palmipèdes de l'Ordre des Totipalmes. Les oiseaux de
cet Ordre ont cela de remarquable que leur pouce est réuni avec
les autres doigts dans une seule membrane, et malgré cette orga-
nisation , qui fait de leurs pieds des rames plus parfaites, pres-
Le NPRE TRES
a ES
AT
que seuls parmi les Palmipèdes , ils perchent sur les arbres.
Tous sont bons voiliers et ont les pieds courts.
L’énorme bec des Pélicans, leur donne une véritable origina-
lité. La mandibule supérieure se termine par un petit ongle rose
et crochu qui leur sert à retenir le poisson, dontils se nourrissent
exclusivement. La mandibule inférieure se divise à sa base en
deux branches flexibles soutenant une membrane nue et dilatable
qui forme un sac volumineux.
Tout le monde connait l’histoire des cornacs des ménageries
ambulantes, montrant le grand Pélican blanc s’ouvrant les flancs
pour nourrir de son sang ses pelits enfants. Voici ce qui a donné
lieu à cette fable :
La mère dégorge à ses petits la nourriture qui, dans son
jabot, a subi une première macération; et comme celte nour-
riture laisse fréquemment des traces sanguinolentes, très-visibles
sur un plumage aussi éblouissant, on a cru qu'elle se déchirait le
sein pour en tirer le sang que ses petits venaient boire.
De nombreuses observations n'ont pas encore entièrement
fait justice de cet abus de la crédulité publique, consacré par la
franc-maconnerie qui a fait du Pélican le symbole du grade de
Fose-Croix.
Nous possédons le Pélican blanc d'Égypte, et le Pélican gris
huppé de la mer Noire.
Sur le promontoire qui s’avance dans l'étang nous verrons
irotter des
COBAYES, vuzcAIREMENT COCHONS D INDE,
petits Mammifères de l’Ordre des Rongeurs et qui, par conséquent,
PES
ne sont pas des Cochons, ces derniers étant des Pachydermes.
Les Cobayes sont originaires des bois du Brésil et du Paragay.
À l'état de nature leur pelage est entièrement gris-roussâtre,
mais, en captivité, il varie en couleur, comme cheztous les animaux
domestiques. La raison pour laquelle les Cobayes ont été adoptés
et élevés dans les maisons ne repose probablement que sur un
préjugé : on croit que leur odeur chasse les rats. C’est d’ailleurs
un animal propre et très-doux, qui s'apprivoise avec la plus grande
facilité.
LES AGOUTIS DU BRÉSIL,
que nous rencontrons ensuite, sont des Rongeurs qui représentent
aux Antilles et dans les parties chaudes de l'Amérique nos
Lièvres et nos Lapins, auxquels ils ressemblent par leur naturel
et la qualité de leur chair. Pris jeune, l’Agouti s’apprivoise aisé-
ment, s'attache à la maison, en sort et y rentre seul. Il multiplie
dans nos climats et n’est pas loin d'augmenter le nombre de nos
animaux domestiques. Les femelles produisent deux fois par an
et toujours deux petits.
LE MOUTON BLANC A TÊTE NOIRE
de l'Arabie, est une espèce très-remarquable; ses oreilles rases,
sa queue excessivement grosse, et l’absence complète de laine en
font le caractère distinctif.
BOUC ET CHÈVRE DE NUBIE.
n'est qu'une variété de nos Chèvres domestiques. Ils se distinguent
par la longueur démesurée de leurs oreilles pendantes.
CABANE DES DAIMS.
CERFS ET DAIMS D'ÉCOSSE. (Cervus Dama.)
Les Cerfs, comme les Moutons et les Chèvres appartiennent
à l'Ordre des RuMINANTS, le huitième Ordre des Mammifères. Un
de leurs principaux caractères est de m’avoir d’incisives qu'à
la mâchoire inférieure, presque toujours au nombre de huit.
Elles sont remplacées en haut par un bourrelet calleux. Le nom
des Ruminants indique la faculté singulière de ces animaux, de
mâächer une seconde fois les aliments, qu'ils ramènent dans la
bouche après une première déglutition, faculté qui tient à la forme
de leurs estomacs. Ils en ont quatre dont les trois premiers sont
disposés de facon que les aliments peuvent entrer à volonté dans
lun des trois, parce que l’œsophage aboutit au point de
communication.
Le premier et le plus grand se nomme la panse; il recoit en
LONGUE
abondance les herbes, grossièrement concassées par une première
maslcation, qui se rendent de Ià dans le second, appelé bonnet,
dont les parois ont des lames semblables à des rayons d’abeilles.
Cet estomac, fort petit et globuleux, saisit l'herbe, l’imbibe et la
comprime en petites pelotes, qui remontent ensuite successive-
ment à la bouche pour y être remâchées. L'animal se tient en
repos pendant cette opération, qui dure jusqu'à ce que toute
l'herbe, avalée d’abord dans la panse, l'ait subie. Les aliments,
ainsi remâchés, descendent directement dans le troisième estomac
nommé feuillet, parce que ses parois ont des lames longitudinales
semblables aux feuilles d'un livre, et de là dans le quatrième ou
caillette, dont les paroïs n’ont que des rides, et qui est le
véritable organe de la digestion, analogue à l’estomac simple des
animaux ordinaires.
Les Ruminants sont, de tous les animaux, ceux dont l’homme
tire le plus de parti. Il peut manger de tous et c’est même d’eux
qu'il tire presque toute la chair dont il se nourrit. Plusieurs
lui servent de bêtes de somme ; d’autres lui sont utles par leur
lait, leur suif, leur cuir, leurs cornes et d’autres productions.
On donne le nom de Cerfs à tous les Ruminants dont 13 tête
est ornée de bois; mais, si l’on en excepte l'espèce du Renne,
les femelles en sont toujours dépourvues. La substance de ce
bois, quand il a acquis tout son développement, est un os très-
dense, sans pores ni sinus ; sa figure varie beaucoup selon les
espèces, et même, dans chaque espèce, selon l’âge. Malgré
l'énorme poids dont leur tête est chargée, la rapidité de la course
des Cerfs est proverbiale.
Tous les animaux de cette famille vivent en troupe. La femelle
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CABANE DES DAIMS MOUCHETÉS
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porte le nom de biche, les petits celui de faons. La biche porte
huit mois et met bas en mai. Les faons sont fauves tachetés de
blanc.
Le Daim est un peu plus petit que le Cerf commun. Son
pelage, d'un brun noirâtre en hiver, est, en été, fauve tacheté
de blanc, les fesses en tout temps blanches, bordées de chaque
côté d’une raie noire ; la queue plus longue qu’au Cerf, noire en-
dessus, blanche en-dessous.
On trouve des Daims dans presque toutes les grandes forêts
de l’Europe.
Les autres espèces de Cerfs que possède le Jardin sont : le
Cerr Wapiti, du Canada ; le CERF DE LA VIRGINE, le CERF
Axis, le CErr CocHon et le CErr HippeLApne. Nous les
rencontrerons plus loin.
CERF AXIS,
ex
LA GRANDE VOLIÈRE DES RAPACES.
Cette vaste volière, construite d'après les dessins de
M. Ch. Servais, renferme une des plus belles collections d’oi-
seaux de proie qu'il y ait en Europe. Elle est établie dans des
proportions telles que les oiseaux aux plus larges envergures
peuvent y déployer librement leurs ailes, et même y voler. Ils
ont pour perchoirs des rochers, de grosses branches d'arbres.
Les Rapaces ou Oiseaux de proie forment deux familles : les
diurnes et les nocturnes. |
Les diurnes ont les yeux dirigés sur les côtés; une membrane
appelée cire, couvrant la base du bec, dans laquelle sont percées
les narines. Linnée n'en a fait que deux genres, qui sont des
divisions naturelles : les Vautours et les Faucons.
LES VAUTOURS (Vuzrur)
ont les yeux à fleur de tête, les pieds couverts de petites écailles,
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le bec allongé, recourhé seulement au bout, et une partie plus ou
moins considérable de la tête et du cou dénuée de plumes. La
force de leurs serres ne répond pas à leur grandeur, et ils se
servent plutôt de leur bec que de leurs griffes. Leurs ailes sont
si longues qu'en marchant il les tiennent à demi-étendues. Ce
sont des oiseaux lâches, qui se nourrissent de charognes plus
souvent que de proie vivante. Quand ils ont mangé, leur Jabot
forme une grosse saillie au-dessus de leur fourchette ; il coule
de leurs narines une liqueur fétide. Cuvier accuse les Vautours
d’être presque réduits à une sorle de stupidité.
Les Vautours de la grande volière sont :
O
LE CONDOR ou GRAND VAUTOUR DES ANDES (Vuzrur GRYPHUS).
Il habite les hautes montagnes de la Cordillère des Andes, dans
l'Amérique méridionale. Cette espèce est fameuse par l’exagération
avec laquelle les premiers voyageurs ont parlé de sa taille, qui
excède à peme celle de Læmmer-geyer des Alpes, dont le
Condor a aussi les mœurs. C’est de tous les oiseaux celui dont
le vol s'élève le plus haut.
LE ROI DES VAUTOURS (Vuzrur Papa)
de l'Amérique méridionale, remarquable par son beau plumage
fauve clair et les belles couleurs qui teignent les parties nues de
sa tête et de son cou. Ces magnifiques oiseaux ont été donnés au
Jardin Zoologique d'Anvers par S. M. le roi de Portugal,
qui l’a honoré, il y a deux ans, de sa visite, et a témoigné le
plus vif intérêt à ce bel établissement.
TON
LE VAUTOUR URUBU, DU BRÉSIL (Vurrur ATRATUS).
Le vautour Urubu n’est pas aussi beau, mais il a son utilité.
Dans l'Amérique espagnole, on le charge d’une partie du service
de la voierie; c’est-à-dire qu'il débarrasse la voie publique des
chats crévés, des chiens morts et autres charognes qu'on jette
dans les rues, selon la mode de ce pays là, où il est bien
heureux qu'il y ait des Urubus ! Aussi est-il strictement défendu
de les tuer; cela économise des frais de police.
On sait que dans l'immense bassin de la Plata errent ces trou-
peaux de bœufs sauvages dont les cuirs sont expédiés de Buenos-
Ayres pour être tannés à Stavelot, à La Roche et ailleurs. On
comprend que les chasseurs ne peuvent ni emporter ni manger
tous les bœufs qu'ils tuent; c'est bien assez d'en prendre la peau.
Les Urubus mangent le reste qui, sans eux, deviendrait un labo-
ratoire d’épidémies. Heureux Espagnols d’avoir les Urubus ! mais
aussi, heureux Urubus d’avoir les Espagnols pour pourvoyeurs !
LE VAUTOUR GRIFFON où FAUVE (VüLTUR FULVUS)
d'Afrique, dont la tête et le cou sont recouverts d’un fin duvet
blanc. Il parait disposé à s’apprivoiser, et se laisse assez volontiers
oratter la tête.
Il y a encore : le
VAUTOUR CHASSE-FIENTE (VULTUR KOLBII) D AFRIQUE ; LE VAUTOUR
ARRIAN (VULTUR CINEREUS) D'ORIENT ; LE VAUTOUR AOURA (VULTUR
AURA) : LE VAUTOUR ORICOU D'AFRIQUE ; LE VAUTOUR CATHARTE
ALIMOCHE ; LE VAUTOUR A CALOTTE D'AFRIQUE; LE VAUTOUR BLANC
D'ANGOLA ; LE GYPAËTE BARBU OU VAUTOUR DES AGNEAUX (LŒMMER-
GEYER) DES ÂLPES SUISSES ET DU TyRoL.
Ca Are LEE
LES FAUCONS
forment la deuxième et, de beaucoup la plus nombreuse divi-
sion des OISEAUX DE PROIE DIURNES. Ils ont la tête el le cou
recouverts de plumes; leurs sourals forment une saillie qui fait
paraitre l’œil enfoncé, et donne à leur physionomie un caractère
tout différent de celle des Vautours. La plupart se nourrissent
de proie vivante ; mais ils diffèrent beaucoup entre eux par le
courage qu'ils mettent à la poursuivre.
En termes de venerie, les Oiseaux rapaces se divisaient en
deux classes : les nobles et les ignobles. Étaient réputés nobles,
tous ceux qui servaient dans la fauconnerie et qu’on dressait au
noble exercice de la chasse. Ceux qui étaient trop fiers pour
servir et s’obstinaient à ne vouloir chasser que pour leur compte
étaient réputés ignobles. C'était donc la servitude qui annoblis-
sait les oiseaux, comme la domesticité à la cour du souverain
annoblissait les courtisans.
Par suite de cette distinction l’Aigle, le plus fier, le plus
fort, le plus hardi des oiseaux, était un oiseau ignoble. Cela ne
l’empêchera pas d’être le Roi des airs, où il n’a pas été détrôné
par l’homme, comme le Lion l’a été sur la terre. Il est de plus
l’emblème du génie, cette royauté de l'intelligence.
Les Aigles ne forment du reste qu'une subdivision du genre
Faucon, auquel appartiennent exclusivement les Oiseaux de proie
nobles. On compte parmi ceux-ci : les FAUCONS proprement dits,
le HOBEREAU, l’EMÉRILLON, la CRESSERELLE et le GERFAUT, le
plus estimé de tous pour la venerie.
Les différents Aigles que contient la grande volière sont :
LEMGANESS
L'AIGLE ROYAL (F4ALco CHRYSAËTOS.)
d'Europe ; brun, occiput fauve, queue noirâtre marquée de bandes
irrégulières cendrées. Plusieurs naturalistes pensent que c’est le
même que l'Aigle commun (Falco fulvus) dans son plumage
parfait.
à LE —
DEEE. SRE
L'AIGLE IMPÉRIAL (FALco INPÉRIALIS).
Plus trapu, plus fort, anx ailes encore plus longues que
l’Aigle royal. Il habite les hautes montagnes du midi de l’Europe,
de l’Asie-Mineure, de la Syrie et du nord de l'Afrique. C’est à
lui que se rapportent les récits exagérés des anciens sur la
puissance, l'audace et la magnanimité de loiseau de Jupiter.
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LA GRANDE HARPIE OU AIGLE DESTRUCTEUR (Fazco CRISTATUS),
de l'Amérique méridionale. C’est un des oiseaux qui ont les
serres et le bec le plus terribles; sa taille est supérieure à celle
de l’Aïgle commun. Son plumage est cendré à la tête et au cou,
brun-noirâtre au manteau et aux côtés de la poitrine, blanchâtre
au-dessous et rayé de brun sur les cuisses. Des plumes allongées
lui forment une huppe noire sur le derrière de la tête, et lorsqu'il
les relève et qu'il écarte celles des joues, il prend beaucoup de
la physionomie d’une chouette.
On le dit si fort qu'il a quelquefois fendu le crâne à des
hommes. Les Paresseux font sa nourriture ordinaire, et il n’est
pas rare qu'il enlève des faons.
Il y a quelques moi sce magnifique oiseau vivait encore dans cette volière. Aujourd’hui
il se trouve parmi les viseaux empaillés du Musæum.
L'AIGLE A TÊTE BLANCHE (FALCO LEUCOCEPHALUS.)
de l’Amérique septentrionale et du nord de l’Europe. Il se nourrit
de poissons.
L'AIGLE PYGARGUE (FALCO ALBICILLA).
Encore un Aigle pêcheur comme le précédent avec lequel on
le confond quelquefois, surtout dans sa vieillesse. On le trouve
dans tout le nord du globe, où il se tient au bord des rivières
et de la mer,
L'AIGLE BATELEUR (FALcO ECAUDATUS)
dont la Société possède un magnifique couple, est une espèce re-
marquable par l'extrême brièveté de sa queue et la teinte veloutée
SOA ERERS
des son plumage. La cire rouge de son bec et les longues plumes
qu'il redresse sur sa tête ajoutent encore à sa beauté.
La volière contient encore :
L’AIGLE DE BONELLI; L'AIGLE GARACARA ; L'AIGLE AGUYA DU PARAGAY
ET DU BRÉSIL ; L'AIGLE À QUEUE ÉTAGÉE DE LA NOUVELLE-HOLLANDE:
L'AIGLE-AUTOUR NOIR HUPPÉ, D'AFRIQUE (FALCO caprTALIS); L'AIGLE
VOCIFÉRANT ; L'AIGLE CARACARA FUNÈBRE.
Ensuite quelques Faucons d'un ordre inférieur, tels que :
LE MILAN ROYAL (Farco Mizvus),
qui n'attaque guère que les reptiles et de très-petits oiseaux ;
LA BUSE (Fazco Bureo),
l'oiseau de proie le plus commun dans les Ardennes ;
LA BUSE PATTUE (Fazco Lacopus); LE FAUCON CRESSERELLE ;
qui sont aussi des Carnassiers de nos contrées.
Voyons maintenant les OISEAUX DE PROIE NOCTURNES.
Nous avons dit, dans notre visite au Musæum quels étuent
leurs caractères généraux. Leurs mœurs sont peu intéressantes.
La nuit, ils font la chasse aux souris, aux mulots, à tous les
petits rongeurs qui choisissent aussi la nuit pour commettre leurs
déprédations, et sous ce rapport, ils rendent service à l’agriculture.
Leur cri, doux comme leur vol, a quelque chose de plaintif et de
lugubre. Ils nichent dans le creux des arbres, dans des ruines ou
des trous de rochers.
De jour, quand ils sont attaqués ou frappés de quelque objet
nouveau, sans s'envoler, ils se redressent, prennent des postures
bizarres et font des gestes ridicules.
Tristes, solitaires, fuyant la lumière du Jour, ces oiseaux ne
sauraient nous inspirer qu'une sorte de curiosité répulsive.
Ils se tiennent, immobäles et droits, dans le coin le plus obscur
de leur cage où ils ont l'air d’être empaillés, et tandis que vous
examinez leur figure étrange, eux aussi vous dévisagent, en
attachant sur vous un regard fixe, ahuri, stupide.
Les petits oiseaux ont pour les Carnassiers nocturnes une anti-
pathie naturelle. [ls se réunissent de toutes parts pour les assaillir,
ce qui fait qu'on emploie les Hiboux pour attirer les oiseaux aux
pièges. On n’en fait qu'un genre; les STRIX, comprenant les
diverses espèces : HiBoux, CHOUETTES, EÉFFRAYES, CHATS-
HuanTs, Ducs, CHEVÈCHES et Scops.
Voici des compatriotes. C’est un couple de
GRAND-DUCS (Srrix BuBo) DES ARDENNES.
Le Grand-Duc est le plus grand des Oiseaux nocturnes. Ceux-
ci viennent de La Roche, où leur famille habite de temps immé-
morial un rocher au bord de l’Ourte, qui porte le nom de rocher
du Pouhou. Pouhou est le nom wallon du Grand-Duc, une onoma-
topée tirée de son cri.
Les autres Hibous que contient la Volière sont le : Hipou
LACTÉ DU SÉNÉGAL; LE HiBou COURONNÉ, DE L’AMÉRIQUE
SEPTENTRIONALE ; UNE EFFRAYE (STRIX FLAMMEA) d'Europe, UNE
Caouerre-HuLorre où CHaT-Huanr et une petite CHEVÈCHE
d'Europe.
Enfin la Volière contient quelques Oumivores. Ce sont :
LE CORBEAU NOIR,
commun, trop abondant dans notre pays, pour pouvoir nous ar-
rêter au milieu de tant de curiosités exotiques, des
CHOUCAS, DES PIES ET LE MARTIN ROSELIN D'EUROPE.
Citons seulement des Corbeaux , une particularité peu con-
nue. On connait leur longévité et qu’ils passent pour devenir
centenaires. Eh bien! non-seulement ils sont monogames, mais
ils n'admettent point le divorce. Leur choix une fois fait, et les
précautions prises contre l’incomptabilité d'humeur par un novi-
ciat préalable, leur mariage est indissoluble et ne cesse qu'avec
la vie. Comme ils n'ont eu d'autre notaire que l’amour, il faut
croire que la même tendresse les anime Jusqu'à leur dernière
heure. Philémon et Baucis sont des types étudiés chez les
Corbeaux.
Avancons. Un groupe de beaux noyers nous prêtera son
ombre pour arriver au Temple égyptien.
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TEMPLE ÉGYPTIEN.
Les grands quadrupèdes de l'Arabie, de l'Inde et de l'Afrique,
aux formes étranges et colossales, exigeaient une habitation en
harmonie avec leur taille et dont l'architecture rappelât les types
favoris de l’Orient. C'était une idée juste et poétique. Restait à
l’exprimer par un monument qui présentât le double caractère
de la vérité archéologique et de l’utilité pratique. M. Ch Servais
nous semble avoir pleinement satisfait aux exigences de ce pro-
gramme par la construction du Temple Égyptien.
Le type de cet édifice est emprunté aux temples de l'ile de
Philoë, dans la haute Égypte. Ce n’est pas une reproduction
servile, mais une savante imitation. Les temples de Philoë appar-
tiennent à la meilleure époque de l’art égyptien, alors que les
fréquents rapports des Égyptiens avec les Grecs eurent fait appré-
cier à leurs architectes, qui jusque là n'avaient cherché qu’à
frapper l'imagination par des masses imposantes, l'élégance ct la
M
beauté des formes. Les monuments des Pharaons effrayent par
leurs dimensions colossales ; ceux des Ptolémés, tout en conser-
vant les types anciens, parce qu’ils étaient consacrés par la religion,
plaisent par une légèreté relative et la richesse originale de leur
ornementation.
Le temple est en forme de parallélogramme, précédé d’un péri-
style orné de quatre colonnes, et terminé par un hémicycle.
L'extérieur est très-simple et n'a pour ornement qu'un cordon
cylindrique qui court tout autour du bâtiment et encadre les
murailles. L'aspect général est celui d’une pyramide tronquée.
L'intérieur est formé d’une large nef, soutenue par huit colonnes
et dont les bas-côtés sont divisés en loges destinées à la demeure
des animaux. L’hémicycle est séparé de la nef par deux palmiers
montant jusqu’à la corniche et reliés entre eux par un grillage.
Des grilles, d’une force proportionnée à celle des animaux qu'elles
doivent contenir, ferment les entrecolonnements, et donnent au
visiteur une sécurité complète.
Tout est égyptien dans le style général de l'édifice, sauf,
croyons-nous , l’hémicycle qui nous semble emprunté aux absides
des églises byzantines. Ce qui n'est pas égyptien non plus, nous
avons à peine besoin de le dire, c’est la toiture en vitrage qui
surmonte la nef. Les temples de l’ancienne Égypte étaient à ciel
ouvert; notre climat ne permettait pas de pousser l’imitation aussi
loin. Ce sont là des anachronismes très-volontaires et commandés
par la destination de l'édifice.
Mais ce qui est purement égyptien, ce sont les ornements emblé-
matiques des colonnes, des corniches et des frises. Les chapiteaux
à feuilles de palmier se rencontrent dans une foule de temples ;
Me Pete
quant aux chapiteaux à têtes d'Hathor, ils ont leurs modèles dans les
temples de Denderah. Les astragales formées de plants de lotus
liés en faisceau; les globes ailés de la corniche; l’image du
Phœnix, sculptée sur les portes; les lotus, les 1bis, les scarabés,
sont autant d’emblêmes dont tous les monuments de l’ancienne
Égypte sont parsemés.
L'idée de loger dans un temple égyptien les grands animaux
dont l'Orient est la patrie était d'autant plus heureuse que le
type de cette architecture n’était pas exclusivement propre à
l'ancienne Égypte, mais s’est retrouvé dans tout l’antique Orient,
dans la Nubie, l’Abyssinie, la Syrie, la Chaldée, l’Assyrie, la
Perse, l’Inde et jusque dans les ruines de l’intérieur de Java.
Il faut se rappeler aussi que les Égyptiens étaient de tous les
peuples de l'antiquité celui qui professait le plus de vénération
pour les animaux, vénération qui, pour quelques espèces sacrées,
était poussée jusqu'à l’adoration.
La facade est décorée de figures coloriées dont les contours sont
gravés en creux et dont la composition est concue dans le style
le plus pur.
M. le docteur Louis Delgeur, qui s’est occupé d’études
égypliennes, a bien voulu se charger de rédiger en caractères
méroglyphiques les inscriptions diverses qui ornent les frises et
les murs du palais, et qui forment tout un livre d'histoire et
de science, gravé sur les parois de l'édifice. M. Stalins, peintre
décorateur, a été chargé du tracé et de la peinture et a complète-
ment réussi dans son travail.
Il nous à paru qu'une analyse ou une traduction complètes de
quelques parties de cette décoration emblématique devaient être
LE foie
d’un grand intérêt pour le visiteur. Nous ferons donc correspondre
l’écriture en langue copte au tracé des hiéroglyphes, et nous la
ferons suivre de la traduction française.
Sur la frise extérieure on ht l'inscription suivante :
ë 2m ANA = = cecnnnz
© = = = Sani res nr < 10
eM TeR eNT piNouTeR eNTi NoHem MDCCCLVI KHaR Hon-eF
En l’année du Dieu Sauveur 1856 sous S. M.
IMCTHI) Spies),
SouKHeb Ra ONKH-Belgica Si Ra Leopold APe AiïiRiTOU
le Roi, Soleil et vie de la Belgique, Fils du Soleil, Léopold Premier, fut faite
LS
CT = le + ni nie,
Pa TeN SChATt eR Ou Het Antverpia Se-AKer RuT.
cette maison (pour être) pour réjouir Anvers et instruire ses habitants.
un livre
Le premier tableau sur le pylene de gauche représente la ville
d'Anvers assise; on lui offre le bâtiment en lui disant : je vous
ojfre cette maison, bien faite. Les caractères hiéroglyphiques
donnent la réponse d'Anvers : belle est cette maison, elle réjouit
mon cœur.
Le deuxième tableau représente les peuples d'Orient qui viennent
à Anvers et y amènent des Antilopes.
Le troisième tableau , toujours sur le pylone de gauche, repré-
sente l’arrivée des Nègres qui amènent une Girafe, et un Ane
des terres du midi, son nom est Zèbre.
Passant à l’examen du pylone de droite, nous trouvons dans le
premier panneau : la ville d'Anvers; on lui offre le jardin, elle
190 —
l’accepte en disant : jaccorde à ce jardin d'exister comme le
soleil, à toujours.
Le deuxième tableau représente les peuples du Nord; ils arrivent
des montagnes de l'Arménie et amènent des Hyènes et des Ours.
Le troisième tableau représente l’arrivée des peuples d'Occi-
dent amenant des Lions et des Autruches.
Sur les colonnes sont répétées les dates de construction figurées
dans le style égyptien et qui peuvent se traduire ainsi : Ce
bâtiment fut construit l'an XXV du règne de S. M. Léopold 1,
lorsque Teichmann était Gouverneur de la province et Loos
Bourgmestre de la ville d'Anvers.
Passant au péristyle d'entrée nous y remarquons un plafond
bleu de ciel avec des étoiles dorées ; au centre une ligne de
vautours destinés à protéger l'entrée principale du temple.
Sur la frise au-dessus des portes d'entrée on lit l'inscription
suivante :
MARS di S di ter
A OERi AaOÛT KeTiou Paou NeB-t KHet-sen
O Grands, Vieux, Jeunes, Race humaine entière, qui allez
PANNNNA
HU LE 6 21 €
it K
FeNT-sen Ta-Aaou en NeB-Pe Tiaaou piNouTeR KHePeRa
et revenez, adorez le Seigneur du ciel, glorifiez le Dieu Créateur,
ÉTRITERS—
MAAou NoFeRou KHAker-ou To-ti
en voyant les merveilles quiornent la terre.
La décoration des murs du péristyle n'étant pas encore
LENS
terminée , nous ne pouvons que sommairement expliquer les
sujets des peintures.
Sur le côté gauche : THor, seigneur de la science et Sar,
dame de la salle des livres et des sciences, accordent à la ville
d'Anvers la puissance sur les animaux.
Sur le registre inférieur du même côté, les membres du
Conseil d'administration de la Société, feu M. le baron de Caters,
président, MM. Loos vice-président, Pieron trésorier, Rigouts-
Verbert administrateur et Elsen secrétaire.
Du côté droit du péristyle : Divers peuples amenant à la ville
d'Anvers des animaux de toute espèce.
Les autres panneaux représentent les phases diverses de
construction de l'édifice ; la visite du Roi, Soleil et Vie de
la Belgique, Seigneur de la Meuse, Modérateur de l’Escaut,
accompagné du duc de Brabant grand chef d'Infanterie, fils
royal et de sa race, qui l'aime) et de son épouse /qui l'aime,
fille d'un fils royal) Marie-Henriette, ainsi que du comte de
Flandre /grand chef de cavalerie, fils royal et de sa race, qui
l'aime) et de leur sœur /la fille royale et de sa race, qui
l'aime) Charlotte.
Ces traductions, auxquelles nous avons, autant que possible,
essayé de conserver le caractère égyptien, prouvent que les
peintures ont un sens historique qui leur donne le plus grand
intérêt. Espérons donc que d'ici à peu de temps elles seront
entièrement terminées, et que l’intérieur de l'édifice sera aussi
rehaussé par des inscriplions qui imprimeront à tout l’ensemble
de cette demeure des animaux, le cachet particulier d’une œuvre
d'histoire et d'archéologie.
Hart en
Les hôtes actuels du temple sont : deux Éléphants, deux
Girafes, un Rhinocéros, six Zèbres, trois Dromadaires, deux
Chameaux et trois Antilopes.
A gauche en entrant se trouve
<
LE DROMADAIRE BLANC, DU SÉNÉGAL.
Les Chameaux forment le premier genre de l'Ordre des Rumi-
nants. On les divise en Chameaux à deux bosses et Chameaux à
une bosse. Le Dromadaire n’est qu'une variété du Chameau à
une bosse, et le Dromadaire blanc n’est à son tour qu'une variété,
mais une variété rare, du Dromadaire ordinaire.
Les Chameaux sont des animaux assez laids. Leur lèvre ren-
fée et fendue, leur long cou ployé, la faiblesse de leur croupe,
leur dos en forme de montagne à un ou deux sommets, la
proportion désagréable de leurs jambes et de leurs pieds, leurs
genoux cagneux, les callosités de leur peau, qui sont comme les
stigmates de la servitude, en font des êtres en quelque sorte
informes; mais que de qualités viennent compenser cette disgrâce
extérieure !
« L'or et la soie, dit Buffon, ne sont pas la vraie richesse
de l'Orient; c’est le Chameau qui est le trésor de l'Asie. » C’est
la providence du désert. « Aussi, continue Buffon, les Arabes
regardent le Chameau comme un présent du ciel, un animal sacré,
sans le secours duquel ils ne pourraient ni subsister, ni com-
mercer, ni voyager. Le lait de leurs Chameaux fait leur nourriture
ordinaire ; ils en mangent aussi la chair, surtout celle des jeunes
qui est très-bonne à leur goût ; le poil de ces animaux, qui est fin et
Le]
Re ce
moëlleux et qui se renouvelle tous les ans par une mue complète ,
leur sert à faire les étoffes dont ils se vêtissent et se meublent ;
avec leurs Chameaux, non-seulement ils ne manquent de rien,
mais même ils ne craignent rien ; ils peuvent mettre en un seul
jour, cinquante lieues de désert entr'eux et leurs ennemis : toutes
les armées du monde périraient à la suite d’une troupe d’Arabes,
aussi ne sont-ils soumis qu'autant qu'il leur plait. »
La plus précieuse qualité du Chameau, c’est son extrême
sobriété et la faculté qu'il a de passer plusieurs jours sans boire.
Cette faculté tient, selon Cuvier, à de grands amas de cellules
qui garnissent les côtés de la panse et dans lesquelles il se
produit ou se retient continuellement de l’eau. Les autres
Ruminants n’en ont point de semblables.
Outre le Dromadaire blanc, nous avons :
DEUX DROMADAIRES D'ÉGYPTE,
qui n’en chffèrent que par la couleur : lun est noir, l’autre brun.
DEUX CHAMEAUX A DEUX BOSSES,
de la Mésopotamie et de la Perse.
LA GIRAFE (CAMELOPARDALIS GIRAFA).
C'est le plus élevé des Ruminants et de tous les animaux, car
sa tête atteint à dix-huit pieds de hauteur. On n’en connaît qu'une
seule espèce, confinée dans les déserts de l'Afrique. Elle a pour
“
Âr
1. MALE ET 9 FEMEILILES
née Le 10 Juin 1821 au locallde la Société. Hauteur 2 mètres
55 centimélres
.
de QC
caractère dans les deux sexes, des cornes coniques, toujours
recouvertes par une peau velue, et qui ne tombent jamais. Au milieu
du chanfrein est une troisième petite corne, beaucoup plus large
mais très-courte. C’est, d’ailleurs, un des plus remarquables
animaux qui existent, par la longueur de son cou et la hauteur
disproportionnée de ses jambes de devant.
La bizarrerie de sa forme une fois acceptée, la Girafe ne laisse
pas que d’être un joli animal. Son pelage est toujours propre,
lisse, et la couleur de sa robe est charmante. Elle tient de
l’antilope et du léopard. Ses yeux sont superbes et recouverts
des plus beaux cils qui se puissent voir. Son caractère est
des plus doux ; elle n’attaque jamais les autres animaux, ne
donne point de coup de tête comme les béliers, et ne se défend
avec ses pieds que lorsqu'elle est aux ahois.
En général, ses mouvements ne sont pas très-vifs ; cependant
comme ses Jambes sont très-longues, qu'elle fait de grands pas,
et qu'elle peut marcher de suite pendant très-longtemps, il est
difficile de les suivre avec un bon cheval.
La Girafe se nourrit de feuilles d'arbres qu’elle cueille avec sa
lèvre supérieure, qui dépasse l’inférieure de plus de deux pouces ;
sa langue est en quelque sorte prenante et s’allonge, se retourne
et se plie comme un doigt. Les taches dont son corps est parsemé
deviennent plus brunes et même noires à mesure que l'animal
vieillit.
Le cuir de Ja Girafe est épais d’un demi pouce. Les Africains
s’en servent pour différents usages; ils en font des vases où ils
conservent de l’eau.
Les deux belles Girafes que possédait la Société, sont mortes,
me
Pages
l’une depuis trois ans, l’autre depuis un an. Nous en parlons
cependant comme si elles étaient vivantes, parce que leur place
ne demeurera pas longtemps inoccupée. Elles seront probable-
ment remplacées avant que ne soient écoulées les quelques semaines
qui séparent l'instant où nous écrivons de celui où ce livre sera
publié.
On a placé dans le temple quelques Antilopes de grande espèce.
Ce sont deux
ANTILOPES CANNA ET UNE ANTILOPE GNOU,
toutes deux originaires des montagnes de la pointe méridionale de
l'Afrique.
Les Antilopes sont des Ruminants très-répandus en Afrique et
en Asie. Elles ressemblent aux Cerfs et aux Daims, par la lége-
reté de leur taille et par la vitesse de leur course. C’est un
genre très-nombreux et dont la Société possède des espèces assez
variées. Nous les verrons tout à l’heure paitre et bondir dans les
vastes pelouses du jardin.
L’ANTILOPE CANNA
est une des plus grandes qui existe. Sa taille égale celle d’un fort
cheval. Son caractère n'est pas aussi doux que celui des autres
Ruminants; il faut s’en méfier. Elle vit en troupe dans les mon-
tagnes du nord au Cap.
L'ANTILOPE GNOU.
est un animal fort extraordinaire, qui semble même, au premuer
eg
coup-d'œil, un monstre composé de parties de différents animaux.
Il a le corps et la croupe d’un petit cheval, couvert de poils
bruns, la queue garnie de longs poils blancs, comme celle du
cheval et, sur le cou, une belle crinière redressée, blanche à sa
base, noire au bout des poils. Ses cornes descendent au dehors
et remontent par-la pointe. Son muffle, large et aplati, est
entouré de points saillants. Sous la gorge et sous son fanon
court une deuxième crinière noire. Ses pieds ont toute la légèreté
de ceux du cerf.
Nous mentionnerons 1ci les autres Antilopes qui se trouvent au
Jardin, et dont nous reparlerons en les rencontrant. Ce sont :
CINQ ANTILOPES LEUCORIX ; TROIS ANTILOPES DAMA ou NANGUER ;
QUATRE ANTILPEOS ADAX; TROIS ANTILOPES NYL-GHAU ET UNE ANTILOPE
BUBALE.
Les autres habitants du temple égyptien: les Éléphants, le
Rhinocéros.et les Zèbres appartiennent à l’
ORDRE DES PACHIDERMES.
C'est le septième Ordre des Mammifères; son nom signifie
peau épaisse. Le caractère principal de cet Ordre est emprunté
a la forme du pied; ou ces pieds n'ont ni doigt ni ongle,
comme dans les animaux à sabots, ou bien les doigts, apparents
seulement dans le squelette, sont tellement encroûtés dans la peau
calleuse qui entoure le pied, qu’ils n'apparaissent au-dehors que
par les ongles attachés sur le bord de cette espèce de sabot. On
= CO0 EE
divise les Pachidermes en deux sous-ordres : les Pachidermes
à trompe et à défense, et les Pachidermes ordinaires.
I n'existe plus qu’une seule espèce de Pachiderme à trompe :
c'est l'Éléphant. Il en existait autrefois une autre, celle des
Mastodontes ; mais elle a entièrement disparu. Nous en avons vu
un bia fossile dans les collections du Musæum. Reste donc
L'ÉLÉPHANT.
C’est le plus grand de tous les animaux et le plus intelligent,
après l'homme, bien entendu. Malgré la lourdeur de ses formes,
il est l’un des plus adroits, et malgré sa masse et la grosseur
de ses Jambes, bien peu le surpassent en vitesse à la course.
Les anciens l'employaient à la guerre. Ils lui faisaient porter
des tours de bois, du haut desquelles ils combattaient. Annibal
en menait trente-sept avec lui lors de son fameux passage des
Alpes ; il ne lui en restait plus qu'un seul, qu'il montait lui-même,
quand 1] traversa les maremmes de la Toscane, après la bataille
de la Trébia. Les premiers qu'on eût vu en Italie, furent,
dit-on, ceux de Pyrrhus. Les Romains avaient une haute idée
des Éléphants. Pline, après avoir vanté leur intelligence, leur
courage, leur magnanimité, leur gratitude, va jusqu’à dire qu'ils
ont une religion et qu’ils adorent les astres. Ceci nous parait
une réclame inventée par les Mages en faveur du Sabéisme.
Buffon, dans un parallèle un peu forcé entre le Chien, Île
Singe, le Castor et l'Éléphant, dit aussi de singulières choses :
« Le Chien n'a que de l'esprit d'emprunt » — :l y à tant
d'hommes qui n’ont pas même celui-là! — « le Singe n'en a
LRO ee
que l'apparence. Le Castor n’a du sens que pour lui et les siens.
L'Éléphant leur est supérieur à tous trois ; il réunit leurs qualités
les plus éminentes. La main est le principal organe de l'adresse
du Singe : l'Éléphant au moyen de sa trompe qui Jui sert de
bras et de main, et avec laquelle il peut enlever et saisir les
plus petites choses comme les plus grandes, les porter à sa
bouche, les poser sur son dos, les tenir embrassées ou les
lancer au loin, a donc le même moyen d'adresse que le Singe;
et, en même temps, ila la docilité du Chien; il est comme lu
susceptible de reconnaissance et capable d’un fort attachement,
il s’accoutume aisément à l’homme, se soumet moins par la force
que par les bons traitements, le sert avec zèle, avec fidélité, avec
intelligence, etc. Enfin l'Éléphant, comme le Castor, aime la
société de ses semblables, il s’en fait entendre ; on les voit sou-
vent se rassembler, se disperser, agir de concert, et s'ils n'édi-
fient rien, s'ils ne travaillent point en commun, ce n'est, peut-
être, que faute d'assez d'espace et de tranquillité; car les
hommes se sont très-anciennement multipliés dans toutes les
terres qu'habite l'Éléphant : il vit donc dans l'inquiétude et
n'est nulle part paisible possesseur d’un espace assez grand, assez
libre, pour sy établir à demeure. »
Il est clair que, dans la pensée de Buffon, si l’on abandonnait
aux Éléphants un espace assez vaste, sans les déranger, ils y
bâtiraient des villes qui seraient aux villages des Castors, ce que
l'intelligence et la taille des Éléphants eux-mêmes est à l'intel-
ligence et à la taille des Castors. Ceci nous suggère une
réflexion. L'homme, dit Buffon, s’est très-anciennement
multiplié dans tous les pays qu'habite l'Éléphant; mais enfin,
Vo
il y eut un temps où les Éléphants étaient en majorité. Il
est probable qu’à cette époque ils cultivaient l'architecture. On
a beaucoup discuté sur l’origine de certains monuments que
l’on croit élevés par des êtres plus forts que les hommes de
nos Jours, et que l’on nomme des monuments cyclopéens
ce sont peut-être les Éléphants qui les ont bâtis !
A propos de cette trompe merveilleuse où l’Éléphant réunit
les deux organes du tact et de l'odorat, Buffon dit encore qu'il
a « le nez dans la main. » Il eut été plus juste de dire: la main
dans le nez. Georges Cuvier, qui songe beaucoup plus à
être exact et précis qu'à tailler les facettes de son style, et qui
n'en est pas moins un grand écrivain, autant qu'un grand natu-
raliste, décrit ainsi cet instrument : « Les narines se trouvent
dans le squelette vers le haut de la face ; mais elles se prolongent
dans Panimal vivant en une trompe cylindrique, composée de
plusieurs milliers de petits muscles, diversement entrelacés,
mobiles en tout sens, douée d’un sentiment exquis, et terminée
par un appendice en forme de doigt. Cette trompe donne à
l'Éléphant presque autant d'adresse que la perfection de la main
peut en donner au Singe. Il s’en sert pour saisir tout ce quil
veut porter à sa bouche et pour pomper sa boisson qu'il lance
ensuite dans son gosier en y recourbant cet admirable organe, et
il supplée ainsi à un long cou qui n'aurait pu porter cette grosse
tête et ses lourdes défenses. »
Les yeux de l'Éléphant, très-petits relativement au volume de
sa tête, expriment l'intelligence, la pénétration, une sorte de
malice bienveillante, la sociabilité et la bonne humeur. C’est, en
somme, un animal très-sympathique, et qui compense par ses
L’Administration fera procéder les MARDI MERCREDI et JEUDI |
de 10 heures du matin à 5 heures de relevée, au local de ta!
d'ANIMAUX et PLANTES, tels que : it}
Grand Éléphant d’ Afrique, femelle, deux Tigres royaux du nn 1
un grand Puma, mâle, 8 jeunes Pumas, mâleset femelle, une pai ;
mâle et femelle, et d'autres carnivores; Lamas, Alpacas, Guanacos!
Âristodes, Axis, Daims mouchetés , Mouflons à manchettes , Antilope: |
plusieurs Gazelles, Poneys, Kangurous, Singes divers: dont 2 Oraÿ
Oiseaux de proie, Autruches du pays des Somalis, Nandous, Cas
échassiers, Faisans Elliot, Lady Amherst, Swinhoe, Véuérés
Lophophores, Tragopans de Cabot. id. re. id, de Temminck |
mains , Hoccos, Pintades couronnées, Gouras couronnés, Tina
Cygnes blancs à cou -nôir , Cygnes noirs , Cygnes blancs , Oies dive
et autres, Aras, Perroquets , Cacatoes, Perrüches, Pigeons ,
d'Oiseaux de volière. RUE
Serpents Pythons et Arlequins, Crocodiles, Plioques. .
QUELQUES BELLES PLANTES, telles que :: Fo
Balancium Antarticum, Alsophilla Australis, Cyathea Medt
Princeps. — Une collection de Crotons, | NES
; }
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qualités morales ce qui peut lui manquer du côté de la grâce et
de l’élégance.
Les deux individus que nous possédons n'ont pas encore
atteint toute leur croissance. L'un, le mâle, n’est âgé que de
douze ans, la femelle n’en a que huit. Ils sont arrivés à la Société
tout petits; ils n'étaient pas plus gros qu’un tonneau et pesaient
à peine deux cents kilos.
Les Eléphants croissent jusqu'à l’âge de vingt ans.
Leur voisin
LE RHINOCÉROS
est, après l'Éléphant, le plus grand des Pachidermes. Ce qui le
distingue, c'est l'extrême épaisseur et la dureté de sa peau sur
laquelle les balles font ricochet, et la corne qu'il porte sur le
nez. Cette corne, qui lui a fait donner son nom, est composée
d’une substance fibreuse et cornée, semblable à des poils aglu-
tinés. L'individu est jeune aussi : il n'a que cinq ans; mais il
est fort pour son âge, et la rapidité de sa croissance, joint à son
état de parfaite santé, permet de préjuger qu'il atteindra une
taille énorme. En attendant, il a toutes les grâces juvéniles qui
peuvent décorer un Rhinocéros en bas-âge. Hâtons-nous de dire
que la propreté n’est pas au nombre de ses vertus. Mais les
enfants sont si rarement propres !
La femelle du Rhinocéros n’a jamais qu'un petit à la fois,
aussi l'espèce est-elle beaucoup moins répandue que celle de
l'Éléphant. On estime que cet animal doit vivre, comme l’homme,
soixante-dix à quatre-vingts ans.
Le MO ARER
Sa chair est excellente au goût des Indiens et des Nègres. Sa
peau fait le cuir le meilleur et le plus dur qu'il y ait au monde.
Les Indiens estiment la corne du Rhinocéros plus que l'ivoire
des Éléphants, non pas à cause de la matière, mais à cause de
sa substance même à laquelle ils attribuent plusieurs qualités
spécifiques.
En attendant que l’éducation corrige celui-c1 du défaut qu'il a de
se vautrer dans ses ordures, nous ne séjournerons pas longtemps
devant sa bauge, car malgré tous les soins de son gardien, elle
ne sent pas l’héliotrope. Nous ne pouvons pas dire d’ailleurs du
Rhinocéros ce que nous avons dit de l'Éléphant ; ce n’est pas un
animal sympathique. Son naturel est stupide et féroce. Celui-ci
est apprivoisé, mais nullement sociable. Tandis que l'Éléphant
vous sourit de l'œil et vous tend le nez en guise de main, le
Rhinocéros va se coucher dans le coin le plus obscur, en vous
tournant le dos.
Rendons-lui la pareille et allons visiter les Zèbres que nous
avons négligés tout à l’heure pour n’en pas parler entre un dro-
madaire blanc et une antilope, attendu qu'ils appartiennent aussi
à l'Ordre des Pachidermes.
LES ZÈBRES.
_ forment, avec l’Ane et le Cheval, la troisième famille des Pachi-
dermes, celle des SoziPèpes. Ils n’ont qu'un seul doigt apparent
et un seul sabot à chaque pied. On n’en connait qu'un seul genre:
celui des CHEVAUX, Équus. En fait de Chevaux proprement dits,
2295 a
la Société ne possède que des Poneys, dont nous avons parlé ;
l'Ane n’a pas été jugé digne d'entrer dans ses collections.
LE ZÈBRE (Equus ZEBrA)
du Cap-de-Bonne-Espérance, ressemble à un Ane, rayé partout
transversalement de blanc et de noir avec une parfaite régularité.
On le rencontre dans toute l'Afrique méridionale. Cuvier cite un
Zèbre femelle qui produisit successivement avec l’Ane et avec le
Cheval.
Jusqu'à présent, les Zèbres n'ont pu être réduits à une com-
plète domesticité. Ils n’ont ni la doclité, ni la sociabilité du
Cheval, n1 l'admirable patience de l’Ane, ce robuste et sobre
esclave du pauvre campagnard. Le Zèbre conserve toujours quel-
que chose de revèche, même de méchant. Il en est de même de
ses cousins, le Couagga et l'Onaga.
LE COUAGGA (Equus quaccHa)
ressemble plutôt au Cheval qu'à l’Ane. Son poil, sur le cou et
sur les épaules, est brun, rayé en travers de blanc sale ; sa
croupe est gris-roussâtre, sa queue et ses jambes blanchâtres.
Son nom exprime son cri, qui ressemble à l’aboiement d'un
chien. Il est originaire du même pays que le Zèbre. Nous en
possédons quatre dont deux sont nés au Jardin.
L'ONAGA ou DAUW (Equus moNTaANus),
appelé aussi Zèbre de Burchell. C’est une espèce inférieure à
LM AT
l’Ane, mais de la Jolie forme du Couagga, isabelle avec des raies
noires alternativement plus larges et plus étroites, sur la tête,
le cou et le corps. Celles de l'arrière se portent obliquement en
avant, ses Jambes et sa queue sont blanches. Il vient aussi du
nord du Cap.
Le Temple Égyptien attend encore un hôte dont nous eussions
voulu pouvoir parler dès à présent. C’est un HypoporaAnE, le
plus monstrueux des Pachidermes, animal amphibie, auquel on
donne la chasse actuellement, pour compte de notre Société, le long
des rivières du Congo ou du Sénégal. Ce sera là une acquisition
d'autant plus précieuse, qu'aucun animal de ce genre n'aura
encore paru vivant en Belgique.
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LSCÉAU MRLKC
LA POULERIE.
En sortant du Temple, nous irons visiter la nouvelle
poulerie, récemment construite tout au fond du jardin. C’est
une suite d’élégantes cages, ayant chacune leur jardinet. L'élève
des poules est devenue de nos jours une des branches les plus
importantes de l’économie rurale. On a cherché à varier, à
multiplier les espèces de ces utiles oiseaux, qui se multiplient si
bénévolement dans nos basses-cours pour nous donner leurs œufs,
leur chair délicate et leurs plumes. Quoique toutes s'élèvent
facilement partout, l'expérience a démontré cependant que cer-
Étant :
taines espèces de poules réussissent mieux que d’autres dans
certaines localités. Ainsi, pour ne pas sortir de notre étroit
royaume, les poules qui conviennent à l’Ardenne ne sont pas
celles qui produisent le plus dans la Campine.
Nous sommes loin d’avoir au Jardin toutes les espèces connues.
Le croisement en a rendu les variétés presqu’innombrables. Celles
qui se trouvent ici en ce moment sont : les CRÉVECŒURS à la
belle huppe, au plumage cuivré ; les Poules à huppe blanche et
à huppe noire ; les DorkiNGs, excellentes pondeuses et dont la
chair surpasse toutes les autres en délicatesse ; les CAMPINOISES,
l'espèce qui réussit le mieux dans tout le nord de la Belgique ;
les COCHINCHINOISES et les BrAmA-Poorra, les géants de
l'espèce, très-fécondes du reste et fort honnes à manger; les
NÈGRES, qui, sous leur plumage blanc cachent une peau noire,
etc. Nous terminons cette énumération par un etc., parce que
les cages ne sont pas louées à chacune de ces espèces par bail
emphytéotique, et qu’elles sont destinées, selon toute vraisem-
blance, à changer souvent de locataires.
LE TOURNIQUET.
Dans la partie du jardin où nous nous trouvons, et qui donne
sur la rue de la Charrue, il était nécessaire de ménager une
sortie; mais pour empêcher qu'elle ne serve également d'entrée,
ce qui eut nécessité l'entretien d’un deuxième portier, on y a placé
un tourniquet, ne tournant que dans un sens, ce qui permet de
sortir mais rend le retour impossible.
La gravure placée à la fin du livre représente cette petite construction.
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QU LE
Rentrons au jardin en longeant le grillage solide qui entoure
l’hémicycle du Temple Égyptien, et dirigeons-nous vers la mon-
tagne qui domine cette partie du jardin. Asseyons-nous un moment,
sur l’un de ces bancs, en face d’une corbeille de roses du Bengale
entremélées d’odorants résédas. L'œil embrasse de ce pot une
perspective étendue, et la plus pittoresque qu'il y ait au jardin,
où l'on n’a pas assez songé, peut-être, à ménager les points de
vue. Descendons et, longeant l'étang qui est à nos pieds,
allons visiter
LA FOSSE AUX OURS.
Cette construction, d’un très-bon aspect, forme une espèce de
grand puits ou de fosse en maconnerie pentagonal, communiquant à
des loges, également en maçonnerie, revêtues extérieurement de
pierres rocheuses disposées en grottes. Au milieu de la fosse se
dresse un squelette d'arbre. Là s’ennuient quelques pauvres
Ours , obligés pour respirer un peu d’air pur et voir autre chose
que les parois de leur humide prison, de grimper au sommet de
leur arbre mort. Heureux quand, de là, ils peuvent attrapper
une pomme, un morceau de sucre ou de pain blanc qu'on leur
jette par dessus la balustrade. Ils montrent beaucoup d’adresse
dans cet exercice, et malgré leurs formes disgrâcieuses et lourdes,
ils grimpent sur l'arbre avec autant d’agilité que les singes, et se
tiennent en équilibre sur les branches avec un aplomb surprenant.
L’OURS (Ursus).
est de l’ordre des Carnassiers, famille des PLANTIGRADES,
— 100 —
c'est-à-dire qui s'appuient, pour marcher, sur la plante entière
de leurs pieds. Quoique rangés parmi les Carnassiers, les Ours
sont condamnés, par la forme de leur dentition, à ne se nourrir
que de fruits; ils ne mangent de la chair que jar nécessité.
Les Ours habitent les forêts de l'Ancien et du Nouveau Monde.
On trouve en Europe les deux espèces que nous possédons
aujourd'hui vivantes,
L'OURS BREN (Ursus ARCTos)
des grandes forêts de l’Europe centrale et méridionale, et
L'OURS NOIR (Ursus AmERICANUS)
de l’Amérique septentrionale, mais que l’on croit être le même
que l’Ours noir des forêts de la Pologne et de la Russie.
L'Ours s’apprivoise difficilement et n'obéit qu’à la contrainte.
On lui apprend à se tenir debout, à faire l'exercice avec un bâton,
à danser au son du flageolet et du tambourin, mais toujours avec
la muselière, car 1l est très-capricieux et porté à la colère. Il
faut sans cesse le surveiller et s’en défier.
Les Ours sont très-friands de fruits ; aussi quand ils pénètrent
dans un verger ou un vignoble ils y font un dégât terrible.
Ils raffolent du miel et bravent, pour s’en emparer, la fureur des
abeilles et des guèpes. La manière la moins dangereuse de les
prendre est de placer à leur portée quelques rayons de miel
arrosée d'eau-de-vie. Ils s’enivrent, chancellent bientôt et tombent.
On a tout le temps de les garroter et de les museler avant que
leur ivresse soit dissipée.
— 101 —
Une particularité de l’Ours est de pouvoir passer la saison des
grands froids de l’hiver sans manger et sans sortir de sa caverne,
sans être cependant engourdi comme le loir ou la marmotte.
Un compartiment de la fosse, inhabité pour le moment, con-
tient une baignoire à l'usage des Ours blancs. Nous avons vu
au Musæum l’un de ses derniers hôtes, ainsi qu’un Ours malais,
qui habitait une grotte voisine.
La pièce d’eau qui s'étend devant les grottes des Ours fourmille
de Canards, de Sarcelles, d'Oies, de Cygnes, en si grande quantité
que nous ne voudrions pas essayer de les compter, chaque espèce y
étantreprésentée par un nombre d'individus dont nous ne sommes
pas biens sûrs que l'administration elle-même connaisse le chiffre.
C’est une colonie aquatique qui vit au milieu du jardin en pleine
hherté. Tout cela grouille, s’accouple, pond, couve, presque sans
qu'on le sache, sous les buissons, dans les trous ménagés entre
les rocailles du bord, au fond des paniers disposés à fleur d’eau.
Quelquefois on voit sortir de là une Canne ou une Oie menant à
sa suite une douzaine de petits qui s'élancent sur l'étang. Le
lendemain, au lieu d’un troupeau, il ÿ en a deux; le surlende-
main il y en a trois. Qui peut en faire le dénombrement ? Qui
surtout peut savoir combien en mangent les rats? Ces rats
mériteraient bien une notice, avec un titre en majuscules, dans
le genre de ceci :
RATS (Mus RATUS).
Deuxième famille de l'Ordre des Rongeurs, pourvus à la
mâchoire inférieure d’incisives très-fortes, pullulent au Jardin de
7
— 102 —
Zoologie, où les étangs ont été bordés de rocailles perforées
d'ouvertures, tout exprès pour leur procurer des asiles impéné-
trables, d'où ils font la nique à M. Kets, et où ils croquent
impunément autant d'œufs et de petits Canards qu'il leur en faut
pour être les animaux les mieux nourris et les plus gras de tout
le Jardin. Pour peu que l’on regarde le long des bords, on ne
tarde pas à en apercevoir quelqu'un qui vient effrontément visiter
les nids des Canards en plein jour, ou faire sa toilette assis sur
une pierre, au bord de l’eau, lustrant son poil et affilant sa
moustache à la facon gracieuse des écureuils, des mulots et autres
croque-noiseltes.
Puisque cette digression nous a amené à parler des parasites
du Jardin, disons que les bâtiments qui renferment les provisions
de graines destinées aux oiseaux sont minés, quoiqu'on fasse, par
des légions de
SOURIS (Mus muscuLus)
que nous ne décrivons pas, parce que Cuvier lui-même, dans
son Règne animal, s'est contenté, pour toute description, de cette
phrase laconique : « Connues de tous les temps et de tout le
monde. » Si celles-là connaissent des maladies, ce ne peuvent
être que l’apoplexie et la pléthore. Mais, à notre avis, les plus
heureux des parasites du Jardin, ce sont les
MOINEAUX (FRINGILLA DOMESTICA).
Pour les caractères scientifiques, relire la phrase de Cuvier
— 103 —
sur les souris. Lascifs, gourmands, effrontés, paresseux, nulle
part nous r’avons vu les moineaux étaler avec plus d’impudence
les vertus monacales qui leur ont valu leur nom. Ils prélèvent
la dime sur la nourriture des autres oiseaux avec le sans-gêne de
gens qui croient la dime d'institution divine. Aussi sont-ils gros
et gras.... Mais revenons à des oiseaux plus honnêtes.
Voici la liste des PALMIPÈDES qui nagent, en ce beau mois de
juin 1861, sur les étangs du Jardin Zoologique :
Les PÉLICANS BLANGS d'Égypte, et les Pecicans Crispés, de
la Mer-Noire, déjà nommés. Les
CYGNES (Cyenus)
appartiennent, ainsi que les Canards et les Oies, à la famille des
LAMELLIROSTRES. Les membres de cette famille ont le bec épais,
revêtu d'une peau molle; la langue large et charnue, dentelée
sur le bord. Ils vivent plus sur les eaux douces que sur la mer.
Les Cygnes ont le bec aussi large en avant qu’en arrière, les
narines à peu près au milieu de sa longueur ; le cou fort allongé.
Ce sont les plus grands oiseaux de ce genre. Nous possédons :
LE CYGNE DOMESTIQUE; LE CYGNE NOIR DE LA NOUVELLE
HOLLANDE ; LE CYGNE SAUVAGE DU NORD DE L'EUROPE, et l'on
espère y Joindre bientôt le CYGNE A TÊTE NorrE, du Chili.
LES OIES (ANsER)
ont le bec médiocre et court, plus étroit en avant qu’en arrière.
Leurs jambes sont plus élevées que celles des Canards et plus
rapprochées du milieu du corps pour faciliter la marche.
— 104 —
Nous possédons :
L'Ore ARMÉE, du Sénégal ;
L'Ore À CRAVATTE, du Canada ;
L'Ore BERNACHE, d'Afrique : c’est le CHENALOPEX des anciens,
révéré des Égyptiens à cause de son attachement pour ses petits.
Les Bernaches forment un genre qui les distinguent des autres
Oies par un bec plus petit;
L'O1E CRAVANT (ANAS BERNICLA);
L'Orx RIEUSE (ANAS ALBIFRONS) :
L'Ox DE L'INDE;
L'OrE MAGELLANIQUE ;
L'OIE DES ÎLES SANDWICH.
Le Céréopsis CENDRÉ de la Nouvelle-Hollande, forme un
genre à part, quoiqu on ne connaisse qu'une seule espèce. Il
ressemble aux Bernaches, mais il a le bec encore plus petit,
recouvert d’une membrane beaucoup plus large et portant jus-
qu'au milieu du front.
LES CANARDS (Anas)
ont le bec moins haut que large à sa base, autant ou plus large
à son extrémité que vers la tête; les narines plus rapprochées de
son dos et de sa base. Leurs jambes plus courtes et plus en
arrière leur rendent la marche moins facile qu'aux Oies.
Nous possédons :
Le CANARD TADORNE, (ANA TADORNA) DE LA MER BALTIQUE ;
LE KASARKA ;
LE CHipraAu, Où RIDENNE, (À. STREPERA) ;
— 105 —
LE MoRILLON, (A. FULIGULO) ;
Le MiccouiN, (A. FERINA);
LE SOuUcHET, (A. CLYPEATO) ;
Le SIiFFLEUR, (A. PENELOPE) ;
LE Musqué, (A. MOSCHATA) ;
Le MANDARIN DE LA CHINE, (A. GALERICULATA) ;
Le CANARD DE LA CAROLINE, (A. SPONSA).
Diverses espèces de SARCELLES, canards de taille inférieure :
LA SARCELLE D ÊTE ;
LA SARCELLE D'HIVER ;
LA SARCELLE DE BAHAMA;
LA SARCELLE A FRONT BLANC, DU SÉNÉGAL.
Cette liste, toute longue qu’elle est, n’est pas complète, car
parmi les Canards exotiques, il y en a quelques-uns dont les
noms ne sont pas connus.
Les plus beaux de tous les Canards sont les Mandarins de la
Chine, avec leur plumage lie de vin et tournesol, la large plume
relevée de leur aile, leur petite huppe et leurs yeux de topase.
Puis, le Tadorne, blanc, à tête verte, une ceinture de canelle
autour de la poitrine, l'aile variée de noir, de blanc, de roux et
de vert; le Canard de la Caroline, si élégant; le Souchet vert.
Mais pourquoi choisir ? Presque tous les Canards sont beaux,
surtout les mâles. Seulement, il faut les voir quand ils nagent ;
leur marche est ridicule.
Parmi ces Oies et ces Canards nous rencontrerons, étendu sur
le gazon, au bord de l'étang, ou plongé dans l’eau jusqu’au
nez, un
NS NS
To NY
CAÏMAN A TÉTE DE BROCHET,
qui est le Crocodile du Texas. Cet affreux saurien est aux
salamandres de notre pays ce que le condor des Andes est à nos
moineaux. [l se nourrit de poissons, mais il ne dédaigne pas, de
temps en temps, quand un innocent Canneton, trompé par son
immobilité, s’aventure trop près de sa formidable mâchoire, de
le happer.
Ce Crocodile est au Jardin Zoologique depuis 13 ans. C’est
la première fois, croyons-nous, que cet animai ait vécu aussi
longtemps dans aucun établissement de l’Europe. Nous espérons
bien cependant, qu'on ne songe pas à en faire un animal
domestique.
Pour faire la revue des oiseaux aquatiques et de tout ce qui
vit sur l'étang, nous avons dû contourner presque entièrement
celui-ci. Arrétons-nous maintenant devant cette habitation rustique
que l’on a conservée lors du tracé du jardin, et qui sert d’étable
provisoire à quelques animaux de l'Ordre des Ruminanis. Nous
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— 107 —
y trouverons aussi des animaux dont nous avons parlé depuis
longtemps,
LES LIONS.
L'espèce de tourelle octogone dont ils occupent le rez-de-
chaussée a la forme des meules à foin de la Zélande. Elle fut
élevée pour servir d'habitation aux pauvres belles girafes dont la
Société porte encore le deuil, et qui l’habitèrent jusqu'à la con-
struction du temple égyptien. C'était un logement salubre, bien
aéré, exposé au midi, où les girafes, animaux très-propres et très-
délicats, se trouvaient bien, plus agréablement, peut-être, que
dans le voisinage du Rhinocéros et des Éléphants, lesquels, en leur
qualité de pachydermes, ne sont ni délicats ni propres. On y a
mis aujourd'hui les Lions, parce qu’on s'est aperçu, après des
expériences cruelles, que les cages sous le Musæum ne conve-
: aient pas à ces rois du désert. Puissent les conditions de
salubrité qu'ils rencontrent ici épargner à la Société de nouvelles
pertes !
Nos Lions sont encore jeunes et sont loin d’avoir atteint toute
leur croissance. Leur état de santé est d’ailleurs excellent; seu-
lement, ils s’ennuient. Seraient-ils Lions, si la captivité ne les
ennuyait pas ?
Dans le bâtiment contigu sont logés actuellement quelques
Ceris et trois Antilopes Nyl-Ghau, dont une femelle, prête à
mettre bas. Les Cerfs que nous ne verrons pas ici, se trouvant
dans le voisinage, dans ces vastes parcs où ils peuvent librement
prendre leurs ébats, méêlés aux Antilopes dont nous parlerons
plus loin, nous complèterons la revue de ce genre, commencée
— 108 —
à propos des Daims d'Ecosse. Nous parlerons d’abord des Cerfs
de notre pays, quoiqu'ils se trouvent parqués dans une autre partie
du jardin, au delà de la volière des Flammants.
CERF COMMUN (CERVUS ELAPHUS).
À pelage en été fauve-brun, avec une ligne noirâtre, et de
chaque côté une rangée de petites taches fauve-päle le long de
l’épine; en hiver, d'un gris-bran uniforme; la croupe et la queue
en tout temps fauve-pâle. Il est naturel des forêts de toute l’Europe
et de l’Asie tempérée. Le bois du mâle est rond et vient la seconde
année; d'abord en forme de dagues, il prend ensuite, à sa face
antérieure plus de branches ou d'andouillers à mesure qu'il
avance en âge, et se couronne d’une espèce d'empaumure de
plusieurs petites pointes. Le très-vieux Cerf noircit, et les poils
de son cou s’allongent et se hérissent. Le bois tombe au printemps
et revient pendant l'été, et, durant ce temps, les Cerfs vivent
séparés. Mâles et femelles se réunissent en grande troupe pour
passer l'hiver. La biche porte huit mois et met bas en mai.
Ses mœurs sont à peu près celles de toutes les autres espèces.
CERF DE VIRGINIE (CErvus VIRGINIANUS)
moindre que le nôtre, mais plus svelte, à museau plus pointu,
d'un fauve-clair en été, d'un gris rousseätre en hiver, dessous de
la gorge et de la queue blanc en tout temps, le tiers inférieur
de la queue noir et le bout blanc. Le Cerf de Virginie est le
mieux proportionné et le plus gracieux des animaux de ce genre.
La Société en possède cinq qui tous sont nés au Jardin.
— 109 —
CERF DU CANADA (CERvAS GANADENSIS.)
Le couple que nous possédons figure au Jardin sous le nom
de Cerf Wapiti. Schreber l’appelle Cervus Strongyloceros. Les
Anglo-Américains l'appellent Ælk et les Anglais Elan. De tous ces
noms nous préférons celui de son pays natal, comme pour le
précédent. C’est aussi celui que lui donnent Gmelin et Cuvier.
Le nom d'Élan ne convient nullement à cette espèce. L'Élan
habite le nord de l'Europe ; il est grand comme un cheval et a
le bois aplati. Nous ne l’avons pas, mais c’est une lacune qui ne
peut manquer d’être bientôt comblée.
Le Cerf du Canada est d’un quart plus grand que le nôtre, à
peu près de même couleur, mais à disque de la croupe plus large
et plus pâle, à bois également ronds et plus développés, mais qui
ne prennent jamais d’empaumure. Ils paraissent aussi avoir le
caractère plus méchant que les nôtres. Ils occupent la place où
vécurent longtemps des RENNES DE LAPoNIE /Cervus Tarandus)
qui manquent pour le moment à la collection.
CERF HIPPELAPHE (Cervus ARISroTELIS).
Le nom du philosophe de Stagyre donné à cette espèce pro-
vient de ce qu'il correspond à l'animal nommé Hippelaphe (Gerf-
Cheval) par Aristote. Il a la taille du Cheval et porte de longs
poils au cou et à la gorge. La Société en possède quatre.
CERF AXIS
ou Cerf tacheté de l'Inde. Fauve, tacheté de blanc, un peu
plus petit que lé nôtre. Originaire du Bengale, mais se propa-
3 0
— 110 —
geant très-bien dans notre climat. Les sept que le Jardin possède
y sont nés.
LE CERF COCHON (CERvVUS PORCINUS)
de Java, de la taille des Hippelaphes. Son nom lui vient de
certaines habitudes qu'il partage avec le compagnon de St-Antoine.
Il aime a piétiner la terre imbibée de ses déjections et entretient
ainsi en certains endroits une boue continuelle et fétide.
Nous en possédons six dont deux nés cette année au Jardin.
À peu de distance des parcs et en suivant l'itinéraire mdiqué
au plan, nous trouvons encore une petite maison rustique qui ren-
ferme quelques beaux Ruminants. Jetons d’abord un coup-d’œil en
passant sur les volières qu'on y a ménagées du côté de l'Orient. Il y
a là un salmis d'oiseaux rassemblés sans prétention à la classifica-
tion scientifique. Des oisillons variés voltigent sur des buissons de
buis, prisonniers comme eux, parmi des Tourterelles, des Ramiers,
des Geais, des Pies-Grièches. Sur le sol sablé et semé de coquil-
lages, courent des Faisans, des Poules Sultanes, des Perdrix
rouges et grises, des Bartavelles ou Perdrix grecques, des
Gélinottes, des Cogs de bruyère, des Francolins, des Colins à
aigrette, des Cailles de diverses espèces. Parmi ces petits Gali-
nacés, tous bien connus des chasseurs, il y en a de forts jolis,
entre autres une Caille jaune d’or, aux plumes bordées de noir.
Au côté opposé da bâtiment nous trouverons
LES ZÉBUS (Bos INDICUS)
qui sont tout simplement les Bœufs de l’Asie méridionale. Ils se
AE
A
— 111 —
distinguent des races d'Europe par une grosse loupe de graisse
placée entre les épaules, par l'ampleur de leur fanon qui pend
à larges plis depuis leur gorge jusqu’entre leurs jambes de devant,
et par la finesse de leurs pieds. Leur histoire naturelle est celle
du Bœuf commun, dont ils ont la douceur, la patience, la force
et la docilité. Les Zébus se font très-bien à notre climat et s’y
reproduisent parfaitement.
Il y à dans l'Inde et à Madagascar beaucoup de variétés de
Zébus; mais elles ne diffèrent que par la taille et la couleur de
la robe, et nullement par les caractères scientifiques. Leur taille
varie de celle de nos plus grands taureaux à celle d’un bélier, et
leur pelage du noir au blanc sale. Nous avons eu un petit Zébu
de Madagascar, brun, et qui n’avait que la moitié de la taille de
nos petits Bœufs ardennais.
Près des Zébus se trouvent des
MOUTONS DE BARBARIE
blancs, à oreilles noires, à la laine mêlée de poils, qui ne nous
semblent avoir sur les nôtres d’autre avantage que d’être
beaucoup plus criards, avantage qui ne sera apprécié que par
des sourds.
A côté de l’étable des Zébus se trouvait naguère un Tapir
qu'on devrait bien tâcher de remplacer pour rendre complète la
collection des grands Pachidermes. C'était quelque chose comme
un cochon de la taille d’un âne, avec un nez qui s’allongeait
en forme de petite trompe.
À l’extrémité de l'étang que nous venons de longer il y a une
— 112 —
petite ile, trop petite hélas! où nichent en paix et presqu'à l’état
sauvage, d'innombrables Palmipèdes. Parfois on voit se promener
dans l'eau des Flammants roses qui, du haut de leurs échasses,
regardent en pitié les malheureux Canards, obligés de se livrer
à l'exercice de la natation quand ils n’ont, eux, de l’eau que
jusqu'à mi-jambe.
Cet étang est réuni à celui qui fait face à la grotte des Ours par
un fossé au-dessus duquel est jeté un pont chinois conduisant à un
LISCHAUNBURC
SQUELETTE DE BALEINE,
abrité sous un toit en forme de barque renversée. Ce monstrueux
Cétacé, échoué sur les bords du Zuiderzee, a été donné à la Société
par MM. Brantjes et Smidt, de Purmerend. La longueur du
squelette est de 21 mêtres; c’est la Balæna mysticetus, dont la
taille n'excède jamais quatre-vingt pieds; mesure que la Baleine
à ventre plissé dépasse souvent.
— 1183 —
C'est cette Balemme que son lard, épais souvent de plusieurs
pieds, et donnant une immense quantité d'huile, fait poursuivre
chaque année par des flottes entières. Assez hardie autrefois pour
se faire prendre dans nos mers, elle s'est retirée petit à petit
jusqu'aux mers polaires, où le nombre en diminue chaque année.
Outre son huile, elle fournit encore au commerce ses fanons
noirâtres et flexibles , longs de huit ou dix pieds, connus sous le
nom de côtes de baleines, ou simplement, de baleines ; chaque
individu en a huit ou neuf cents de chaque côté du palais. Une
seule Baleine donne jusqu'à cent vingt tonneaux d'huile. Des
coquillages s’attachent sur sa peau et s’y multiplient comme sur
un rocher; il y en a même, de la famille des balanus, qui
pénètrent dans son épaisseur. La forme de leur bouche ne permet
pas aux Baleines de se nourrir d'animaux aussi grands que leur
taille le ferait croire. Elles vivent de petits poissons, surtout de
harengs, de vers, de mollusques et de zoophites, qu’elles trouvent
du reste avec abondance au fond de la mer. Cette conformation doit
faire croire que l'animal qui avala le prophète Jonas a été im-
proprement appelé Baleine. Sous le squelette se trouve un
DAUPHIN
empaillé. I appartient, comme la Baleine à l'Ordre des CÉTACÉS,
neuvième Ordre des Mammifères.
Au fond du jardin sont rélégués, dans des auges trop étroites
pour y déployer à l'aise tout leur mérite, des Pachidermes de l’espèce
de ceux que les Juifs et les Mahométans nomment immondes. Ce
sont : des Cochons, des Pecaris et des Sangliers.
— 114 —
LES COCHONS (Sus)
sont les plus précieux de nos animaux domestiques, par la
facilité avec laquelle on les nourrit, par le goût agréable de leur
chair, par la propriété qu’elle a de se conserver longtemps dans
le sel, enfin par leur fécondité, qui surpasse de beaucoup celle
des autres animaux de leur taille, car la truie met bas deux fois
l'an jusqu'à quatorze petits à la fois.
Tout le monde (les Mahométans et les Juifs toujours exceptés)
tout le monde aime les Cochons... quand ils ont passé par les
mains du charcutier. Mais on les tient généralement à distance,
parce qu'ils ne partagent pas nos préjugés sur le chapitre de la
propreté. Avons-nous bien le droit de leur en faire un reproche?
La propreté est un fruit de la civilisation. L'homme, à l’état de
nature, est aussi malpropre que le Cochon. Voyez plutôt les enfans!
Je ne dis pas ceci pour dénigrer les hommes mais pour réha-
biliter les Cochons, auxquels on n’attribue d'ordinaire que des
jambons, tandis qu’ils ont aussi des vertus. Les Cochons méritent
d’être aimés, autrement que par gourmandise. Ils sont affectueux
à leur manière et très-fidèles dans leurs amitiés. Saint-Antoine
n'est pas le seul qui s’en soit fait un caniche. Ils sont surtout
très-sociables entre eux, et contractent des liens d'amitié où les
rapports des sexes n’entrent pour rien. Amis comme Cochons
est un dicton populaire qui les honore.
M. de Buffon est fort sévère pour les Cochons. « De tous les
quadrupèdes, le Cochon paraît être l'animal le plus brut... toutes
ses habitudes sont grossières, tous ses goûts sont immondes,
toutes ses sensations se réduisent à une luxure furieuse et à une
gourmandise brutale, qui lui fait dévorer imstinctivement tout ce
qui se présente... »
— 115 —
Sauf un peu d’exagération dans les adjectifs, nous admettons
tout cela, mais nous protestons contre ce qui suit : «< Leur gour-
mandise est aussi grossière (encore? Décidément M. de Buffon
leur a vu manger des choses qu'il ne peut pas digérer) que leur
naturel est brutal : ils n’ont aucun sentiment bien distinct; les
petits reconnaissent à peine leur mère , ou du moins, sont fort
sujets à se méprendre et à tèter la première truie qui leur laisse
saisir ses mamelles. » Voilà une terrible preuve de brutalité ! Et
les enfants qu'on met à nourrice, Monsieur le comte?
Parmi les variétés qu’on a réuni ici, nous retrouvons le COCHON
A MASQUE que nous avons rencontré déjà à l’entrée du Jardin ; le
CocHon Noir de la Chine, et un
PECARI.
Les Pecaris forment dans l’Ordre des Pachidermes, un genre
à part, celui des Dicomizes. Ils sont originaires de l'Amérique
méridionale, et différent des Cochons par divers caractères. Ils
n'ont point de queue et présentent, sur le dos, une ouverture
pareille à un nombril, ce qui leur a fait donner le nom de
DicorTiLE, qui signifie double nombril. On n’en connaît que deux
especes : le PECARI A COLLIER, à poil annelé de gris et de brun,
à collier blanchâtre, et le PECARI TAGNICATI, brun, à lèvres
blanches, qui est le nôtre.
LE SANGLIER (Sus scroPHA).
est la souche de nos Cochons domestiques. Nous en verrons
plus loin un couple qui provient de nos Ardennes ; mais avant
d'y arriver, nous trouvons à côté des loges précédentes des
2 m6
CHÈVRES NAINES, pes BÉLIERS er pes MOUTONS MÉRINOS,
DES ARGALI er pes MOUFLONS.
Malgré leur différence apparente, ce sont tous là des animaux
du même genre. Nos Chèvres domestiques, dans leur nombreuses
variétés sont issues de l’Ægagre ou Chèvre sauvage, qui habite en
troupes dans les montagnes de la Perse. Réduites en domesticité
dès les temps les plus reculés, conduites dans toutes les parties
du monde, soumises à une foule d’influences diverses, de climat,
de sol, de nourriture, les chèvres varient à l'infini pour la taille,
pour la couleur, la longueur et la finesse du poil; pour la
grandeur, la forme et même le nombre des cornes. Les Chèvres
d'Angora, en Cappadoce, ont le poil le plus doux, et le plus
soyeux. Celles du Thibet sont devenues célèbres par la laine d’une
admirable finesse qui croit entre leurs poils, et dont on fabrique
les châles de cachemire.
L’'ARGALI DE SIBÉRIE, (Ovis ammon) et le MourLon sont les
ancêtres de nos moulons.
L'Argali habite les montagnes de toute l'Asie et devient grand
comme un daim. Le Mouflon, qui paraît n’en différer que parce-
qu'il ne devient pas aussi grand, se trouve à l’état sauvage dans
les montagnes de la Sardaigne, de la Corse et de la Crête. On en
trouve une espèce en Afrique et une autre en Amérique.
Les Moutons et les Chèvres, dit Cuvier, méritaient si peu de
former des genres à part, qu'ils produisent ensemble des métis
féconds.
Passons vite, et pour cause, devant les Sangliers, et visitons, en
contournant la montagne, quelques petits Carnassiers qui habitent
des loges fort propres et très-bien distribuées.
— ‘ J D
— ——
LOGES DES PETITS CARNIVORES.
LE CHACAL (Canis AUREUS).
Disons, pour ne pas devoir le répéter, que le genre Chien
comprend, outre le Chien domestique et ses innombrables variétés,
les Loups, les Renards et les Hyènes.
Le Chien domestique n'existe plus nulle part à l’état sauvage.
Quelques naturalistes pensent que c’est un Loup, d’autres un
Chacal apprivoisé ; cependant les Chiens redevenus sauvages dans
les iles désertes ne ressemblent ni au Loup ni au Chacal. Les
Chiens quasi-sauvages des peuples les moins civilisés ont les
oreilles droites, comme nos CHIENS-BERGERS et nos CHIENS-
Loups. Ces derniers sont, avec le MÂTIN, le Danois et le
Lévrier, les plus rapprochés du type primitif, dont les affreux
Kincs-CHaRLes et les hideux CARLINS sont au contraire les plus
éloignés.
— 118 —
"
Le CHacAL ou Loup DoRÉ, est un animal vorace qui chasse
à la manière du Chien, et qui lui ressemble plus qu'aucune autre
espèce sauvage, par sa conformation ef par sa facilité à
s’apprivoiser. On trouve des Chacals depuis les Indes et les
environs de la mer Caspienne jusqu'en Guinée.
Plus loin est un Chacal d’une autre espèce; c’est le
CHACAL DU SÉNÉGAL (Canis ANTHus).
Il a les jambes plus hautes, le museau plus fin, et la queue
un peu plus longue.
LE COUGUAR ou PUMA, (Fezis CoNcoLoR)
du Brésil, est un des Chats les plus féroces qui existent car 1l tue
uniquement pour sucer le sang. Il a la robe uniformément fauve,
marquée de petites taches légèrement plus foncées que le reste
du corps. Ce Couguar, tout sanguinaire qu'il est, a l’air doux
comme un matou coupé. Il donne des tentations de fourrer la
NU
— 119 —
main dans les plis de sa robe fauve. On voudrait serrer cette
patte dodue, dont on n’apercçoit que le velours. Y aurait-il du
danger ? À le voir, on ne le dirait pas. Il est possible, après
tout , que ce regard benin soit celui d’un hypocrite. Dans le
doute, abstenons-nous.
LE CARACAL (FELIS CARACAL).
C'est le Lynæ des anciens, auquel on attribuait une vue
extraordinairement perçante. On disait qu’il pouvait voir au travers
des corps opaques; que son urine avait la merveilleuse propriété
de devenir un corps solide, une pierre précieuse, appelée lapis
lyncurius. Inutile de dire que l’expérience n’a pas confirmé ces
prétendues observations. On a aussi donné au Caracal le nom de
Loup-cervier, et c'est Sous ce nom que sa peau est connue des
fourreurs.
Le nom de loup ne lui convient en aucune façon, car le Loup
est un Chien et le Caracal un Chat.
LES RENARDS (Canis VuLPES)
peuvent être distingués des Loups et des Chiens par une queue
plus longue et plus touffue, un museau plus pointu. Il y a des
variétés nombreuses. Le RENARD COMMUN, roux, le bout de la
queue blanc, est répandu depuis la Suède jusqu'en Égypte. Le
RENARD FAUVE, au poil jaune brillant, qui habite le nord des
deux contments; le RENARD CHARBONNIER, qui a le bout de la
queue noir et se trouve dans les mêmes pays que les communs ;
— 120 —
le RENARD CROISÉ du Nord et le RENARD TURG, sont des variétés
d'une même espèce.
Ceux que nous voyons ici sont des
RENARDS DU CHILE.
Hs sont plus petits que les nôtres et ne les égalent pas en beauté.
LA MANGOUSTE D'ÉGYPTE, (VivERRA ICHNEUMON)
est un animal qui Jouissait chez les anciens, d’une grande célé-
brité, sous le nom D’ICHNEUMON. C'était un des animaux sacrés
des Égyptiens, qui le vénéraient, à cause de la guerre qu’il
faisait aux crocodiles, non en les attaquant directement, mais en
recherchant et dévorant leurs œufs. I! était consacré à Hercule
et à sa nourrice, Latona-Buto. Quand un Ichneumon mourait, il
était embaumé et sa momie transportée à Buto.
La Mangouste s’apprivoise très-bien. Élevée dans les maisons,
elle donne la chasse aux souris, aux reptiles, et remplace avan-
tageusement les Chats.
LE RATON LAVEUR (Ursus LoToR),
est un Plantigrade voisin des Ours. Il est facile à apprivoiser
et se distingue par le singulier instinct de ne rien manger sans
lavoir lavé. Les Laveurs sont possédés d’une véritable manie de
lessive: à défaut d'autre chose ils lavent des cailloux. Ne pour-
rait-on les utiliser et leur faire laver des chaussettes?
Le compartiment suivant contient d’autres laveurs, mais ceux-
là ne lavent que leurs personnes en se baignant continuellement.
Ce sont des
LOUTRES (MustezaA LuTRA)
des rivières d'Europe. Les Loutres sont de jolis animaux, pleins
de grâce dans leurs évolutions aquatiques. A cause de leur corps
rond et allongé, de leur long cou rond, de leur tête ronde et
sans oreilles, on a dû souvent les prendre pour des serpents; elles
doivent être les héros des histoires de serpents d’eau, de serpents
à poil, que nous avons souvent entendu raconter dansles Ardennes,
au bord de l’Ourte et de l’Amblève. Les Loutres ne sont pas
rares dans ce pays, où elles font la guerre aux poissons et
aux écrevisses.
À parler exactement, la Loutre n’est point animal amphibie ;
elle n’est pas conformée pour vivre constamment dans l’eau, car
elle a besoin de respirer l'air à peu près comme tous les animaux
terrestres. Le poil de la Loutre ne mue guère; cependant sa
peau d'hiver est plus brune que celle d'été et forme une meilleure
fourrure. Sa chair à un mauvais goût de poisson, ou plutôt de
marais et peut, Croyons-nous, se manger en maigre.
C’est encore un animal qu'il est facile d’apprivoiser. Un chas-
seur de mes amis m'a raconté qu'ayant un jour, à la campagne,
tiré une loutre que prélevait la dime sur les carpes de l'étang, il
n'avait fait que la blesser. Comme il allait l'achever, les enfants
le supplièrent de l’épargner, portèrent la pauvre bête évanouie et
ensanglantée dans la maison, bandèrent sa plaie, et firent si bien
qu'au bout de quelques jours elle fut rétablie. Elle paraissait
très-reconnaissante des soins dont elle avait été l’objet, rendait
— 122 —
aux enfants leurs caresses et ne fit Jamais mine de les mordre.
Après lui avoir rendu la vie ils voulurent lui rendre la liberté.
On lui ouvrit la porte. La Loutre sortit de la maison, courut
droit à l’étang et s’y plongea. Mais au bout d’une heure elle
revint. Elle continua ainsi à entrer et à sortir librement de Ja
maison, où elle connaissait surtout le chemin de la cuisine. Cela
dura tout un automne.
En général, les histoires de chasseurs sont sujettes à caution.
Mais regardez ces Loutres, observez ces yeux brillants, familiers,
intelligents, et vous croirez à celle-ci comme j'y crois.
Pour jouir d’un des plus beaux points de vue que présente
le jardin, il faut monter sur la montagne dont nous venons de
longer le versant. Asseyons-nous un instant sur un de ces bancs,
sous l’ombrage d’un orme horizontal; puis nous continuerons
notre visite par
LA VOLIÈRE DES PAONS.
Cette charmante construction, élevée depuis peu de temps, est
parfaitement appropriée pour le logement de ces oiseaux à riche
plumage, auxquels il faut de l’espace pour pouvoir déployer leur
majestueuse beauté. Elle fait face à la Station du chemin de fer
et est adossée à une série de volières en fonte reliées par des
jardinets. Ce sont
LES VOLIÈRES DES HOCCOS.
Les Paons et les Hoccos, sont, avec les Faisans, les
plus beaux des Gallinacés. Les Paons méritaient certainement
l'honneur qu’on leur a fait de construire une volière à leur usage
exclusif. « Si l'empire appartenait à la beauté et non à la force,
dit Buffon, le Paon serait, sans contredit, le roi des oiseaux;
il n’en est point sur qui la nature ait versé ses trésors avec plus
de profusion ; elle a réuni sur le plumage du Paon toutes les
couleurs du ciel et de la terre pour en faire le chef-d'œuvre de
sa magniicence. »
Ce superbe oiseau, originaire du nord de l'Inde, est une des
conquêtes d’Alexandre-le-Grand, qui le premier l’a apporté en
Europe. Les Grecs cependant le connaissaient auparavant, car
ils en avaient fait le compagnon de Junon, comme symbole de la
fierté unie à la beauté. Sa petite tête couronnée d’une aigrette, son
cou élégant, son incomparable plumage semé d’or et de pier-
reries, ne cessent d'exciter l'admiration; l'oiseau semble com-
prendre l'impression qu'il produit et en éprouver de la vanité.
Il aime à étaler ses magnificences sous le regard qui le suit ; il
se promène fièrement devant vous, trainant avec majesté, comme
le manteau d'une impératrice, les splendides et longues plumes de
sa queue; 1l les relève, les déploie en éventail pour en mieux
faire ressortir la beauté ; il brille, il rayonne, il semble un
soleil; en en mot, 1l se pavane: car il a fallu créer un mot pour
décrire ce manège du Paon /pavo), comme on a fait le mot
simagrés pour désigner les grimaces du Singe /simia) et le mot
capricieuæ pour peindre l'humeur changeante des Chèvres fcapri).
C'est pour courtiser sa femelle, beaucoup moins richement
vêlue que lui, que le Paon cherche surtout à se parer de tous ses
avantages. Il fait ondoyer en tout sens son riche éventail de
— 124 —
plumes ; il les redresse au point qu’elles se penchent en avant
pour ombrager sa tête ; un frémissement soudain les parcourt, 1l
est en proie à des spasmes, à une sorte de paroxisme d'orgueil
et d'amour. Le pauvre objet de ses galanteries paraît tout
humilié de la supériorité écrasante et surtout de la fatuité de son
amant.
La volière renferme quatre espèces ou plutôt quatre variétés
de Paons :
LE PAON DOMESTIQUE (Pavo CHRISTATUS)
a la tête ornée d’une aigrette de plumes redressées et élargies
au bout. Le cou est d’un beau bleu de lapis foncé. Les individus
sauvages dépassent encore les domestiques par leur éclat. Le
bleu règne sur leur dos et sur leurs ailes au lieu de mailles vert
doré ; leur queue est encore mieux fournie.
LE PAON SPICIFÈRE (Pavo SPICIFERA)
diffère du Paon ordinaire ou domestique en ce que les plumes de
son aigrette sont étroites et allongées, son cou n’est pas bleu,
mais vert, ondé et doré; sa queue est presque aussi belle que
celle du Paon ordinaire.
LE PAON BLANC
semble n'être qu'un albinos du Paon domestique avec lequel il
se croise et produit des métis féconds. La volière renferme un
de ces métis.
— 125 —
On a placé près des Paons un oiseau du même Ordre, plus
commun dans nos basses-cours ; c’est
LE DINDON (MerErAGRISs GALLO-PAvo).
Cet utile Gallinacé a été apporté de l'Amérique du Nord en
France sous le règne de François Ier. Le changement de climat
a introduit beaucoup de variété dans le plumage des Dindons,
qui sont presque aussi répandus que les poules. Le Dindon
sauvage de Virginie est d'un brun verdätre glacé de cuivre.
Le Dindon n'est pas moins infatué de sa personne que le
Paon; lui aussi fait la roue. Mais comme il a beaucoup moins
de motifs de se faire admirer, sa vanité est plus ridicule. C’est
la sottise qui s’enfle et qui se rengorge.
Pourquoi la vue d’une étoffe rouge met-elle les Dindons en
colère? Pourquoi, quand on siffle, deviennent-ils furieux? Nous
soumettons ces questions à l’Académie royale de Belgique.
En contournant la volière des Paons, nous arrivons aux volières
où se trouvent
LES ALECTORS ;
grands Gallinacés d'Amérique, assez analogues aux Dindons. Ils
vivent dans les bois, de bourgeons et de fruits, y nichent sur les
arbres, se perchent, sont très-sociables et disposés à la domesti-
cité. Ce genre comprend
LES HOCCOS (Hocco-mrru)
du Brésil, qui eux-mêmes se divisent en espèces très-variées.
— 126 —
Is ont le bec fort, et sa base est entourée d'une peau de couleur
vive. Sur leur têle est une huppe de plumes redressées, longues,
étroites, recoquillées au bout. Ils commencent en Amérique à
devenir domestiques. Les plus communs sont les
HOCCO-MITU PARANGA (CRAX ALECTOR)
beaux oiseaux noirs, à ventre blanc, à cire du bec jaune.
LES PAUXI (Ourax)
ont le bec plus court et plus gros que les Hoccos, et la membrane
de sa base, ainsi que la plus grande partie de leur tête, recou-
verte de plumes courtes et serrées comme du velours.
LES PAUXI MITU (Ourax PauxI)
portent sur la base du bec une crête saillante rouge. Ils ont le
cou et le dos noir, le ventre et la queue marron.
LES PENELOPES, GUANS, ou JACOUS,
sont toujours des Alectors. Ils ont le bec plus grèle que les
Hocco-MITU-PARANGA-CRAX-ALECTOR et les PAUXI-MITU-OURAX,
mais ils ont tout autant de noms. On voit bien que les oiseaux de
cette famille viennent de l'Amérique espagnole et que ce sont des
Espagnois qui les ont tenus sur les fonts baptismaux. Sérieuse-
ment, nous engageons MM. les savants à faire un choix parmi
— 127 —
tous ces noms. Impossible de ne pas sv embrouiller. Un nom
pour chaque oiseau, n'est-ce pas assez ?
Les Penelopes donc, Guans ou Jacous, sont des oiseaux qui
varient considérablement pour la couleur du plumage. L'espèce
que nous possédons est le
PENELOPE MARAIL,
de la taille des Hoccos, presque sans huppe; noir verdâtre, à
ventre fauve.
Dans un autre compartiment nous trouvons des
FAISANS, (PHASrANUS).
C’est le nom d’un genre auquel appartiennent d’abord les Coqs
et Poules de nos basses-cours (PHAsraNuS GaALLUS), ensuite les
Faisans proprement dits.
Les Faisans tirent leur nom du Phase, rivière de la Colchide
d’où ils furent apportés, dit-on, par les Argonautes, C’est l'espèce
qu'on nomme encore
FAISAN DE COLCHIDE (Paasranus CoLcHicus).
qui est presque devenu un oiseau de basse-cour, quoiqu'il exige
beaucoup de soins. Dans les grands parcs on les élève dans des
enclos réservés qu'on appelle faisanderies ; mais on en perd
beaucoup si on ne les enferme dans des volières. Ce sont de
très-beaux oiseaux qui semblent, comme les Paons, avoir la con-
science de leur beauté ; leur démarche est grave et fière, et ils
portent, avec une distinction particulière, leur longue queue
horizontale, qu’ils empêchent de trainer, sans avoir la faculté de
la relever. Quoiqu'habitués à la société de l'homme, les Faisans
ne témoignent pour lui aucune sympathie. Ils sont naturellement
sauvages et très-difficiles à apprivoiser.
Nous n'apprendrons à personne qu'un jeune Faisan, tué en
automne, qui est le temps de l’année où ils sont les plus gras,
est un des morceaux les plus exquis qui puissent être servis sur
la table des riches. Les gourmets l’estiment surtout lorsqu'il est
mort de plusieurs jours, lorsqu'il a acquis ce fumet distingué
qu'un commencement de décomposition donne en général à tout
gibier faisandé. C’est un goût que les gastronomes partagent avec
les Hyènes.
Nous avons encore le
FAISAN MELANOTUS
de l’'Hymalaya ; espèce rare, mais inférieure aux autres pour la
beauté. Elle a le bec et les pieds noirs, et le ventre d’un vert
noirâtre.
LE FAISAN DORÉ (PHASIANUS PICTUS)
superbe oiseau qui semble sortir d’un bain d’or, où son ventre
rouge de feu, n’a pas trempé ; Cuvier fait la remarque que la
description donnée par Pline du Phénix, parait avoir été faite
sur le Faisan doré.
— 129 —
LE FAISAN ARGENTÉ (PHASIANUS NYCTHEMERUS)
blanc, avec des lignes noirâtres très-fines sur chaque plume, et
le ventre tout noir.
Chez tous ces Faisans, les femelles sont bien moins belles que
les mâles ; elles n’en ont pas la longue queue et leur plumage a
moins d'éclat. Ces deux belles espèces ont été introduites de la
Chine.
Eufin la Société vient de s'enrichir d’un magnifique couple de
LoPHOPHORES, genre voisin des Faisans, c’est
LE LOPHOPHORE RESPLENDISSANT (PHASIANUS IMPEYANUS)
des monts Hymalaya. Ces Lophophores tiennent du Paon et du
Faisan. Ils ont la tête surmontée d’une aigrette pareille à celle
du Paon et une queue plane semblable à la sienne, mais dont les
couvertures ne se prolongent pas. Ils ressemblent d’ailleurs au
Paon par l'éclat des couleurs métalliques du mâle. Le tour de
l'œil et même les joues sont nus, comme dans les Faisans, et
les tarses ont de forts éperons.
Le Lophophore resplendissant mérite ce nom par les couleurs
de son plumage qui resplendit véritablement au soleil. Il a la
grosseur d’une dinde ; le fond de son plumage est noir, l’aigrette
et les plumes du dos diversement changeantes en couleurs d’or,
de cuivre, de saphir et d’éméraude. Les pennes de la queue sont
rousses. La femelle, ainsi que les jeunes, sont bruns, flambés de
gris et de fauve.
On a mis dans ces cages, quoique n’appartenant pas à l'Ordre
des Gallinacés,
— 130 —
LE CHOUCARI
de l'Ordre des Passereaux. C'est une espèce de pie, originaire de
l’Inde, dont le chant a quelque rapport avec celui de nos Merles.
L’AGAMI (PSOPHIA CREPITANS)
ou oiseau-trompette, espèce de Grue dont la place est parmi les
Échassiers. Son nom provient de la faculté qu'il a de faire enten-
dre un son sourd et profond, qui semble d'abord venir de l’anus.
Cet oiseau est reconnaissant, il s'attache comme un chien, et se
laisse, dit-on, apprivoiser au point de conduire les autres oiseaux
de basse-cour.
Près de lui se trouvent deux
MARTINS CHASSEURS (ALGEDO FUSCA)
de la Nouvelle-Hollande, oiseaux dont les mœurs sont à peu près
celles de nos Martins Pêcheurs. C’est sans doute à cause de
l'étendue de leur voix, qu'on les a placés à côté du Choucari et
de l'Oiseau-Trompette.
Une suite de volières qui n’offrent pour elles-mêmes rien de
remarquable, renferment des oiseaux de l'Ordre des ÉCHASSIERS.
LA GRANDE OUTARDE (Oris TARDA)
c'est le plus gros oiseau de l'Europe et l’un de nos meilleurs
gibiers. Il fréquente les pays de grandes plaines et niche dans
les blés, à terre.
LA PETITE OUTARDE ou CANNEPETIÈRE (Oris TETRAx).
Plus de moitié moindre que l’autre et beaucoup moins répandue.
— 131 —
L'OISEAU ROYAL ou GRUE COURONNÉE (ARDEA PAVONIA).
D'une taille très-svelte, de quatre pieds de haut, cendré, à
ventre noir, à croupion fauve, à ailes blanches. Les joues nues
colorées de rose vif, la tête couronnée d’une aigrette en forme
de gerbe. Sa voix ressemble au son éclatant d’une trompette.
Cet oiseau est beau sans doute, mais son air toujours étonné,
ses grands yeux clairs et fixes lui donnent un air singulièrement
bête; 1l nous vient de la côte occidentale d'Afrique , où il est
souvent élevé dans des cases où on le nourrit de grains. Dans l’état
sauvage , 1l fréquente les lieux inondés et y prend de petits
poissons.
LA DEMOISELLE DE NUMIDIE (ARDEA virGo)
semblable au précédent pour la forme et presque pour la taille,
cendré, à cou noir, avec deux belles aigrettes blanchâtres formées
par le prolongement des plumes effilées qui couvrent l'oreille. Ce
joli oiseau n’a pas l'air bète des oiseaux royaux. Sa forme déli-
cate, grâcieuse, élégante; la nuance fine et douce de son plumage
— 132 —
lui ont valu son nom de Demoiselle. Il a des gestes bizarres;
parfois, quand il s'ennuie d’être regardé , il se renverse en
arrière, ouvre les ailes et se met à danser d’une facon ridicule.
Le type de ces oiseaux est
LA GRUE COMMUNE (ArnEA GRus)
célèbre par les migrations qu’elle fait chaque automne du nord au
midi, et chaque printemps en sens contraire, en troupes aussi
nombreuses que bien ordonnées. Elles portent leur vol très-haut
et se disposent en triangle pour fendre l'air plus aisément. Celle
qui tient le sommet ayant une résistance plus grande à vaincre,
chacune à son tour vient occuper ce poste. Quand le vent devient
plus fort et menace de les rompre, elles se resserrent en cercle.
Leur passage se fait le plus souvent dans la nuit; mais leur voix
éclatante avertit de leur marche.
Les cris des Grues dans le jour indiquent la pluie; leurs cla-
meurs plus bruyantes et comme tumultueuses annoncent Îa
tempête; si le matin ou le soir on les voit s'élever et voler
paisiblement en troupe, c’est un indice de sérénité.
Elles font leur nid dans les marais, à terre, et ne pondent que
deux œufs. Elles peuvent vivre quarante à cinquante ans.
La GRUE DU JAPON.
Un peu moins haute que celle d'Europe; blanche, les joues
couvertes d’une peau rouge.
LA CYGOGNE BLANCHE (ARDEA CICONIA)
C’est la Cygogne commune, qui inspire dans beaucoup de pays un
— 133 —
respect superstitieux, fondé sans doute sur ce qu'elle détruit les ser-
pents et autres bêtes nuisibles. Elle niche de préférence sur les
tours, au sommet des clochers, et y revient tous les printemps
après avoir été passer l'hiver en Afrique et y avoir aiché. On sait
combien la Cigogne est vénérée dans les villages de la Hollande.
Le vol de la Cigogne est remarquable ; comme la Grue, elle
s'élève très-haut et entreprend de très-longs voyages. Elle porte
en volant la tête raide en avant, et les pattes étendues et arrière,
comme pour lui servir de gouvernail. On les voit revenir dans
notre pays vers le 8 ou 10 mai. Elles devancent ce temps dans
les pays plus chauds.
Les Cigognes reviennent constamment aux mêmes lieux; si
elles trouvent leur nid détruit elles le reconstruisent de nouveau
avec des brins de bois et d'herbe.
LA CIGOGNE NOIRE (Anpea NicRA).
Est moins commune et moins sociable; elle fréquente les ma-
récages écartés et niche dans les forêts. Elle fuit le voisinage de
l’homme autant que la Cigogne blanche le recherche.
LA CIGOGNE ARGALA (ARDEA ARGALA)
du Sénégal, est un oiseau très-laid, au crane pelé, au bec énorme,
au cou nu, sous lequel pend un appendice semblable à une grosse
andouille Son gros bec lui sert à prendre des oiseaux au vol.
Comme compensation à sa laideur, les plumes du dessous de
l’aile donnent les panaches légers que l’on appelle Marabous.
Ÿ
— 134 —
LE JABIRU DU SÉNÉGAL (MycrerIA SENEGALENSIS).
est un bel oiseau de la taille des Grues; il a le ventre blanc, les
ailes et le cou noir. Son long bec est légèrement recourhé vers
le haut ce qui forme le caractère distinctif de leur espèce. Ce
bec porte les couleurs nationales de la Belgique : il est rouge à
sa base, noir au milieu, Jaune à l'extrémité, et porte au sommet
une plaque d’un jaune-clair. Rare et précieux.
LES SPATULES ou PALETTES
se rapprochent des Cigognes pour toute leur structure, mais leur
bec, dont elles ont tiré leur nom, est long, plat, large partout,
s'élargissant et s’aplatissant surtout au bout, en un disque arrondi
comme celui d'une spatule. Elles se servent de ce bec, peu fort,
pour fouiller la vase, ou pour pêcher de petits poissons, des
têlards ou des insectes aquatiques. L'espèce que nous possédons,
répandue dans tout l’ancien continent, est
LA SPATULE BLANCHE HUPPÉE (PLatazea LEUCORODIA).
Elle est de couleur blanche, avec une huppe sur locciput,
qu’elle porte ordinairement renversée. Elle niche sur les arbres les
plus élevés.
LE TANTALE D'AFRIQUE (TANTALUS 1BIS)
a été longtemps regardé par les naturalistes comme étant l'oiseau
si révéré des anciens Égyptiens sous le nom d'Ibis; mais ils
se trompaient ; nous verrons tout-à-l’heure lIbis sacré.
Le Tantale est un oiseau de la grandeur des Cigognes, à peau
du visage nue et rouge. Il vient du Sénégal.
— 135 —
LE CARIAMA (MICRODACTYLUS CRISTATUS)
de l'Amérique méridionale, a le hec long, crochu et fendu jusque
sous l’œil, ce qui lui donne quelque chose de la physionomie et
du naturel des oiseaux de proie. Des plumes effilées, placées sur
la base du bec, y forment une huppe légère qui revient en avant.
Il vole mal et sa voix ressemble à celle d'un jeune Dindon.
Comme sa chair est estimée, on l’a rendu domestique en plusieurs
endroits.
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LA VOLIÈRE DES FLAMMANTS.
Quelques Échassiers ont été réunis dans une élégante volière
construite particulièrement en l'honneur des Flammants. Au
fond est un logement vitré, semblable à une petite serre, devant
lequel se creuse un bassin en maconnerie, dont l’eau est ali-
mentée par une jolie fontaine en forme de champignon. Les plus
beaux Echassiers que renferme cette volière sont
— 136 —
LES FLAMMANTS (PHENICOPTERUS RUB£R) ,
un des plus bizarement distingués parmi les oiseaux. Ses jambes
d'une hauteur démesurée, son cou non moins long et grèle, son
corps en proportion tres-petit, sa petite tête, son bec plié en
deux, constituent un ensemble extraordinaire, dont l'aspect n’a
pourtant rien de désagréable. La première année, son plumage
est cendré à mèches brunes ; la seconde, il prend du rose aux
ailes et devient pour toujours, la troisième, d’un rouge pourpré
sur le dos, d’un rose vif aux ailes, dont les pennes demeurent
noires.
Le Flammant semble établir la transition entre les Échassiers
dont il a les hautes jambes, et les Palmipèdes, dont il a les pieds
palmés. La manière dont cet oiseau couve est des plus originales.
Il construit, avec de la terre pétrie, un nid élevé d'environ deux
pieds au-dessus du sol et s’y met à cheval, ses longues jambes
ne lui permettant pas de s’y prendre autrement.
Cette espèce est répandue dans tout l’ancien continent, au sud
du 40me degré. Ils visitent chaque année, les côtes méridio-
nales de l’Europe. Ceux-ci proviennent des marais de l'Égypte.
Les Flammants vivent toujours par troupes; quand ils pèchent,
la tête plongée dans l’eau, dit Buffon, l’un d'eux est en vedette,
la tête haute, et, si quelque chose l'alarme, il jette un en
bruyant, semblable au son d’une trompette, qui s’entend de fort
loin : aussitôt toute la troupe s'envole à la fois.
Leur chair est un mets recherché et comparé, pour la délica-
tesse à celle de la perdrix, nonobstant un petit goût de marais.
— 137 —
LES IBIS
oni les jambes moins hautes et plus robustes que les autres
Échassiers; ils ont toujours quelque partie de la tête ou du cou
dénuée de plumes. Les doigts externes sont palmés à la base.
L'IBIS SACRÉ (IB1S RELIGI0SA)
est l’espèce la plus célèbre. On sait qu'il était, de la part des
Égyptiens, l'objet d'un véritable culte ; qu'ils l'élevaient dans les
temples et l'embaumaient après sa mort; mais on ne sait pas,
au juste, quel était le motif de ce respect superstitieux. C'est,
selon les uns, parce qu'il faisait une guerre impitoyable aux
reptiles venimeux qui pullulaient dans les marais du Nil ; selon
d’autres, parce qu'il y avait certain rapport entre son plumage
et les phases de la lune; enfin, d’après quelques-uns, parce que
son apparition annonçait la crue du Nil, phénomène, dont dépen-
dait la fertilité de l'Égypte. Quoi qu'il en soit, l'Ibis était en telle
vénération que les Égyptiens assuraient que, si les Dieux avaient
voulu prendre une figure pour paraitre sur la terre, c'eut été
celle de lbis. Il représentaient leur dieu SAF avec une tête
d'Ibis. Tuer un Ibis, même involontairement, était un crime
capital. Longtemps on débattit le point de savoir de quelle espèce
il s'agissait; ce fut Cuvier qui trancha la question. Il fallait,
selon nous, s’en rapporter simplement à Hérodote qui décrit fort
bien l'oiseau que nous voyons là : « les Ibis, dit-il, ont la tête
et le cou déplumés sur le devant ; des plumes blanches, excepté
sur la tête, à la nuque, à lextrémité des ailes et au croupion,
où elles sont noires. » Il y a pourtant une espèce plus jolie : c’est
— 138 —
L'IBIS ROUGE (IBis RUuBRA).
Celle-ci vient des parties chaudes de l'Amérique. Elle est remar-
quable par sa belle couleur rouge-vif, avec les bouts des pennes
des ailes noires. Comme chez les Flammants, la couleur rouge
n'apparait que la seconde année et prend ensuite plus d'éclat
avec l’âge.
LES COURLIS (Numenius)
ont le bec arqué comme les Ibis, mais plus grèle, rond sur
toute sa longueur. Le bout du bec supérieur dépasse l'inférieur.
Nous avons
LE COURLIS D'EUROPE (ScoLAPAX ARCUATA)
ou Courlis grand cendré. De la grandeur d’un chapon, brun, le
bord de toutes les plumes blanchâtre. C’est un gibier d'un goût
médiocre, commun le long des côtes, de passage à l’intérieur.
Son nom vient de son cri.
LE COURLIS CORLIEU (ScoLopax PaÆopus)
appelé aussi petit Courlis; de moitié moindre que le grand, mais
presque du même plumage.
LE HÉRON A AIGRETTE (ARDEA EGRETTA)
- espèce de Héron dont les plumes du bas du dos sont, à une
— 139 —
certaine époque, longues et efflées, et s’emploient à faire des
aigrettes.
LES HUITRIERS (HæmATopus)
sont des oiseaux de la grandeur d’une corneille, au bec droit,
pointu et comprimé en coin, assez fort pour leur permeltre d’ou-
vrir de force les coquillages hivalves afin d’en prendre les ani-
maux. Cependant, ils fouillent aussi la terre pour y chercher des
vers. L'espèce d'Europe, HŒMATOPUS OSTRALEGUS, se nomme
aussi Pie de mer, à cause de son plumage noir et blanc. Il a le
bec et les pieds rouges.
Nous distinguons encore dans ce fouillis d'oiseaux
LE CHEVALIER GAMBETTE (TRINGA GAMBETTA).
« Les Francois, vovant un oisillon haut encruché dessus ses
> ?
jambes, quasi comme estant à cheval, l’ont nommé Chevalier. »
Cette étymologie, donnée par un vieil auteur, dépeint bien
l'oiseau, qui est un habitant des marais et des rivages de
’ )
l’Europe.
LES COMBATTANTS (TRINGA PUGNAx)
espèce de bécasseau qui a la bosse du combat développée à un
degré extraordinaire. À l’époque des amours, les mâles se livrent
entre eux de véritables batailles pour la possession des femelles.
Ils marchent en troupes réglées, les unes contre les autres et se
battent avec acharnement, tandis que les femelles attendent avec
indifférence l'issue du combat et restent le prix de la victoire.
L’esclavage n’adoucit nullement leur humeur belliqueuse ; vous
— 140 —
les verrez, dans la volière, présenter le défi à lous les autres
oiseaux , ef même, quand ils sont seuls, livrer des combats
imaginaires contre des ennemis absents. Dans la saison des amours,
leur tête se couvre en partie de papilles rouges, leur cou se garnit
d’une épaisse collerette de plumes fortes et serrées, qu'ils hérissent
d'une manière menaçante lorsqu'ils s’attaquent, et qui leur sert
de plastron pour parer les coups. Ce vêtement de guerre varie
dans chaque individu pour la couleur et même pour l’arrangement
des plumes, et cette variété est si grande qu’on ne saurait trouver
deux combattants exactement pareils.
Cet oiseau, commun dans tout le nord de l’Europe, vient aussi
sur 110s côtes, mais n'y niche pas.
Il y a encore là d'autre Échassiers de petite taille, tels que :
LA BARGE ROUSSE ;
LE CHEVALIER ABOYEUR ;
LE BÉCASSEAU CANUT OÙ MAUBÊCHE ;
LA POULE D'EAU ORDINAIRE ;
LA POULE SULTANE;
LE FOULQUE ;
LE SANDERLING VARIABLE ;
LE VANNEAU, ETC.
Nous prierons maintenant le visiteur de rétrograder de quel-
ques pas et de se diriger vers le milieu du Jardin par le chemin
qui fait face à la volière des Hoccos. [1 verra à sa gauche les
beau CERFS HIPPELAPHES, et leur cabane, don de M. J. B. Van
Gend. À sa droite, il visitera la confortable habitation des
ANTILOPES LEucorix, et dans les pelouses qui s'étendent de deux
ONS
S MOUFL
CHERS DE
ET RO
PARC
Er RE on 2 a 8 ASS
— 141 —
côtés, il verra courir des CERFS Axis et plusieurs espèces d'Anti-
lopes. C'est là qu'il faut voir ces élégants animaux, paissant pai-
siblement le fin gazon, reposant avec calme et sécurité, leurs
pieds repliés sous leur ventre, dans les attitudes les plus gracieuses,
ou courant, bondissant et déployant à l'aise cette agilité qui est
leur sauvegarde contre les animaux de proie.
CABANE DES LEUCORIX.
Voici les diverses Antilopes que nous devons rencontrer :
ANTILOPE LEUCCRIX
au pelage cendré, à longues cornes grèles, annelées, légèrement
courbées en arc de cercle; de l'Afrique septentrionale, depuis la
Nubie jusqu'au Sénégal. Elle est souvent représentée sur les
monuments de l'Égypte et de la Nubie. C’est probablement
l’Oryx des anciens. Nous en possédons cinq.
— 142 —
Cuvier nomme celte Antilope Algazel; Linnée, Antilope
Gaxelle. Ce n’est pas là, cependant l’Al-Gazel des Arabes, la
Gazelle des poëtes, si souvent célébrée pour la beauté de ses
veux et la légèreté de sa course. La véritable Gazelle est
L'ANTILOPE DORCAS
plus svelte que la précédente; de la taille et de la forme élégante
du Chevreuil; à cornes rondes et noires; au pelage fauve-clair
dessus, blanc dessous, une bande brune le long de chaque flanc,
un bouquet de poils à chaque genou.
Ces gracieux animaux vivent dans le nord de l’Afrique, en
troupes innombrables, quise mettent en rond quand on les attaque,
et présentent les cornes de toutes parts, comme faisait ses piques
la célèbre phalange formée par Philippe de Macédoine. Ils n’en
sont pas moins la pâture ordinaire des Panthères et des Lions.
L'ANTILOPE DE NUBIE (ANTILOPE ADAX)
a le corps trapu, le pelage blanchâtre, teint de gris sur le dos,
avec une large tache brune au front, les cornes longues et courbées
trois fois. Nous en possédons quatre, dont l’une est née cette année
au local de la Société. C’est un don de S. E. Halim pacha d'Égypte.
La plus jolie de toutes les Antilopes est, à notre avis,
L'ANTILOPE NANGUER (ANTILOPE DAMA);
le nom d’Antilope-Daim lui convient à merveille, car elle tient
beaucoup du Daim au premier aspect. Nous ne croyons pas
qu'aucun quadrupède l’égale pour la finesse de ses membres. Elle
est blanche, n'ayant que la partie supérieure du dos, le cou et
— 143 —
le front roux. Ses cornes pelites et grèles semblent indiquer
qu'en cas de danger, elle ne doit chercher son salut que dans la
fuite, pour laquelle la nature l’a douée de merveilleux instru-
ments. Nous en possédons trois.
L'ANTILOPE NYL-GHAU (ANTILOPE PicTA)
est une grande espèce, de la taille des grands cerfs, originaire
des Indes. Nous en possédons trois aussi. Elle a les cornes
courtes, recourbées en avant, une barbe sous le milieu du cou,
le pelage grisätre, de doubles anneaux noirs et blancs, fort
tranchés, aux quatre pieds, immédiatement au-dessus des sabots.
La femelle n'a point de cornes.
Un animal d'un aspect fort singulier est
L'ANTILOPE BUBALE (AnriLope BuBaLis)
appelée vulgairement VACHE DE BARBARIE, pays où elle est très-
commune. Sa taille lourde, sa tête longue et grosse, se présen-
tant par le chanfrein comme celle des cigales, lui donnent un air
disgracieux. Son pelage est fauve, excepté le bout de la queue,
qui est terminée par un flocon noir.
Nous ne voyons plus, à notre grand regret, deux charmantes
espèces que nous admirions naguère au Jardin : c’est l'ANTILOPE
CORINNE et V’ANTrILOPE GuiB. Où sont-elles? — Mais où sont les
neiges d'antan?
Dans le parc que nous avons à notre gauche, nous voyons
pailre un magnifique Bœuf, un peu moins grand que nos Bœufs
ordinaires, blanc, aux poils longs et soyeux, à la queue terminée
par un épais panache. C’est
— 144 —
L'YACK (Bos GRUNNIENS),
originaire des montagnes du Thibel, et que l’on ne désespère pas
de pouvoir ajouter un Jour à nos espèces domestiques. Il s’ac-
commode parfaitement du climat de l’Europe; 1l aime surtout les
lieux élevés et résiste aux froids les plus intenses de nos nuits
d'hiver. Il se contente de la même nourriture que nos Bœufs et,
s’il veut se soumettre aux mêmes travaux, il nous donnera de
plus qu'eux, sa laine fine et soyeuse.
C'est de la queue du Yack qu'on fait ces étendards en usage
parmi les Tures pour distinguer les officiers supérieurs.
De z
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3-5
EE :
7 L'SIMVONS. Si
LES LAMAS (CAMELUS LLACMA)
de la Cordillière des Andes, mettront aussi ua jour à notre
PARC DES YACKS
LOTS TEEN
— 145 —
service leur force, leur sobriété et leur laine. Ce sont des Rumi-
nants appartenant à l'Ordre des Chameaux, et ils ont, à proportion
de leur taille, la plupart des qualités qui font du Chameau la
providence des déserts. Avant la conquête de leur pays par les
Espagnols, les Péruviens n'avaient point d’autres bêtes de somme.
Aujourd'hui encore, ces animaux font la principale richesse des
Indiens et contribuent beaucoup à celle des Espagnols. Ils servent
presque seuls à transporter les denrées du pays, à travers des
sentiers de montagnes qui seraient impraticables pour tout autre
animal. Ils portent de cent à cent cinquante livres, maisils marchent
assez lentement et ne font guère que quatre à cinq lieues par jour,
après quoi, ils veulent du repos. Leur démarche esl grave, leur pas
assuré ; 1ls descendent chargés jusqu’au fond des précipices, et
surmontent des rochers escarpés, où les hommes ne peuvent même
les accompagner.
La laine des Lamas, quoique grossière, est d'un excellent
usage, à cause de sa longueur et de sa force. Le châtain est sa
couleur naturelle, mais elle varie dans la domesticité; nous en
avons de bruns, de blancs, de noirs, de panachés. Leur chair
est bonne à manger.
Les Lamas ne vivent pas longtemps ; ils sont en pleine vigueur
jusqu’à douze ans; ils commencent ensuite à dépérir, en sorte
qu’à quinzeansils sontentièrement usés. « Leur naturel, dit Buffon,
parail être modelé sur celui des Américains; ils sont doux et
flegmatiques et font tout avec poids et mesure... Lorsqu'on
les excède de travail et qu'ils succombent une fois sous le faix,
il ny a nul moyen de les faire relever ; on les frappe inutile-
ment et, si l’on continue de les maltraîter, ils se désespérent, et
— 146 —
se tuent en battant la terre à droite et à gauche avec leur tête.
Ils ne se défendent ni des pieds ni des dents, et n’ont, pour ainsi
dire, d’autres armes que celles de l'indignation; ils crachent à
la face de ceux qui les insultent... » Il v a, parmi les hôtes
de notre Jardin, un grand Lama mâle qui se tient vite pour insulté
et crache à la figure des curieux qui le regardent de trop près.
Avis aux visiteurs.
Notre promenade nous ramênera en face de la volière des
Flammants. En passant nous aurons remarqué, dans l’enclos
situé derrière le Chalet, des oiseaux que l’on a placés là dans
l'espoir de les voir couver. Il s'y trouve en ce moment des De-
moiselles de Numidie et des Oies Magellaniques.
Au-delà de la volière des Flammants est l’enclos où passent
le Cerf d'Europe et sa biche. Des Zébus nains, des Chèvres à
orosse queue, de Turquie, et des Chèvres naines courent entre
* leurs jambes ; ce sont des avortons qui ne sont devenus des espèces
que par dégénérescence.
Nous débouchons sur un petit plateau où s'élevait jadis une
statue d'Epaminondas mourant. C’élait une belle statue, pour
autant qu'il nous souvient, quoique nous n’ayons Jamais compris
le rapport existant entre Epaminondas et un jardin de Zoologie.
Elle est tombée en poussière comme on retirait le fer de sa
blessure, comme le héros Thébain à la bataille de Leuctres.
Nous ne croyons pas commettre une indiscrétion en annonçant
qu'elle sera bientôt remplacée par une statue qui s’élabore en
ce moment dans les ateliers de M. Jacq. de Braeckeleer, l’un de
nos premiers statuaires, et qui sera düe à la munificence de notre
digne bourgmestre, M. Loos. Elle représentera Hercule terrassant
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— 147 —
le Lion de Némée: la victoire de l’homme sur le plus redoutable
des animaux de la création; le triomphe de la force intelligente
sur la force brute : voilà un sujet bien choisi pour décorer un
jardin où tout atteste cette victoire et ce triomphe.
Devant nous s'offrent deux chemins; il nous faut prendre
celui de droite, après nous être un instant arrêtés, devant la
petite grotte entourée d'un grillage, où loge un intéressant
couple de
PORCS-ÉPICS (Hysrrix CRISTATA).
Ce sont des RonGeurs faciles à reconnaitre aux piquants raides
et pointus, annelés de noir et de blanc, dont il sont armés. Leur
voix grognante, jointe à leurs museaux tronqués, les a fait com-
parer au Porc et leur à valu leur nom français, quoiqu'ils
n'apparliennent point à l'Ordre des Pachydermes, et que leurs
habitudes les rapprochent plutôt des lapins. [ls vivent dans des
terriers et se nourrissent d'herbes et de racines. Cette espèce
habite dans le midi de l'Italie et de l'Espagne, et en Sicile.
Dans une tourelle chinoise, un peu plus loin, courent de petits
lapins blancs ‘au museau noir , au poil long et soyeux. Plusieurs
variétés de Chèvres et de Moutons paissent l’herbe de la pelouse
derrière eux.
Passons devant le Chalet Suisse, qui sert de demeure à
M. Kets; demeure paisible et riante, véritable séjour de
naturaliste, et rentrons dans la partie du jardin que nous venons
de quitter pour y visiter quelques animaux auprès desquels notre
itinéraire ne nous à pas encore conduits.
— 148 —
Dans une belle cage, de forme octogone, nous voyons un
Loup ; naguère ils étaient deux , dûs, ainsi que leur loge , à la
munificence du Roi.
LE LOUP (Cas Lupus)
n’est pas un animal bien rare ni bien intéressant. C’est un grand
Chien-berger pour la forme, dénué, pour le reste, de toutes les
qualités qui font du Chien-berger un si estimable quadrupède; au
lieu de garder les moutons, il les mange ; au lieu d'aimer l'homme,
il le fuit ; il subit l’esclavage sans accepter la domesticité ; pris tout
petit et élevé dans la maison comme un Chien, son caractère
farouche et insociable se développe avec l’âge et, devenu grand, la
vie sauvage l’attire d’une manière irrésistible. Quoique Chien lui-
même, il montre pour les Chiens une antipathie naturelle insur-
montable, antipathie que le Chien partage, du reste, au suprême
degré; de sorte que le Loup, devenu grand, s'échappe à la
première occasion et fuit, dans les bois, la société de l’homme qui
l’a élevé et celle de ses anciens commensaux. Le Loup est le plus
grand Carnassier des forêts de l’Europe ; on le trouve encore dans
nos Ardennes, où il devient d'année en année plus rare, à cause
de la guerre impitoyable qu'on lui fait et pour une autre cause
encore que nous déplorons, malgré cet utile résultat : la
diminution constante des grandes forêts. Celui-ci à été pris, ainsi
que feu sa compagne, dans la forêt de St-Hubert.
Le chemin que nous suivons longe des massifs d'arbres et
d’arbustes qui nous cachent les étables des Lamas et du Yack.
Ces étables ne sont pas faites pour être visitées ; elles ne sont
— 149 —
accessibles qu'aux gardiens, chargés de les entretenir en bon état
de propreté ; il ne faut pas que le public mette le nez partout.
Ce système nous semble pourtant offrir un inconvénient : quandil
plait à certains animaux de garder leurs appartements, noussommes
absolument privés du plaisir de les voir. Pour nous, qui sommes
des habitués du Jardin, ce n’est rien : nous les verrons un autre
jour ; mais pour les visiteurs étrangers, qui, peut-être, ne
passeront à Anvers qu'une fois en leur vie, le désagrément est
plus sérieux : il faudra qu'ils partent sans les avoir vus. Nous
logeons les animaux comme des grands seigneurs : c’est très-
bien; mais nous ne devons pas leur laisser le droit de se faire
nier quand nous voulons leur rendre visite. Nous ne leur donnons
une si splendide hospitalité, qu'à la condition de pouvoir les
aborder quand il nous plait.
A cette critique, franchement exposée par nous à l’un des
honorables directeurs du Jardin, il a été répondu : que nous
avions raison ; qu'Aix et Cologne n'avaient pas été bâties en un
jour; que les étables en question étaient des logements provisoires
qu'on n'avait cachés aux visiteurs que parce qu'ils n'étaient
pas dignes d’être offerts à leur vue ; qu'il existait un plan pour
la construction d'un vaste édifice destiné à loger les Ruminants ;
que la disposition de cet édifice permettrait de voir les animaux en
tout temps aussi bien dans leurs loges que dans les parcs ; enfin,
que l’année ne se passerait pas sans que l’on mit la main à l’œuvre
pour cette construction. Nous nous sommes déclarés très-satisfaits
de cette réponse et nous espérons que le lecteur en fera autant.
En contournant le parc que nous longeons à notre gauche,
nous arrivons à une belle volière, contenant des Canards
10
— 150 —
Mandarins et de la Caroline. Dans chaque compartiment est un
petit bassin rond, plein d’une eau sans cesse renouvelée, où
barbottent les Canards, Canes et Canetons. Des buis touffus,
des ifs ou d’autres arbres toujours verts, leur offrent un abri
contre le soleil, l'été; contre le froid, l'hiver. Au-dessus d’eux
volent quelques jolis Passereaux, des Cardinaux à tête rouge, des
Veuves aux longues queues noires et des Tourterelles. A terre,
parmi les Canards, courent des Gallinacés de petite espèce : des
Francolins et des Lagopèdes, du Midi de l'Europe; des Colins à
aigrette, de la Californie. La disposition de ces volières est excel-
lente; ce qui le prouve, c'est que les espèces rares et délicates
qui les habitent se multiplient comme dans leur climat. Plus de
deux cents Canards Mandarins et de la Caroline y sont nés cet
été, et les Passereaux d'Amérique y ont fait leur nid.
Nous débouchons devant un enclos formé d’un treillis semblable
à celui des volières; il y a là, provisoirement sans doute, car ils
ne paraissent guère y être à leur place, des Pélicans etdes Cygnes.
Cet enclos est divisé en compartiments qui rayonnent autour d’un
pavillon octogonal, servant de logement aux grands Échassiers de
de la famille des
BRÉVIPENNES.
Quoique semblables aux autres Échassiers pour la hauteur de leurs
jambes, les Brévipennes en diffèrent beaucoup en un point :
la brièveté de leurs ailes qui leur ôte la faculté de voler.
On en a fait deux genres : les AUTRUCHES et les Casoars.
— 151 —
LES AUTRUCHES (STRUTHI0)
sont les plus grands oiseaux connus. Leurs ailes, revêtues de
plumes làches et flexibles, sont encore assez longues pour accé-
lérer leur course. Chacun connait l'élégance des panaches formés
de ces plumes à tiges minces dont les barbes, quoique garnies
de barbules, ne s’accrochent point ensemble, comme celles de
la plupart des oiseaux. On n’en connait que deux espèces :
l’Autruche de l’ancien continent et celle d'Amérique.
L'AUTRUCHE DE L'ANCIEN CONTINENT (SrruTIo CAMELUS)
est connue de toute antiquité et est très-nombreuse dans les déserts
— 152 —
de l’Afrique et de l'Arabie. « Ces régions, dit Buffon, qui sont le
pays natal du chameau, du rhinocéros et de l'éléphant, devaient
être aussi la patrie de l’Autruche, qui est l'éléphant des oiseaux. »
Les Autruches habitent de préférence les lieux les plus solitaires
et les plus arides où il ne pleut presque jamais; aussi peuvent-
elles se passer de boire. Elles se réunissent dans ces déserts
en troupes nombreuses, qui de loin ressemblent à des escadrons
de cavalerie, et qui ont jeté l'alarme dans plus d’une caravane.
La grande force de l’Autruche git dans ses jambes; elle court
plus vite qu’un cheval et peut porter un cavalier. En Abyssinie
on l’a quelquefois domptée et fait servir de monture. Ses cuisses
musculeuses et très-grosses, ses grands pieds nerveux et charnus
qui ont quelque rapport avec ceux du chameau, son large dos,
semblent la rendre propre à porter des fardeaux. Une particula-
rité de ses pieds, c’est de n’avoir que deux doigts, dont l’externe,
plus court de moitié que l’autre, n’a point d'ongle. Ses ailes,
armées de deux piquants, semblables à ceux du porc-épic, sont
moins des ailes que des espèces de bras qui lui ont été données
pour se défendre et assurer son équilibre. Sa paupière supérieure
est mobile et ses yeux ressemblent plutôt à ceux de l’homme qu’à
ceux des oiseaux.
Le temps de la ponte de l’Autruche dépend du climat qu'elle
habite, et c'est toujours aux environs du solstice d'été. Ses
œufs sont très-durs, très-gros, et pèsent jusqu'à trois livres.
Dans les pays les plus chauds, elle se borne à les exposer
dans le sable à la chaleur du soleil ; mais au-delà des tropiques
elle les couve, au moins la nuit. Elle les soigne et les défend
partout avec courage.
— 153 —
A peine écloses, les jeunes Autruches sont en état de marcher,
de courir, de chercher leur nourriture. Elles sont d'un gris
cendré la première année et ont des plumes partout, même sur
les parties qui doivent être dénudées plus tard, comme la tête,
le haut du cou, les cuisses, les flancs et le dessous des ailes.
Ces plumes tombent dans le courant de la seconde année.
L'Autruche vit d'herbages et de graines; mais son goût est si
obtus qu'on lui voit avaler indifféremment des cailloux, des
morceaux de cuivre ou de fer, et même ses propres excréments.
Lorsqu'on la poursuit elle sait lancer des pierres en arrière avec
beaucoup de vigueur. Aucun animal ne peut l’atteindre à la
course.
L'AUTRUCHE D’AMÉRIQUE ou NANDOU. (Srrurnio RHEA)
de moitié plus petite que celle de l’ancien continent, se distingue
surtout par ses pieds à trois doigts, tous munis d'ongles. Son
plumage est grisâtre, plus brun sur le dos; une ligne noirâtre
descend le long de la nuque du mâle. Elle n’est pas moins abon-
dante dans le Sud de l'Amérique méridionale que l’Autruche en
Afrique. On n’emploie ses plumes que pour faire des balais ou
des époussettes. Prise jeune, elle s’apprivoise aisément. On dit
que plusieurs femelles pondent dans le même nid, ou plutôt dans
la même fosse, des œufs jaunâtres qu'un mâle couve. C’est, sans
doute, cette complaisance du mâle qui a fait dire : bête comme une
Autruche. La chair du Nandou est mangeable, mais seulement
dans sa Jeunesse.
N
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LES CASOARS (Casoarius)
ont les ailes encore plus courtes que les Autruches, et aussi
inutiles pour la course que pour le vol; leurs pieds ont trois
doigts, tous garnis d'ongles; leurs plumes ont des barbes si peu
garnies de barbules, que de loi elles ressemblent à du poil ou à
des crins tombants ; les plumes les plus longues sont autour du
croupion ; elles ont jusqu'à quatorze pouces et retombent sur
la partie postérieure du corps ; elles tiennent lieu de la queue
qui manque absolument.
Le Casoar se sert de ses pieds, qui sont très-gros, pour sa
défense, ruant et frappant par derrière comme un cheval, selon
les uns, et, selon les autres, s'élançant en avant contre celui qui
— 155 —
l'attaque, et le renversant avec les pieds, dont il lui frappe
rudement la poitrine.
Son allure est bizarre ; il semble qu'il rue du derrière, faisant
en même temps un demi-saut en avant : mais, malgré la mau-
vaise grâce de sa démarche, on prétend qu'il court aussi vite que
le meilleur coureur.
Comme l’Autruche 1l ne présente que deux espèces :
LE CASOAR A CASQUE, ou EMEU (SrRuTHIO CASOARIUS)
de l’Archipel des Indes. Il a le bec comprimé latéralement, la
tête surmontée d’une proéminence osseuse, recouverte d’une
substance cornée ; la peau de la tête et du haut du cou nue,
tete en bleu céleste et en couleur de feu, avec des caroncules
pendantes, de la nature de celles du dindon. L’aile a quelques
tiges raides, sans barbes, qui servent à l'oiseau d'armes pour
le combat. Il mange des fruits, des œufs, mais point de graines ;
il pond des œufs verts en petit nombre, qu’il abandonne, comme
l’Autruche, à la chaleur naturelle.
C'est le plus grand des oiseaux après lAutruche.
LE CASOAR DE LA NOUVELLE-HOLLANDE
(CAsoARIUS NOVŒ HOLLANDIE)
a le bec déprimé, la tête sans casque, du nu seulement autour
de l'oreille; le plumage brun, plus fourni, les plumes plus
barbues; point de caroncules ni d'éperons à l'aile. Sa chair
— 156 —
ressemble à celle du bœuf. Il est plus rapide à la course que le
meilleur lévrier. Ses petits sont rayés de brun et de blanc.
La même cabane contient encore quelques animaux d'espèces
diverses : une petite Antilope, un Cavia et un Sanglier.
LE CAVIA CAPYBARA
est le plus grand animal de l'Ordre des Rongeurs. C'est un rat
de la taille d’un cochon de Siam. Le museau est très-épais, les
jambes courtes, le corps gros et sans queue. Il vit par troupes
dans la rivière des Amazones et dans les rivières de la Guiane.
On dit que c’est un fort bon gibier.
À en juger par l'individu que nous possédons, cet animal a le
caractère très-doux et non seulement sociable, mais affectueux.
Il connait ceux qui le soignent; fait entendre à leur approche
un petit grognement amical et vient réclamer une caresse. Peut-
être est-ce encore là une conquête que l’homme est destiné à
s'attacher un jour.
LE SANGLIER DU GABON (Sus CHŒRoPoTAMus)
pr
est un petit Sanglier différent du nôtre par l'infériorité de sa
taille, son groin allongé, et son pelage roux. Il est originaire de
la côte de Gabon, dans la Guinée Supérieure. Très-rare.
Notre revue des animaux du jardin se termine par un gros Rat
d’eau, des rivières de la Guyane ; c’est
— 157 —
LE POTAMYS COYPU
qui ne diffère que par la taille de nos Rats d’eau indigènes. Il à
un singulier moyen de défense : quand on l’agace, il s'approche
autant qu'il le peut de son grillage, se dresse tout-à-coup sur les
pattes de derrière et projette au loin avec beaucoup de force un
jet d'urine corrosive, dont il est bon d'éviter le contact, si l’on
ne veut avoir ses habits gâtés.
Ce Pat est le dernier animal que nous rencontrons dans notre
itinéraire ; est-ce à dire que nous avons nommé et décrit tous ceux
que le Jardin renferme? Loin de là : 1l en est, parmi les oiseaux
surtout, plusieurs qui nous ont échappé ou que nous avons passé
pour ne pas allonger outre-mesure cette notice déjà bien longue.
Ce n'est pas d’ailleurs une étude complète que nous avons entre-
prise, mais une simple Promenade. Puis, dans les collections
vivantes s’opèrent des mutations continuelles; des animaux meurent,
d’autres arrivent, d’autres sont simplement changés de place.
Tandis que nous écrivions notre revue, et qu'à cet effet nous
visilions le Jardin presque chaque jour, nous avons été, à
diverses reprises, agréablement surpris par la vue inattendue
— 158 —
de nouveaux arrivants : un Jour, c'étaient des Pélicans de la
Mer-Noire, qui débarquaient; un autre, c'était un arrivage de
Perroquets. Nous trouvâmes un matin les bords d’un étang tout
couvert de Cigognes qui n'y étaient point la veille; le lendemain
c'était un compartiment du parc des Casoars, qui se trouvait
inopinément occupé par tout un bataillon de Flammants. Le
nécrologe des Chimpanzés était écrit et imprimé, quand on nous
annonça qu'un Chimpanzé nouveau venait d'arriver, pauvre el
délicate contrefacon de l’homme, auquel là nature n’a pas donné
la robuste constitution du nègre, son compatriote, et qui ne pourra
vivre longtemps parmi nous, malgré le secours des calorifères
et des gilets de flanelle.
Ce sont encore de nouveaux arrivés , ce précieux couple de
Lophophores, dont on ne comprendra bien le surnom de resplen-
dissant que lorsqu'il aura récupéré son beau plumage, dont, en
cette saison, la mue l’a dépouillé. Nous nous sommes hâtés de le
ranger parmi les Faisans, à sa place naturelle; mais on l'a mis
provisoirement à l'extrémité du Jardin, dans la dernière cage de
la poulerie, où d’ailleurs, en sa qualité de Gallinacé, il ne se
trouve point déplacé.
Le Sanglier du Gabon est une autre acquisition faite dans le
courant de cet été, ainsi que ce bel Échassier qui promène
ses hautes ‘quilles jaunes parmi les Canards de la petite pièce
d’eau : le JABIRU du Sénégal. En revanche, des animaux depuis
longtemps attendus, ne sont pas encore arrivés, particulièrement
les Girafes que nous sommes impatients de revoir.
Il nous reste à visiter l'établissement d'incubation artificielle
au moyen de l’eau chaude, ou
— 159 —
HYDRO-INCUBATOR.
Cette ingénieuse invention, qui a vu le jour en Angleterre,
ne remonte guère qu à une quinzaine d'années. Elle fut exposée
pour la première fois à Windsor, en 1847. Nous ne décrirons
pas la machine que le visiteur a sous les yeux et qu'il voit
fonctionner. L’inventeur, M. Cantelo, annonça la prétention de
réaliser le souhait du bon Henri IV, qui voulait que tous les
paysans de France pussent mettre chaque dimanche « la poule
au pot. » Nous n'en sommes pas encore là, malgré l’Hydro-
Incubator, mais cela peut venir. Ce n’en est pas moins une
invention digne d’éloges, puisqu'elle tend à augmenter les moyens
de nourriture de l’homme. Voici, à cet égard, quelques données
positives :
Une machine couvant à la fois 100 œufs, peut produire
15 oiseaux à chaque couvée {en défalquant une perte de 20 à
30 p.°/)et fournir 18 couvées par an: ce qui donne 1,350 oiseaux;
grande différence avec la poule qui ne couve guère que deux fois
par an, et n'élève, en moyenne, que 8 poussins par couvée. Un
Incubator à 200 œufs peut produire 2,700 poussins par an et
ainsi, en proportion, une machine à 1000 œufs étant capable
de produire 43,500 oiseaux par an. Il n’y a rien dans le
principe, qui s'oppose à ce que des millions d'œufs ne soient
couvés dix-huit fois l’an par une seule machine.
Quand l'invention de l’Hydro-Incubator aura été complétée par
celle de deux autres machines, l’une pour pondre des œufs,
l'autre pour élever gratis les petits poulets, le vœu de Henri IV
se trouvera réalisé.
— 160 —
ACCLIMATATION.
La réunion, dans un même enclos, d'animaux amenés de tous
les points du globe, a donné lieu aux observations les plus inté-
ressantes. Il s'agissait avant tout de savoir jusqu’à quel degré
leur constition leur permettrait de vivre parmi nous, et surtout, de
s’y propager. L'expérience, sur ce point, a donné des résultats
très-variés. Les uns ont supporté le changement de latitude
sans presque paraitre s'en apercevoir, conservant leur santé, leur
gaieté, leur appétit, leur fécondité; tels sont les Kanguroos de
J’Australie; d’autres, du même pays, ont vécu, ont même donné
des œufs, mais sans presque jamais se reproduire, comme les
Casoars ; d’autres n’ont supporté notre climat que peu de temps,
comme les Chimpanzés, qui, malgré les plus grands soins,
peuvent à peine vivre deux ans parmi nous. Pour quelques-uns
la déportation a altéré leur humeur et modifié leur caractère;
vifs et gais dans leur pays, ils sont mous et tristes dans le nôtre
et semblent atteints de nostalgie. En un mot, certains animaux
paraissent avoir été doués par la nature d’un tempérament de
cosmopolites ; les autres semblent attachés fatalement et exclusi-
vement à certaines contrées.
Ces résultats constatés, il restait à essayer ce qu'on pouvait
faire pour les améliorer. Est-ce définitivement que certaines
espèces refusent de vivre parmi nous, ou peut-on espérer que des
soins intelligents, des expériences réitérées nous feront décou-
vrir les moyens de les acclimater? Pour plusieurs, le problème
est déjà résolu, et les diverses sociétés d’acclimatation établies
en France et en Angleterre ont prouvé la possibilité de
— 161 —
réduire à l’état domestique plusieurs espèces naguère sauvages,
et qui sont venues augmenter, soit nos moyens d'alimentation,
soit nos plaisirs, soit nos autres ressources. Le Jardin Zoologique
d'Anvers peut se vanter d’avoir obtenu sous ce rapport des
résultats dont aucun autre ne peut se vanter; ses directeurs ont
le droit d'en être fiers, car ce sont là les preuves les plus écla-
tantes de l'intelligence et du zèle qu'ils apportent dans leurs
importantes fonctions. Le document suivant parlera plus éloquem-
ment que ne pourraient le faire toutes nos assertions.
LISTE DES ANIMAUX EXOTIQUES
NÉS AU JARDIN ZOOLOGIQUE D'ANVERS
DEPUIS LE MOIS DE JANVIER JUSQU'AU MOIS DE JUILLET 1861.
2 PANTHÈRES NOIRES, DE JAVA.
2 Lamas, pu PÉRou.
1 KANGAROO GÉANT.
1 KANGAROO BRUN ENFUMÉ.
1 AnTiLope LEUCORIX, D'AFRIQUE.
Î ANTILOPE ADAx, D'AFRIQUE.
2 CERFS Axis, DU BENGALE.
2 CERFS COCHON, DE Java.
À CERF DAIM.
1 MourLox.
— 162 —
2 LÉOPARDS, DE JAYA.
2 Porcs-ÉPIcs.
15 COCHONS À MASQUE, DE CHINE.
1 CHÈVRE A LONGUES OREILLES, DE LA NUBIE.
1 Dauw ou ZÈBRE DE BURCHEL, pu CAP DE BONNE ESPÉRANCE.
OISEAUX.
4 CYGNES NOIRS, DE LA NOUVELLE-HOLLANDE.
6 OIES MAGELLANIQUES.
240 CANARDS MANDARINS DE LA CHINE ET CANARDS DE LA CAROLINE.
20 FAISANS MELANOTUS, DE L'HYMALAYA.
PLUSIEURS COLINS DE LA CALIFORNIE.
QUANTITÉ D'OISEAUX DE TOUTE ESPÈCE, CARDINAUX, PIGEONS,
POULETS, ETC.
Une considération qui n’est pas à dédaigner, c’est que cette
reproduction augmente considérablement les ressources financières
de la Société. Tous les ans elle fait une vente publique des animaux
qu'elle possède en trop. Pour l’année 1860, le produit de cette
vente, ajouté à celui du commerce régulier d'animaux, s’est élevé
à cinquante mille francs. Nous commettons peut-être une indiscré-
tion en livrant ce chiffre à la publicité, mais nous le faisons
parce qu'il est une nouvelle preuve de la bonne administration
et de l’état prospère de la Société.
Nous ne terminerons pas cette revue sans payer un tribut
d’éloges mérité au Directeur-adjoint, M. Jacq. Vekemans.
Quoique M. Kets ait conservé la direction générale du Jardin, il
a délégué à son neveu une partie de ses nombreuses attributions.
— 163 —
Réservant pour sa spécialité le Cabinet d'Histoire naturelle 1,
ainsi que les plantations, il a abandonné à M. Vekemans tout ce
qui concerne les animaux vivants. C’est ce dernier qui est chargé
des achats et des voyages qu’ils nécessitent. Chaque année, à
cet effet, il se rend plusieurs fois à Londres, à Marseille, à
Amsterdam ; il s’est même rendu en Egypte où l’appelait la per-
spective de faire quelques acquisitions utiles. Le nombre, le choix
et la variété des animaux procurés par ses soins à la Société; le
bon état de santé de ceux qui se trouvent au Jardin, témoignent
assez de son zèle et de sa vigilante activité.
Enfin, nous adressons ici notre compliment au Conseil d’ad-
ministration tout enter, pour les beaux résultats que nous venons
de constater. Il se compose aujourd'hui de
M. J. Franc. Loos, Bourgmestre d'Anvers et membre de la
Chambre des Représentants, qui a succédé comme
Président au regretté M. le Baron P. J. DE CATERS ;
M. Le Baron CONSTANTIN DE CATERS, Vice-Président ;
M. PtéroN, Trésorier depuis la création de la Société ;
M. Pucours-VERBERT, Administrateur ;
M. J. ELSEN, Secrétaire. Ces dernières fonctions ont été remplies
pendant quelques années par M. ViNÇOTrE, alors
professeur à notre Athénée Royal, aujourd’hui inspec-
teur de l’enseignement moyen.
Nous avons dit, en commençant, que la Société avait acquis les collections d'Histoire
naturelle formées par ce savant naturaliste; nous devons nous rectifier en ce sens que la
Société n'en a acquis que l'usage : ces collections demeurant la propriété personnelle
de M. Kets.
— 164 —
LES PLANTATIONS.
Maintenant que nous avons fini avec la partie Zoologique du
Jardin, il est temps de dire un mot de la partie végétale. Sans
avoir la prétention d’être en même temps un établissement bota-
nique, le Jardin se distingue autant par la variété que par la beauté
de ses plantations. Au milieu des massifs où dominent les lilas
et les seringas, au milieu de ces belles pelouses dont chacun aura
admiré le gazon fin et velouté, s'élèvent bien des arbres et des
buissons rares, que sans doute le visiteur étranger aura rencontrés
pour la première fois. Notre intention n’est pas d'entrer dans
beaucoup de détails sur ce sujet; la partie botanique n'étant
au Jardin qu’un accessoire, ne peut occuper une autre place
dans cet ouvrage.
C’est un art peu commun, et qui exige beaucoup de science et
de goût, que celui de planter un jardin. Créer un paysage avec les
éléments même dont la nature compose les siens, c’est-à-dire,
avec du gazon, des arbres, de l’eau, des fleurs, ne parait pas, au
premier coup-d’œil, bien difficile; chacun s’en croit capable et il
n’est pas de jardinier qui ne s’offensât de voir là-dessus mettre ses
talents en doute. Tracer des chemins, niveler une pelouse, dessiner
des massifs de verdure et des parcs de fleurs : la belle affaire!
A l'entrée, une corbeille ronde avec des roses du Bengale entre-
mélées de réséda; une grande pelouse, affectant la forme générale
d'un rognon ou d’une contrebasse, déprimée vers le milieu,
élevée en pente vers le haut; au fond, une montagne bordée de
thuyas, ombragée d'un frêne pleureur ou d’un orme horizontal ;
ie —
trois peupliers d'Italie à gauche, trois mélèzes à droite; si vous
aimez les fleurs, découpez dans votre gazon trois ou quatre petits
parcs en forme d'œuf ou de croissant; mettez y des petunias, des
verbenas, des geraniums nains : cela fleurit tout l'été; et voilà
votre jardin. Que voulez-vous de plus ?— Pour un jardinet d’épicier
en retraite, c'est parfait : pour un vrai jardin, c'est autre chose.
Le tracé des chemins, les ondulations du sol, la disposition des
massifs y prennent toute l'importance des lignes générales dans
la composition d’un tableau. Un paysage en nature n’est pas plus
facile à faire qu'un paysage sur toile; les Le Nôtre ne sont pas
plus communs que les Ruysdael. La plantation d'un groupe
d'arbres exige le goût et le coup-d'œil d’un artiste, Joint à
l'expérience d’un parfait jardinier. Il faut prévoir en les plantant
comment les diverses essences se comporteront en grandissant; quel
effet produiront en se mélant, en se juxtaposant, leurs femllages
diversement nuancés ; il faut savoir si elles ne se contrarieront
pas muluellement dans leur croissance, et s’il ne faudra pas plus
tard les mutiler pour les conserver.
À ce propos nous voulons indiquer un genre d'utilité nouveau
que les intelligents directeurs du jardin de Zoologie d'Anvers
pourraient donner à leur établissement.
Il n’est pas un artiste, pas un homme de goût qui n'ait été
souvent choqué de la manière dont les arbres sont conduits dans
la plupart de nos promenades, de nos jardins publics et dans les
jardins particuliers. En les créant, on plante les arbres et les
arbustes les uns sur les autres ; où il y a de la place pour un on
en met dix. 1] faut tout de suite remplir l’espace, avoir des fourrés
dès la première année. Cependant les arbres grandissent, croissent
11
— 166 —
l’un dans l’autre, menacent de s’étouffer ; alors, au lieu d'en ôter
à mesure afin de laisser à ceux qui restent l'espace nécessaire
à leur développement, on les taille, on les rogne, on les défigure,
on leur coupe la têle, on les entretient dans un état de mutilation
permanente. On oblige à rester nains ceux à qui la nature a donné
la sève des géants; on s'efforce de donner à ceux qui montent
une tournure uniforme : celle d’un fuseau ou d'un cône allongé.
La nature rebelle à beau protester par une végétation indocile
contre cette absurde tyrannie : ils croitront comme le veut le
jardinier, ou ils seront amputés. Il en résulte que pas un arbre
n’a sa forme naturelle, conséquemment sa beauté; qu’au lieu de
branches, ils ne présentent que d’affreux moignons hérissés de
gourmandes, que la serpe abattra chaque année. Nous citerons,
comme modèles du genre, les malheureux tronçons d’acacias qui
déparent les massifs de la belle promenade des glacis.
Rien de plus absurde, de plus contraire au sentiment de la
véritable beauté, que de contrarier les plantes dans leur mode de
végétation naturel, de les forcer à croitre d’après un modèle
uniforme, alors que la nature a donné à chacun d’eux sa tournure,
son type propre et caractéristique. Si Adam et Êve revenaient
sur terre, ils ne reconnaitraient plus les arbres de leur bel Eden;
au lieu de cette variété que leurs regards enchantés ne cessaient
d'admirer; au lieu de cette puissance de végétation où la main
du Créateur élait empreinte, ils ne verraient plus que l’uniformité
et la souffrance; des fantômes d'arbres décapités, amputés de
leurs branches inférieures, tondus, rognés, mutilés, tourmentés,
bêtement alignés, plus bêtement encore taillés en éventail, en
coupe, en fuseau, en boule, en pyramide, en pain de sucre; et
— 167 —
voyant des bourreaux armés de scies, de haches, de serpes, de
ciseaux, les frapper, les couper, les torturer sans relâche :
< Seigneur, diraient-ils, votre colère s’est donc étendue sur toute
votre création? Ces pauvres plantes expient-elles aussi quelque
péché originel, ou la nature entière souffre-t-elle de notre
première faute? Seigneur, Seigneur, votre droite est terrible! :
Ainsi parleraent nos premiers pères; ainsi parlent aussi
les esprits sensés et droits en qui la routine n’a pas oblitéré le
sens du beau et du vrai. Demandez à nos peintres ce qu'ils pensent
de ces arbres si bien émondés, de ces bosquets si bien élagués où
se complait Padmiration de nos bourgeois ; ils vous répondront qu'il
leur faut courir jusqu'au fond de l’Ardenne pour trouver un arbre
qui ait le sens commun, qui soit tel que le bon Dieu les a créés.
Pas une branche, sur les nôtres, qui ait conservé sa forme véritable.
Eh bien, s’il est un jardin qui devrait échapper à cette manie
ridicule, c’est notre jardin de Zoologie. S'il nous offre, par les
animaux qui y sont réunis, une image du paradis terrestre, il
devrait aussi nous présenter les types primitifs des grands
végétaux qui l’ornaient avant que l'esprit mesquin de l’homme
n'eut essayé de réduire la création à sa taille. C’est là quil
faudrait pouvoir étudier, comment sont faits, quand Dieu seul s’en
est mêlé, ces arbres et ces arbustes dont nos promenades et nos
jardins particuliers ne nous montrent plus que d’informes carica-
lures. La vue des beautés naturelles et vraies reposerait les yeux
constamment choqués par l’aspect du faux et du maniéré. En
contemplant un orme, un peuplier, un frène, un érable, un
platane, librement épanouis selon les lois éternelles de la création,
reproduisant les types immuables de chaque espèce; en les compa-
— 168 —
rant aux avortons malingres et souffreteux qu'il connait seuls, le
public apprendrait qu'il existe au monde quelque chose de plus
beau que les arbres faconnés par les fabricants de joujoux de
Nuremberg, et peut-être cesserait-il, peu-à-peu, de les prendre
pour modèles. Son goût ne pourrait manquer de s’épurer par les
points de comparaison qui lui seraient offerts, et il laisserait déci-
dément aux Chinois les fantaisies grotesques qui ont fait Ja
célébrité de ce peuple.
Ce serait là, pour le Jardin Zoologique d'Anvers, une belle
imtiative à prendre ; elle serait digne, en tout point, de Ja ville qui
s'intitule avec orgueil la métropole des Beaux-Arts de la Belgique.
Nous hazardons ce vœu, parce que nous avons remarqué qu'au
Jardin Zoologique les mutilations annuelles opérées par les jar-
diniers sous prétexte d'émondage, étaient beaucoup plus modérées
qu'ailleurs. M. Kets, qui s’est chargé particulièrement de tout ce
qui concerne les plantations, les a dirigées avec une intelligence à
laquelle nous nous plaisons à rendre hommage. En sa qualité de
naturaliste, il respecte la nature dans le règne végétal comme
dans le règne animal. Les massifs sont bien plantés; chaque
arbre, chaque arbuste, chaque plante, sont bien à la place qui
leur convient, ef nous avons vu avec plaisir, que lorsqu'un
bouquet d'arbres devenait trop touffu, au lieu de les mutiler tous
pour les forcer de se tenir ensemble dans un espace trop étroit,
on se contentait d'en ôter quelques-uns pour faire place aux
autres.
Au risque cependant de déplaire aux personnes dont nous
blessons les préférences, nous condamnerons d’une manière absolue
certain pâté de cèdres de Virginie qui se trouve près de la cabane
CANIN SLA DS TEEN
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U
— 169 —
des Zébus, et dont les arbres, tous faillés sur le même patron,
présentent l’agréable aspect d'un jeu de quilles; ainsi qu'un
autre parc, situé entre la cabane des Daims et la grande
volière des Rapaces. Il a la forme d'un plat rond sur lequel sont
posés symétriquement de petits cônes verts, qui sont peut-être
des ifs, mais dont le modèle exact se trouve dans les boites à
prix fixe qu'on donne aux enfants pour leurs étrennes. Ce sont
là de derniers sacrifices faits au faux goût d’une partie du public;
faux goût que notre mission n’est pas de flatter, mais d’épurer
et de combattre. Nous espérons bientôt les voir disparaitre.
Il est temps, après une si longue promenade, de prendre
quelque repos. Le Café-Restaurant est là qui nous offre ses
chaises et tout le confortable qu’on peut souhaiter de trouver dans
un établissement de ce genre.
CONCLUSION.
Avant de nous quitter, ami lecteur, un dernier mot. Nous
sommes bier ici pour causer : causons. N'est-ce pas que ce fut une
bonne idée que celle de la création de ce Jardin Zoologique, et
que la vue de tant de merveilles naturelles, rassemblées des quatre
coins du monde, recrée agréablement l'esprit? Jamais je ne
l'ai visité sans faire sur moi-même quelque retour salutaire,
sans perdre quelque préjugé, sans avoir senti germer quelque
bonne pensée, sans en rapporter un sentiment d’admiration pour
celte création infinie dont Je ne suis qu’un imperceptible atôme, et
de gratitude profonde envers le Créateur. Quelle inépuisable
— 170 —
variété dans tous les règnes de la nature! Comme chaque type
est original et complet! comme l'homme, ce chef-d'œuvre des
êtres, est tantôt grand, tantôt petit ; tantôt bon, tantôt mauvais,
selon qu'il choisit, parmi les êtres animés, ses termes de compa-
raison! Combien chez les animaux, l'instinct l'emporte souvent
sur l'intelligence et la raison humaines! Quelles leçons nous
donneraient, si nous n'avions trop d'orgueil pour leur en deman-
der, ces animaux que le vulgaire méprise, et dans lesquels nous
ne devons voir, avec Michelet, que des frères inférieurs ! Qu'ils
sont dignes de sympathie, mème ceux qui nous combattent! Les
plus beaux sont les plus fiers, les plus indomptables; ceux qui
bravent l’homme et qui aiment mieux mourir que de porter le
bât de la servitude.
C'est là, direz-vous, un paradoxe. L'homme est le roi de la
création ; les autres animaux sont faits pour le servir. Tous ses
efforts doivent tendre à obtenir d'eux le plus de services possi-
ble, à en utiliser le plus grand nombre. Tous ceux qui se refusent
à reconnaitre sa royauté, sont ses ennemis et son devoir est de leur
faire une guerre d’extermination.
Entendons-nous; tout en souhaitant avec vous de voir augmen-
ter le nombre des animaux dont l’homme peut tirer parti, ne me
défendez pas un peu de sympathie pour ceux qui maintiennent
obstinément leur indépendance. Peut-être, après tout, beaucoup
d’entre eux seront-ils soumis un jour et sont-ils la réserve que la
nature nous garde pour quand les espèces domestiques actuelles
seront tout-à-fait dégénérées ou seront devenues insuffisantes.
N'exterminons donc pas les espèces; écartons les individus qui
nous nuisent et essayons si de bons traitements ne nous feraient pas
— 171 —
des amis de ceux que nous regardons aujourd’hui comme des enne-
mis. Étudions-les de plus près; surtout ceux qui sont l’objet d’une
antipathie souvent aussi injuste qu'irréfléchie ; essayons de détruire
des préjugés qui sont cause que nous nous privons souvent d’utiles
auxiliaires. Commencons par ceux qui nous entourent, par les
oiseaux qui protègent nos récoltes en détruisant les innombrables
insectes qui les dévorent ; par les crapauds, objets d'horreur
pour tout le monde, innocents et doux martyrs de la cruauté des
enfants, et qui pourtant rendent de si grands services à nos
jardins polagers en les débarrassant des limaces ; par les lézards,
les salamandres, les couleuvres, reptiles absolument inoffensifs
qui ne fuient l’homme que parce qu'ils sont de sa part l'objet
d’une persécution que rien ne justifie. Guérissons-nous de l’hor-
reur superstitieuse que nous inspirent certains animaux nocturnes,
solitaires, sombres et bizarrement conformés, mais qui font plus
de bien que de mal: les hiboux qui choisisent la nuit pour faire
la guerre aux rats ; les chauves-souris qui, à chaque phalène
qu'ils attrappent au vol, sauvent nos arbres fruitiers de la dent
d’une centaine de chenilles ; l'araignée elle-même qui tend silen-
cieusement dans un coin le filet où vont se prendre les petits
vampires ailés qui la nuit troublent notre sommeil par leur insup-
1
portable musique, et qui ne se reposent qu'après s'être gorgés de
notre sang.
Quand nous aurons appris à mieux connaître les animaux, nous
serons devenus meilleurs envers eux; nous en associerons un plus
srand nombre à notre existence, nous aurons acquis de nouveaux
amis et de nouveaux serviteurs. Les sentiments de bienveillance,
de tolérance commune, de respect pour l’œuvre de Dieu auront
— 172 —
gagné du terrain dans le cœur de l’homme et en auront éloigné
d'autant l’égoisme et la sécheresse. L'horizon de la pensée élargie,
l’âme envahie de sentiments élevés et tendres, n'est-ce pas là ce
qui reste toujours des nobles plaisirs de l’intelligence? Et n'est-ce
pas là l’impression dernière qui nous est restée d’une visite au
Jardin de Zoologie ?
Anvers, Juillet 1861.
PISME
DES
PERSONNES QUI ONT FAIT DES DONS
SOCIÉTÉ ROYALE DE ZOOLOGIE D’ANVERS.
DONATEURS, DONS.
S. M. LE ROI DES BELGES...... 2 Loups des Ardennes, ainsi que leur
loge.
S. M. LE ROI DE PORTUGAL... 2 Vautours Royaux, une collection de
Coquillages et peaux d'oiseaux.
S. A. R. LE COMTE DE PARIS... 1 Coq de Bruyère.
-A. LE PRINCE HALIM PACHA
JRSIL ER" LIN DR Se 2 Antilopes Adax, 1 Grue, 2 Oies
armées, 2 Oiseaux Royaux.
CA
A.
ME ADAM ARE IS Plantes (oléandres).
ADMINISTRATION DU CHEMIN DE
FE HO RRRRSERS Grillage du côté de la station.
D AGHPPAANATVELS... :.-.... 0 3 Hamsters.
» ANTHEUNIS, à Louvain........ Des Moutons à 4 cornes, des Perdrix de
Gambra, 2 Gazelles du Maroc, ete.
» AUG. AULIT, à Anvers. ...... 4 Ichneumon d'Egypte.
DONATEURS. DONS.
B.
DR NE DEN AP ANVETSES ae Tatou (empaillé.)
BARKENSTEIN, le capitaine.... 1 Chat-Tigre.
BErsAletdocieurs Rs eee re 1 Kinkajou.
BERCHEM, à Anvers, . ........ Objets d'anatomie.
BERCKMANS, à Lierre........ Diverses plantes.
BLONDEL, CH., à Anvers...... 2 Poules du Japon.
BONNELANCE, à Stavelot...... 1 Moyen-Duc, 2 Renards.
MM. BRANTIES & Smint de Pur-
MELCAUT ER EPP TE Re 1 colossal squelette de Baleine.
ERIC MENCADIIAINEE CRC { oiseau Pape.
BRORARTNIOS ARE ESS 2 Sangliers, 1 Grue et 4 Blaireau.
BRowN, consul belge à Akyab. 1 Éléphant femelle.
BROWN, Je vcapitame..""°" 1 Singe. L
BRUYNSERAEDE, à Anvers..... Plusieurs Ours.
C.
GE CC ATEN MER A RCE <= Plantes diverses,
CANTILLON, le capitaine. ..... 1 Bélier noir à quatre cornes.
CAROLUS, le docteur......... 1 Pécari à collier.
CARIDIA, J., à Alexandrie.... 1 Bélier et 1 Brebis de l'Arabie, 1
Ichneumon d'Égypte,
CATEAUxX-WATTEL, à Anvers... { Singe Guénon, 3 Panthères noires de
Java, d’une beauté extraordinaire,
dont 2 nées à bord du navire
Henry-Joseph, de MM. Elsen & Van
Linden et procurées à la Société par
les bons soins du cap. Parmentier.
CATEAUX, JULES, à Anvers.... 1 Cerf de Virginie, 3 Ratons-laveurs,
1 Sarrigue.
CENIE, R.J. A., consul des Pays-
BAS APANVETS EE ere 2 superbes Pigeons Couronnés des
Molluques, 1 squelette d’Orang-
Outang.
CHANTRAINNE, AÀ., à Anvers... 1 Bloc bois de fer.
CHANTRELLE VAN DER STAPPEN,
daDTUSÉS PRE EEE { Singe Malbrouck.
CHRISTIAENSEN, négt......... 1 Singe Sapajou.
CAES Ie Cantine". 2 Chiens du Pérou.
DONATEURS.
M: CoemaErtTs, à Turnhout
LCORCINESS ESS:
D UICOOMANS, ATEN EC. .
» CORNELISSEN, le capitaine...
» CuRTIUS, à Saxe-Cobourg. ...
ME DAVID AIS RSR...
D DAVID VERPBIS TERRE 0
» De BEUCKkER, horticulteur....
» DE Boon, ROMAIN, à Anvers...
» DE BOSSCHAERT, CH...
» De BroxckarT, membre de la
Chambre des Représentants.
» DE BROUCKERE, H., gouver-
neur de la province
» DE CATERS, le baron P. J., à
AINCIES SAR EEE à
» DE Knyrr, le Chevalier, à
Waeclhem #4:
» DE LAUNoy, A. à Jemmapes..
» DE LIAGRE, ÉD... ....
»UDEMMÉGRE, LD. nn.
pDEMPANCE, Je à
s DECCEME 1.
» DELVAUX, ALFRED. ....
» DE MEIRE, le capitaine.
» DE MEULENAER, Fils...
» DE Mort, à Hornu.....
ss...
» DE Pois DE WATTREMONT, à
IDE PRE
DE PRET, lebaron.....
Ca
DE ROTE, consul-belge à Alger.
175
DONS.
2 Cigognes blanches.
1 Ours noir d'Amérique.
2 vases pour la facade du Musée.
| Vautour.
2 Aigles Autours.
D.
Cadres d'insectes exotiques.
2 Demoiselles de Numidie.
Colleetion de plantes.
1 Condor, { Lama du Pérou.
Perches et plantes.
» Coqs de Bruyère à queue fourchue.
Dictionnaire d'Histoire Naturelle, par
Drapier.
Canards exotiques, divers objets et
animaux.
4 Aigle de Manille, un Coati brun,
2 Faisans argentés.
Plusieurs collections de plantes et
d’arbustes.
2 Paons blanes.
La re liste des dons, illustrée
1 couple de Pigeons Paons noirs.
Un néflier et diverses plantes, { cadran
solaire.
Dessins hiéroglyphiques pour décorer
le Temple Egyptien.
Une partie d’Insectes.
1 Tortue de mer.
1 Pécari à collier.
2 Sangliers des Ardennes.
1 Milan Royal.
4 Osde Cétacé fossile, 1 Bouc du Thibet,.
1 Aigle Royal.
— 176 —
DONATEURS. DONS.
Mr DE RuyTER, le capitaine..... 1 Pélican brun, 2 Moutons de Saint-
Domingue.
DE IS LV SEE TS MAUR TR INR 1 ouvrage sur les Odonates.
DMDESPIBRRE so meute OU Oiïe tuberculeuse blanche.
» DE SOUANCÉ, à Paris... 1 Coracias.
» DE SWERT, officier de la marine
OVAIRES RE Re { Civette, 1 Serpent, 1! Boucdes Acores.
» DE VRIES, notaire à Grobben-
ONE MARTEL RE ME 1 Héron.
» DEVRIES-VERMEYLEN, à Anvers. 2 jeunes Ours.
DD EVA EL NAS ete 1 collection de Coquillages fossiles.
» DE WILDE, J. J., le capitaine. 1 Perroquet amazone à tête bleue.
D ADIERCKSS APN NN AUINR ETES 1 Chevreuil de l’Espagne.
» Doanes, le capitaine......... 1 Ours noir.
» DocTEUR, à Malines......... 1 Faisan varié. F
DD VIT UP A ANVErS Te RARE Dessin d’une fosse aux Ours.
» DHANIS, FRANG., à Anvers.... 2 Chèvres du Brésil.
Mme DHANIS, FRANÇ............. 2 Cerfs de Virginie.
Mr DHanis, Jos., à Anvers....... 1 Singe Cynopithèque nègre.
» Du Bois, GuiLz., à Anvers.... Echantillons de minéraux.
» DuBus, BERNARD, à Bruxelles. Un ouvrage sur l’Ornithologie.
» DurouR, officier de la marine
Royale: RARES . 1 Martre du Sénégal.
» DUMORTIER-BAVAIS . ......... Une partie Dablias.
» DuraND, médecin de la marine
Royale PAPAS ter { Marail.
» DUREUIL, à Paris... ..... ... Coq et Poules du Mans.
D ÉDURBET ARR AMAR RES Dessin du diplôme de la Société.
E.
Mr ELSEN, J. A à Anvers. .....° 1 Antilope Cervicapra, 2 Singes, 2 Ga-
zelles, 4 grande Tortue de mer,
2 Tatous etc.
)MÉCSEN=CATRAUXE EC LC 1 Paca du Brésil.
» EMONCE, à Sante Thomas de
Guatemala eee ReRer 1 Kingkajou.
ETIENNE, P.M , Préfet aposto-
liques des Régions arctiques. Habillements de Lapons en peau de
Rennes.
» EYCKHOLT, le capitaine... ..... Dépouilles d'oiseaux de l'Inde.
DONATEURS. DONS.
Mr FERNAU, consul belge à Buenos-
ANTES RRRNE sen 1 Lama.
» FRANK, Fils, à Anvers........ 1 Ours brun.
DE FRASERS JANET. Le 1 Renard argenté, 1 Panthère.
DRANCRONN 4 Cerf du Texas.
» Fucxs, Fils,-4 Anvers. ....... 1 Jaguar.
G.
MÉIGEENS ARRET ue 2 Perdrix de Mogador.
» GEUDENS, à Borgenhout...... 1 partie roses.
» GEVERS, JEAN, au Havre...... 2 Vautours Royaux.
(POSE INR CNRS 1 Gazelle d'Égypte.
MM. GISLAIN et WAEGEMANS...... Canard de la Caroline, 2? Vautours Uru-
bus, 3 Aras Aracanga.
Mr GopscHaLk, ofhicier à bord de
l'Emmanuel............. Coquillages.
MM. Gossi, Frères, à Anvers..... 1 Condor.
Mr GRAFF, à Odessa.....:...... 9 Demoiselles de Numidie.
» GRISAR, CHS, à Anvers........ 2 Rennes.
AACRIS AR VANDEIDT NE .. 1 Tortue de mer, 1 chèvre d’Angola.
» GUILLAUMOT, colonel......... 1 singe Coiata.
H.
Mr HANoN;, le docteur...:......… Collection de Papillons.
» HANQUET, à Rio-Janeiro...... 1 Jabiru.
» HARDY, dela marine royale belge 1 Ouistiti.
» HEATON, capitaine, à Londres. 3 Senegalis Astrilds.
» HELLYER, capitaine .......... 1 Chacal.
» HENRATH, à Londres ........ Description d’une Baleine prise en
Australie.
» HERKENPRATH, nég........... 1 Serpent à sonnettes.
» HERMITAGE, JOHN, consul belge
ACHEMbie.: 2. D 1 jeune Éléphant mâle.
» HEYPRAERT, oflicier de marine. 1 Civette.
A
—
Mr
— 178 —
DONATEURS., DONS.
* HiLDyARD, à Rio-Janeiro..... 1 Toucan, 1 Agouti, 1 Cavia.
HIcPANT anBergens” 1. 2 Loups de Norwège.
HouPecu,comte de, Bruxelles. 2 superbes Couroucons pavounins em-
paillés.
HOYSMANS AI APE EC rer 2 Mouettes à pieds bleus.
1
TSNARD AUNHAVEE Er ESC 1 Perruche coryphile de Goupil, (em-
paillée )
Je
® JACKSON, le capitaine RoB, ... 1 Condor.
JEPSEN, le Capitaine +. ©... 1 Chacal de Barbarie.
JOOSTENSMAUG Rate PEN CAEe 1 Aïgle pygargue.
JOSSON APAMVERSN AE 2 Ours.
Jupicr DOS SANTOS, à Villa Nova 2 Chevreuils, 1 Louve, { Chat du Por-
tugal.
JACOBSECASTEELS PAT 1 Serpent à sonnettes, 2 Crocodiles etc.
JACOBS UACOP ER AURA CRE Dépouilles d'oiseaux.
K.
KeTs, JACQ., directeur de la
SOCIÉTÉ PR Le 1 Milan noir, Serpents, Tortues, Pores-
épics etc.; plantes, volières et oi-
Seaux.
KEANE , le capitaine. ........ Objets chinois et armes de sauvages.
KNUDSEN, le capitaine ....... Î jeune Crocodile, 1 Singe Mangabey.
KRAMP JUPES OR AC VAS 1 collection de Pivoines.
KRaAMP, JULES et JEAN, à Ho-
POKER MERE une 2 Spatules blanches:
L.
F LANOY, J., Consul belge à
Manille rer Ur Dépouilles d'oiseaux.
Mr
))
DONATEURS. DONS.
LE CANDELE, à Anvers ........ 1 partie de plantes.
LECHÈRE, le capitaine......., 4 Cerf Hippelaphe, 1 Cerf Porcinus,
3 paires Colins de Californie.
LE GRELLE-DHANIS, à Anvers.. Cabane des Cerfs-Daims, magnifique
cage chinoise, plusieurs ouvrages
scientifiques, Perroquets etc.
ÉRAGRELER DMC... 2 magnifiques Agaves.
LOONENS, le capitaine........ 4 Crocodile qui a vécu 13 ans au Jar-
din et avait atteint 9 pieds de lon-
gueur.
Loos, J. FRANCÇ., bourgmestre. Divers oiseaux et perruches rares.
Magnifique STATUE.
Loos, J., à Amsterdam ...... Dons annuels d'œufs de Canards Tador-
nes et divers sujets.
ÉBDONICN ERA «1: Le 1 Potamys Coypu.
M.
Mr Maxs, ERNEST, à Odessa..... 2 Chameaux,5 Demoiselles de Numidie.
Mar MiccaN, à la Havane... 1 Ours Malais.
ManNTIPLAY, à Londres. ....... 2 Ouistiti à pinceaux.
MAREY-MONGE, le général..... 1 magnifique Lion de lAtlas, 2 Autru-
ches d'Afrique.
MARINEX, le docteur......... 2 Cochons du Brésil.
MARS, letdocteur: "200. .2 Divers ustensiles et armes de sauvages.
MARTIN, le docteur, au Texas.. 3 Cerfs.
Meger, consul belge à la Havane 1 Coati, 3 Crocodiles, 1 Kinkajou.
MeLces, fils, à Anvers....... Divers ustensiles et armes de sauvages
de Sumatra.
MEMBRE ANBatAviae 2e... .:.. 1 Serpent Python.
Micmiezs-Loos, à Anvers.... Pigeons de la Jamaïque, Canards mus-
qués, Pintades, plantes etc.
MircHezz, directeur du Jardin
Zoologique, à Londres... 1 Antilope Nyl-Ghau.
MorETus, Cx., de Bouchout.. 3 Daims mouchetés , diverses Oies
d'Égypte et du Canada.
MORETUS VAN COLEN......... 1 Oie Bernache.
MORERMENCIUÉES. ..:..:1:., Poissons rouges.
N.
Mr NEUBOURG-TIRCELIN .... .... Echantillons de beaux minéraux:
— 180 —
DONATEURS. DONS,
Mme NoTTEBOHM, la baronne G., à :
ARVETS Een 1 Grue des Indes, 1 Pigeon couronné.
MRINVS TRE OUT ne NACRE Description d’un nouveau Mollusque.
0.
MM. ORBAN, à La Roche........ 1 Grand-Duc.
MEOBOUSSIER SJ ENTER 2 Scarabées Actæon, insectes rares du
Mexique.
P:
Mr PALMAERT, VICTOR, à Anvers... 1 Singe Capucin.
» PALMAERT, officier de la Marine. 1 Dépouille de Singe blanc.
» PARMENTIER, le capitaine... .. Armes Indiennes.
» PAUWELS, J. C., à Anvers.... 1 Léopard.
» PECHER, CH., Anvers........ 2 Autruches, 2 Vautours royaux.
» PECHER, Épouarr, consul-
général de Belgique à Rio-
TANEILO CRE UE 1 Hocco, 2 Perruches, 1 Paca brun,
1 Toucan, 1 Parresseux, 1 Ser-
pent, Papillons, etc.
MEMPELGRIMS ARE ne Partie Dhalias.
» PETIT, off. de la Marine Royale. 1 Herbier recueilli aux iles Schetland.
» PICARD, off. de marine....... Plusieurs dépouilles d'oiseaux.
» POELMAN, le docteur, à Gand. Anatomie d’un Tapir de l’Inde.
MM. Poré, Cu. & L., à Londres. 2 Couguars, 1 Chat-Tigre.
Mr PopeLAER, le baron......... 1 Coati.
R.
MA RAMAERERS; Che... Dictionnaire d'Histoire Naturelle en
15 volumes ; 2 Aras.
Mile RANSCELOT, à Anvers....... Collection d'œufs et de nids d'oiseaux.
Mr Ravers, J. L., à Anvers...... 1 Choquard des Alpes, 1 Blaireau et
1 Faucon Pélérin.
» RENESSE, le Comte de........ Oiseaux de proie, Reptiles, Polypes,
Coquillages et Insectes.
DONATEURS.
Mr RockWELL, le capitaine
ROosE, off. de la marine royale
RUCKER, G
»
»
OR sale Jate. «Le
SALEZ, le capitaine
SALOMON
SARELL, le capitaine
SCHLAIKIER, de Hambourg.
SCHMIDT, le capitaine
D'OUNO THON
SCHMIDT-SPAENHOVEN, à Anvers
S'HRICIERS EME CN
SERRUYS, consul de Belgique
MAparaiso 2. 28e
SIEDENDURG, le capitaine
SMAGGHE
SMEKENS, GÉRARD
SLT TUE MERS
SMET, le capitaine
SOMMÉ, professeur
STALINS
nn nn ss
STRYLOS
Mr
»
Tizzy, à Louvain
Timm, le capitaine
SELYS DE LONGCHAMPS, à Liége.
STREPPART, Esq. à Londres...
181 —
DONS.
1 Ours noir.
. 4 Hocco, 1 Singe.
Peau de Loup tué près de Riga.
S.
1 Chat-Tigre.
1 Renard de Buenos-Ayres, 1 Singe
Sapajou.
1 Mouton à oreilles pendantes.
. À Cerf mulet.
1 Tortue de mer, 1 Chat sauvage du
Brésil.
. 1 Chien-Loup.
Ouvrages d'Histoire Naturelle.
. 2 Tortues de mer, 1 Canard musqué,
4 Pigeons de Rio, 1 Cardinal gris
huppé et 1 Ours malais.
à
2 suberbes Condors.
1 Ours malais.
Dessin à la plume représentant la
Création.
1 Coati.
2 Collections de belles plantes.
1 Coati.
Défense de Poisson-scie.
Cadres peints.
4 Chevrotin des Indes.
1 Tortue de mer.
Dépouille d’un Tangara du Mexique.
T.
2 Dasques de la Nouvelle-Hollande.
1 Sapajou, Perroquets etc.
» TRASSAERT, officier de marine. 1 Tamtam chinois, 1 Chèvre des Indes.
12
— 182 —
DONATEURS. DONS
U.
Mr Uicens, F., à Schooten....... 2 Singes Callitriches, 1 Paon blanc.
» UYTTENHOVEN, ÉD., capitaine... 1 beau Madripore et des Coquillages.
V.
Mr Van AKEN, le docteur, à Gand. Collection de belles plantes.
DEVANDBAEDENS EN EE 1 Poisson Lophi Baudroie.
» VAN CUTSEM, consul belge à
ROfter dam ME 2 Pigeons couronnés, 4 Chevrotin.
» VAN Cuyck, EM. à Anvers... Plan et tracé du Jardin, collection de
plantes,
» VAN DEN BEMDEN, le capitaine
JU POFÉE TC AMAR TRE 8 Perdrix de Mogador, 1 Tortue.
» VAN DEN BERGH, Max. ....... 1 Aigle pygargue, 1 partie Tourterelles,
1 Sapajou et oiseaux.
» VAN DEN BERGH-AERTS....... Plantes.
» VAN DEN BROEKE, commandant
de la marine belge........ 2 Oiseaux Royaux, 1 Singe macaque,
1 Mouton de St-Hélène, { Serpent,
. 2 Singes Atéles.
» VAN DEN NEST, CONST........ 1 Singe Macaque.
» VAN DEN NEST, G., à Anvers... Partie de Madripores et Coquillages.
» VAN DER AA, à Schelle....... 1 Veau à 2 têtes.
» VAN DER POEL, à Java........ 1 Léopard.
» VAN DER STEEN, le capitaine.. 1 Vautour royal.
» Van DER VEKEN et H. CORTEN. 2 Hiboux Grand-Duc.
JANANCDE MINACHA EC 1 Raton-laveur.
DÉNANODE IN VVERER LCR 1 Tortue.
». VAN DIEPENDAEL, le capitaine F. Soins et dons divers au transport d’ani-
maux.
» VAN GEND, Jos., à Anvers .... Cabane des Hippelaphes.
» VAN HAvRE, le baron Euc. ... 2 Coqs de Bruyère, cadres d’Insectes.
» VAN HAVRENUITILES 2. 1020000 Arbres et arbustes.
» VAN HAVERBEKE, commandant
de la marine belge ........ Poule sultane, Chimpanzé, Antilope-
Guib et plusieurs autres sujets.
»' VAN KEYMOLENEE 5... Lu Collection de plantes.
VAN LERIUS, GUILL. ......... 1 Cresserelle.
— 1835 —
DONATEURS. DONS.
Mr Van MEERBEECK, le docteur.. Ouvrage sur la vie de Dodoëns.
» VAN MERLEN, Eb., de Strasbourg 1 Lion et { Lionne de PAtlas.
» VAN NOTEN, P., à Anvers... 1 Singe Coita.
» Van NoTEN, à Londres....... 2 Couguars.
» VAN PRAET, A. consul belge
à Buenos-Ayres .......... 1 Aigle aguya, 1 Pécari.
DAV AN RATS DM. ne 4 Kinkajou, 3 petits Caïmans.
» VAN REGENMORTEL, Ec....... 2 Moutons de Barbarie, Mineraux,
DUVEREMANS AC... 0. Divers oiseaux.
DAVENT Ie CAPE... 1 Grand Singe Papion.
» VERBERT-VERRYDT........... 1 couple Pigeons romains,
De VERBUEREN ARE. 7... Grandes cornes de Cerfs et objets
chinois.
POVBRHABGENS HIS ER . 2...) 1 Sarrigue.
» VERMERLEN, fils......... MACOAE
» VERSCHAFFELT, à Gand....... 1 partie de Pivoines.
» VEsEY, consul des États-Unis.. 4 Cerf de Virginie.
» VoLrKAERT, consul belge à Bom-
LENLE à 2 VONE : CORRE 1 Antilope Nyl-Ghau.
W.
Mr WESTERMAN, directeur du Jar-
din Zoologique d'Amsterdam 2 Cacatoës, 2 Rats du Japon.
» WOLTER, commissaire de la
HAINE FOVAE NL. 0 1 Ichneumon paradoxal.
Je) CEA HA EU OS PAPE PE Diverses plantes
» WURTEMBERG, le comte GUILL.
(LG à: LOPNANCE P REEE es % Vipères, Insectes.
Z.
Mr ZELIEN, le capitaine ......... 1 Scarabé rare d’Akyab.
» LEZINIA, le comte, consul-géné-
ral de Belgique à Alexandrie. 2 belles Autruches et plusieurs autres
animaux.
» LüBER, ingénieur............ 1 Aréolite et plusieurs fossiles.
TABLE DES MATIÈRES.
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La Volière des Hoccos........ LÀ GNT AE TE D »
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Liste des Animaux exotiques nés au Jardin ............... LOI
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Le CafÉnAUEEsque. 00e AT lie een » 26-169.
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ÉIBE DÉS DDR TES à ne à 2 0 D Ne AND DA a es pa DATI or
— 186 —
ANIMAUX.
ORDRE DES QUADRUMANES.
*
PAGE. PAGE.
ATAUENAS ER CA A PAPE EN 42 | Macaque Bonnet Chinois... 99
AE lEMBeIZze but REP 96 | Macaque ordinaire......... »
ANCIEADNA NE KE AANRER ) Mangabey à collier. ........ 60
CHMPANZE NE PR PRES 44% Ouistite.L. MPPMÉREREERES 6
Cynocéphale Mandril....... 60 "Oran Outan ENTREE 40
MHPONMOM ÉCART EEE 42%\ /PapiOns es... ep EPAeE 98
GbbON NOIRE TEE ES MMS » SAPAJOUSE EUROPEEN 60
GHENONMPATAS EE AE ANS 09 |
ORDRE DES CARNASSIERS.
PAGE PAGE.
CARACAS IRAN Le Cr EE A 119 SL OU p ARE). RER 148
GhacAR ACER QU 117 108% A outres Ar) HERINARES PA
COUSUATE ES RARES LT PRESS 118 | Mangouste d'Égypte... ..... 120
Guépard. . ... SRE CL EPA AS A) Ours PR PE RRNPREeE 49
Hyénes pete na 2930) MBanth Te PER ARRETE MS
AU AD SLR R ENS RnE SAUPERAON lAVEUR EMEA RRNEES 120
DÉOpar ds: RON eMAnNae SD IMRENATUS APTE 61, 119, 12
LIDNS RC pet ES. cs 28, 1074 iere Royal} 7""1ererrR 32
ORDRE DES MARSUPIAUX.
PAGE.
KARAULONSA AMAR PE a Ma UNE Fer AE Re RS 62 63
ORDRE DES RUMINANTS.
PAGE. PAGE.
AnHlopes LMSS LA AA MSN PGA Te ENS E CRC URSS 86
Cents Rseeennn 108: 109 140% 2Lamaste RAR 144
Daims-difcosse Un 616 | AMoutons LPS AA ER 66, i11
Chèvres, Béliers, Mérinos, NaACK Sr CARE: SES 144
ArraliletiMouflons.* "#60 01018 7ÉDUS PTE ERP ER RRERE 110
Dromadaires et Chameaux 85, 86
ORDRE DES CÉTACES.
PAGE. PAGE.
Baleine. Peer 442% Dauphin et ere HAE 113
— 187 —
ORDRE DES PACHIDERMES.
PAGE.
ÉOCHONS ENT 0 RSR 20 HAN) PP ON CERTES
COUATEA Eee JEMSSanc her Re
Blénhant Ne er). 90 | Rhinocéros.......
Onaga ou Dauw........... 959 NP ZÉDrE SERRE ER
PERTE : 2 EE RSR. 115
ORDRE DES ÉDENTES.
PAGE.
AFOUNPaAreSSeUxX EE 07 43 | Tamanoir Fourmillier
Pangolin Javanais.......... 150] ATATOUS PARENTS
(DNA TOITE de ue 0 RO CAE
ORDRE DES RONGEURS.
PAGE. |
RE ee . . à 66 |» Porcs-épics:
Cavia Capybara............ 156 SOUS PRE ERP
Cobayes ou Cochons d'Inde. 65 | Rats.............
Pofunys Coypu...…. 417 157 |
OISEAUX DE PROIE OU RAPACES
PAGE
1:10 LE. SCENE AO TANISS 160 |. Faucon Nero
BUSCRPRRRÉ EE rie 76 | Grand-Ducs.......
Choucas, Pies et Martin Rose- Milan Royal. ......
He IEMPOpE. 70. 18 1 VautourEe er
CODE |. un. DA
ORDRE DES PASSEREAUX.
PAGE
CROUCAERRE r.… 130 Moineau"
Martins chasseurs.......... » Paradisier 0204:
ORDRE DES GRIMPEURS.
PAGE
ATAZONES RE... 0. 20 PPerruches Peur tr.
LÉ BRRS JT HPORNRES te AO Per oquets 70
CAN EEE... |. 10 ATMIPPSITIACES EM ru
CODE PRE... 91 | Stryps Abroptyle
Gricka PEUR. |). 21 | Touroucous.......
NE IR 147
PAGE.
NE RE 13
LE 11
SAR 16
10, Ti, 72
PAGE.
STE 102
RARE 48
— 188 —
ORDRE DES GALLINACÉS.
PAGE. PAGE.
AC CEONS SES ES he ct A. 125 | Lophophore resplendissant.. 129
PARUS SM A LICE Re 02. | Paon SEE PERS 1922, 124
HN TONS PA ENT Are 1250 M PAUXIIMITU CPS PER Fe. 120
Raisans ee ee 52, 127, 128, 129 | Penelopes, Guans ou Jacous. 126
HOGCOSE bre Lee 199, 125
ORDRE DES ÉCHASSIERS
PAGE PAGE.
RRSTTANESS AUDE SET UE 18012 HüitRersE..:. MERS 139
AD TETE MAR te ee 591] JabiTUe | HREP MERS 134
BAFCe MOUSSE ARE LC TE 12071" TDi OPRRRT :. REReE 54, 137
Bécasseau eanut. 2 0e 140 | MMAnChOISPE "1 "CCREPREE PERS 54
CATAMA EAN ANS 135 | Oiseau royal ou Grue cou-
CILOCRES UMR AA Er 132 TONNÉEP. LH, PÉCERPNERR 131
Chevalier aboyeur ......... ADR MON TENES,. : PMARRLS AE 130
Chevalier gambette ........ 180) PINS OUINS PR ARC ER ERS 04
Pauris Corbie Hem ARS 198: /PIuviers 2e. CPE LR RE )
Combattants en AE Ne 139/ M Poules d'eau Te 0er 140
Demoiselles de la Numidie.. 131 | Poule sultane............. 140
RiamMants te ets 136 | Sanderling variable ........ 140
ROUIQUEN EPA RENE 140 | Spatules ou palettes .... 54, 134
GDS 0 RONA AUS AVIS 132 | Tantales d'Afrique ......... 134
HÉRORS AN AP ARR MAUR 130 ANVannEAN HE ÉCRIRE 110
BRÉVIPENNES.
ATEN ES RARE RTE 15 MSMINCAS ALES". 77 TETE 154, 155
ORDRE DES PALMIPÉDES.
PAGE. PAGE.
LUDO ETS ARE se ANNEES DAMES SEARenC LT 103, 104
Canards one re 104105 RPÉEANS EME LES 408
Cygnes..... DÉPAae nde 103: MSarcelles VOPeRRES SERRR 105
REPTILES.
PAGE- PAGE.
Caméléon re Penn 55°: |\ Serpentipith on." AERSS 59
Caïman à tête de brochet ... 106
D'ARE
STATUTS ET RÉGLEMENT
DE LA
SOCIÉTÉ ROYALE
DE ZOOLOGIE
ÉRIGÉE A ANVERS
DANS SON LOCAL S 5, N° 1005, 1006 ET 1169,
CONTIGU A LA STATION DU CHEMIN DE FER ,
SOUS LA BIRECTION DE
M. JACQUES KETS.
FE
CZ
ANVERS,
IMPRIMERIE DE GUIL, VAN MERLEN , IMPRIMEUR DE LA VILLE.
STATUTS ET RÉGLEMENT
SOCIÉTÉ ROYALE DE ZOOLOGIE.
2 STATUTS ET RÉGLEMENT
SOCIÉTÉ ROYALE
DE ZOOLOGIE
ÉRIGÉE A ANVERS/
DANS SON LOCAL 5 5, N° 1005, 1006 ET 1163,
CONTIGU A LA STATION DU CHEMIN DE FER,
SOUS LA BIRECTION DE
Re
TT, DA NS
IEEE
a
ANVERS ,
IMPRIMERIE DE GUIL. VAN MERLEN , IMPRIMEUR DE LA VILLE.
1860.
Par devant nous, XaviEr-ANTOINE GHEYSENS , notaire pour l’ar-
rondissement et la résidence d'Anvers,
COMPARURENT :
M. Rocu-Jean-Antoixe CENIE, consul-général des Pays-Bas, à
Anvers ;
» Pierre-Josepn DE CATERS , propriétaire et banquier ;
» Jean-François LOOS , échevin de la ville d'Anvers ;
» Gusrave-ApozrnEe-Guicraume PIÉRON, échevin de la ville
d'Anvers ;
» Cnarzes-Josers-Épouarr DE CUYPER, greffier provincial à
Anvers ; ”
» François-Josepx RIGOUTS-VERBERT , pharmacien et profes-
seur à l'hôpital civil, et
» Jacques KETS, naturaliste.
Les comparants demeurant à Anvers;
Lesquels ont dit que mües par un sentiment de bien public,
quelques personnes se sont entendues, pour réunir les éléments
nécessaires à l'érection d’une Société de Zoologie, dont le siége
serait à Anvers et dans un double but d'utilité et d'agrément.
Qu’elles ont pensé que les éléments indispensables se sont ren-
contrés dans la personne de M. Jacques Kets susdit, dont les
TEE
connaissances spéciales le rendent parfaitement apte à former et à
diriger l'établissement , et dont les collections , qui seront abandon-
nées à l'usage de la Société, formeront une précieuse acquisition.
Que les premières ressources financières ont été obtenues par les
souscriptions des habitants de la ville, dévoués à sa splendeur, et
qu’à la vue de la faveur avec laquelle leur création est reçue, ils ne
forment pas de doute que le complément de ces ressources ne fera
pas défaut.
Que par contrat reçu par nous Notaire Gheysens le 1°* Mars 18453,
enregistré, M. Roch-Jean-Antoine Cenie et M. Jean-François Loos,
susdits, le premier comme président, le second nommé comme
secrétaire de la commission provisoire, ont acquis, pour compte
de la Société :
Un jardin potager avec habitations sis en la cinquième section
extra muros de la ville d'Anvers, contre la station du chemin de fer,
portés au cadastre sous les n° 1005, 1006*, 1163°, de la section
E pour une contenance de 1 hectare 59 ares 40 centiares, vers
laquelle propriété ils ont obtenu un accès spécial en vertu d'un
traité avec l'administration du chemin de fer, conclu définitivement
par un acte avenu par devant nous Notaire Gheysens, le 25 avril
dernier, enregistré.
Qu'ils ont payé le prix et les frais d'acquisition, des fonds faits
par les premiers actionnaires.
Que dans l'assemblée générale des actionnaires du six du présent
mois de Juillet, constituée sous la présidence dudit M. Genie, le
conseil d'administration a été composé de cinq des comparants,
SAVOIR :
M. Prerre-Josepn DE CATERS, comme Président ;
Jean-François LOOS ;
» Gusrave-Anozrne-GuiLcaune PLÉRON ;
» Crarces-Josepn-Épouarp DE CUYPER , et
») François-Josepn RIGOUTS-VERBERT, comme administra-
teurs.
(=
S
Et au vœu de ladite assemblée générale, les comparants déclarent
arrêter les statuts de ladite Société, ainsi qu'il suit :
ARTICLE PREMIER. — Îl est formé une société civile sous la dénomi-
nation de SOCIÉTÉ DE ZOOLOGIE : elle aura son siége à Anvers.
Son but est de propager d’une manière agréable, le goût et les
connaissances de l’histoire naturelle, d’en faciliter l'étude aux
membres de la Société, ainsi qu'aux artistes et élèves de l’Académie
Royale des Beaux-Arts el aux élèves de l'École de médecine et de
l'Athénée d'Anvers.
On formera, à cet effet, des collections aussi étendues que le
permettront les ressources de la Sociélé, tant en sujets vivants
qu'empaillés ; ainsi qu'une bibliothèque, composée d'ouvrages
ayant trait à la science.
Art. 2. — Son capital social sera de cent mille francs, représenté
par mille actions nominatives de cent francs chacune.
Arr. 3. — L'association a pour objet la possession des localités,
du mobilier, des collections et des animaux.
Elle pourra créer, ériger toute autre société compatible avec celle
de Zoologie; ou s’adjoindre l’une ou l’autre société de cette nature
déja existante.
Art. 4. — Elle est constituée sans terme fixe et ne finira que par
l'amortissement des actions, ou la délibération des intéressés , ainsi
que le prévoient les art. 17 et 21 ci-après.
Les associés ne pourront faire retraite avant ces époques , sauf le
droit de cession prévu ci-après.
Arr. 5. — Le sociétaire n’est passible que de la perte du montant
de son ou de ses actions.
Aucune résolution ne pourra non plus astreindre les actionnaires
à aucun versement supplémentaire, à quelque titre que ce soit.
Les directeurs seront dans le même cas. Par conséquent la col-
lection de M. Kets et lout ce qu'il possédera dans l’établissement,
sont totalement affranchis de toute dette sociale.
Art. 6. — Les actions jouiront d’un intérêt annuel de 3 °} échéant
le premier mai de chaque année et payable le 1° juillet suivant,
au plus tard.
PSE
Arr. 7. — Les titres des actions seront numérotés de un jusqu’à
mille inclusivement. Ils seront revêtus de la signature de tous les
membres de Fadministration et de l’association.
Les noms des actionnaires et le nombre de leurs actions seront
inscrits sur un registre tenu à cet effet.
ART. 8. — Dans les assemblées générales mentionnées ci-après, il
pourra être décidé que tout le capital de cent mille francs , ne sera
pas émis ou qu'il ne le sera que successivement , au fur et à mesure
des besoins.
Si ces assemblées décrétaient l'émission d’une autre série d’ac-
tions, leur existence ne pourrait pas modifier le sort du capital
primitif, à moins que cette mesure ne fût votée par les trois quarts
des membres possédant les 3/1 des actions non amorties.
ÀÂrT. 9. — Les actionnaires, leurs héritiers ou ayant-droit peu-
vent céder leurs actions de toute manière légale. En cas de cession,
le transfert sera déclaré à l'administration de l’association. Cette
déclaration sera inscrite sur le registre dont il est parlé à l’art. 7 ci-
dessus, et signée tant par le cédant ou son fondé de pouvoirs (et
dans ce cas la procuration restera annexée) que par le cessionnaire ,
et en outre constatée par un membre de l'administration. Mention
de ce transfert sera aussi faite sur l’action originale.
Arr. 40. — Aucun transfert d'action n’aura d’effet vis-à-vis de
l'association, que pour autant que le montant total en ait été versé
et qu'il aura été transerit, conformément à l’art. 9, et pour la
transcription de chaque action il sera payé deux franes par le cession-
naire au profit de l’association.
L'association ne pourra refuser la transcription des actions dont le
montant total a été versé, si le transfert est légal et s’est opéré d’une
manière régulière et conforme à la loi.
Arr. 11. — Les actionnaires primitifs sont de droit membres
effectifs de la Société. Le réglement intérieur déterminera la contri-
bution des membres et la rétribution des étrangers qui visitent
l'établissement.
Il y aura aussi des membres honoraires affranchis de toute rétribu-
tion, ce titre pourra être décerné en assemblée générale des membres
Li Mon
effectifs, aux personnes qui auraient rendu , ou seraient appelées à
rendre des services à la Société.
La Société conférera aussi le titre de membres correspondants aux
personnes résidant à l’étranger ou dans l’intérieur du pays, qui se
seront mises en rapport avec la direction de la Société dans un but
d'utilité, et à celles qui se seront distinguées par leurs écrits et leurs
connaissances en histoire naturelle et se seront mises en rapport
avee la direction.
Les capitaines de navires , appartenant au port d'Anvers et autres
qui le fréquentent régulièrement , pourront être admis , pendant leur
séjour , à la fréquentation , conformément au réglement.
ART. 12. — A l'assemblée générale des membres effectifs actionnai-
res, appartiennent tous les droits et actions de la présente association,
et de toutes autres Sociétés qu'il sera jugé convenable d’ériger en
adjonction à la Société de Zoologie , qui les réglementera. Les mem-
bres voteront en personne , et non par procureur.
Un conseil d'administration, composé de cinq de ses membres qui
sont à la fois actionnaires , les exerce activement et passivement en
son nom , en vertu de délégation soit générale , soit spéciale.
En vertu de délibérations de ladite assemblée générale , l’admi-
uistration pourra faire tous marchés, vendre , aliéner , acquérir ,
échanger, louer, emprunter, consentir hypothèque sur les immeubles
et gage sur les meubles, sans toutefois pouvoir jamais engager per-
sonnellement les actionnaires , ainsi qu'il est dit à l’art. 5.
Elle pourra transiger , compromettre , donner main-levée , faire
tous traités d’adjonetion avec des Sociétés compatibles avec Le but
social ci-dessus.
Le pouvoir d’aliéner ne s'étend pas à l'établissement lui-même,
à moins qu'il püt s'agir de translation et que celle-ci füt décidée,
comme doivent l'être les modifications aux présents statuts.
L'assemblée générale votera le plus-tôt possible les réglements
intérieurs , déterminera les droits et prérogatives des membres effec-
tifs, actionnaires et fréquentants, des membres honoraires et des mem-
bres correspondants; réglera la fréquentation des étrangers , des
artistes et élèves de l'Académie , des élèves de l'École de Médecine
DE
CADRES
et de l'Athénée; les attributions de l'administration et de la
direction ; le mode de son renouvellement ; de convocation de
ladite assemblée générale et tout ce qui tendra à faciliter la gestion
de lous les intérêts sociaux.
Les membres effectifs actionnaires primitifs, auront aux assemblées
générales , autant de voix qu’ils auront d'actions.
Leurs cessionnaires ou ayant-cause , auront une voix pour une
première de ces actions et une voix pour chaque nombre de cinq
actions en sus.
L'assemblée générale sera présidée par le président du conseil
d'administration, dont la voix, en cas de partage, sera prépon-
dérante.
Les procès-verbaux des assemblées générales seront dressés par le
conseil d'administration , qui est au bureau , et signés par le prési-
dent, le secrétaire et un membre de l'assemblée, délégué chaque
fois spécialement par elle.
Il y aura aussi une direction permanente qui, indépendamment
de ses attributions constitutives déterminées par l’article 48 ci-après,
pourra en recevoir d'autres du conseil d'administration.
Arr. 15. — La possession d’une ou plusieurs actions acquises par
succession , cession où autrement , ne donne point à l'acquéreur la
qualité de membre effeetif de ladite Société, ni aucune ües préroga-
tives attachées à cette qualité.
Le possesseur d’une ou plusieurs actions acquises, qui désirera
être admis comme membre effectif aura à observer à cet égard , les
prescriptions du réglement dent parle l’article précédant , en vigueur
lors de sa présentation.
Son admission fera aussi son titre de membre effectif.
Le membre honoraire qui acquerrait une ou plusieurs actions et
qui désirerait se voir admis en qualité de membre effectif , aura à se
présenter au ballotage de ladite assemblée générale.
Art. 14. — L’'actionnaire membre effectif, dont les actions vien-
draient à être amorties, ne perd pas sa qualité de membre eféctif
actionnaire ; seulement il n’aura ie droit de voter dans les assemblées
générales, que quand il s'agira de nominations à l'administration ou
CORNE TE EEE
à des commissions spéciales, ou quand il y aura lieu de voier sur
l'admission des membres effectifs , honoraires ou correspondants.
Celui, au contraire, qui aliénerait sous quelque forme et à quelque
titre que ce soit, toutes ses actions, cesse d’être membre effectif
actionnaire. Il lui sera toutefois facultatif de devenir membre fré-
quentant sans être soumis à une ballotage , et , dans ce cas, il sera
tenu de faire connaître son intention à l'administration , dans la
quinzaine après la transcription du transfert sur le registre.
Arr. 45. — En cas de décès , mort civile , faillite, déconfiture ou
interdiction de l’un ou de l’autre des actionnaires , les héritiers ou
masses, créanciers ou curateurs, n'auront d'autre droit que de faire
vendre à leur profit ou à celui des interdits, les actions dont ils
seraient propriétaires , de percevoir les intérèts échus et de toucher
le remboursement de ces actions si leur amortissement devait avoir
lieu aux termes de l’article 46 , sans pouvoir jamais , sous quelque
prétexte que ce soit, rien changer aux clauses du présent contrat, ni
entraver l'existence et la marche des opérations de l'association , ou
s'immiser dans les actes de son administration.
Arr. 46, — Tousles ans, à pariir de 1846, un pour cent du capital
émis sera consacré à l'amortissement. Toutefois, si les finances de la
Société Le permettent , l'administration pourra augmenter l’amortis-
sement , sans pouvoir excéder deux pour cent du capital émis et
encore sous l'autorisation de l'assemblée générale.
Le sort décidera des actions qui seront amorties annuellement et
le tirage en sera fait en assemblée générale des membres effectifs,
dans la séance dans laquelle l'administration rend ses comptes. Le
remboursement des actions sorties aura lieu un mois après , sans
fraction d’iniérêt, c’est-à-dire qu’il ne sera dû que l’année courante,
lors du tirage.
Arr. 17. -— Lorsque , par l'effet du tirage annuel, les actions se
trouveront réduites au nombre de 30 , les immeubles et les meubles
de l'association et en général tout son avoir, comme ses charges,
appartiendront en pleine propriété aux possesseurs de ces trente
dernières actions, chacun en proportion de celles qui lui appartien-
nent, à moins que la dissolution n'ait eu lieu auparavant , conformé-
RM or LS
ment à l'art. 21 ci-après el sauf ce qui est dit au $ 4 du présent
article.
A défaut de cette dissolution anticipée , le dit avoir , immobilier et
mobilier , sera la propriété indivise des possesseurs desdites 30
actions, lesquels seront convoqués immédiatement par l’administra-
tion de la Société , laquelle remettra à ceux qui se sont rendus à
l'appel, les titres, inventaires et objets qui reviennent aux actions
non amorties , ainsi que le relevé du passif, contre dûe décharge.
Les actionnaires présents à la convocation , seront censés les délé-
gués légaux des défaillants, pourront à la simple majorité prendre et
exécuter toutes mesures de conservation , nommer les officiers pu-
bliques , chargés de réaliser l'avoir commun et faire nommer par le
tribunal civil un notaire chargé de représenter les actionnaires con-
nus ou inconnus qui s’abstiendraient d'agir. Un vote est attaché à
la possession de chaque action.
Les intéressés aux dites trente actions restantes, pourront se
reconstituer en société et arrêter leur réglement par les deux tiers
des voix, soit 20 contre 40. Ainsi 20 voix lieront les 50 actions
représentées où non.
Cependant , les fondateurs voulant fournir une preuve nouvelle
du sentiment d'intérêt général qui les guide et désirant , à cette fin,
perpétuer l'établissement pour l'agrément et l'utilité du publie,
stipulent ici bien formellement , qu’au cas prévu par le premier
paragraphe du présent article, c’est-à-dire lorsque les actions se
trouveront réduites au nombre de 30, la Régence municipale, moyen-
nant la somme de 50 mille franes , pourra acquérir pour la Ville
d'Anvers , la propriété des immeubles et des meubles de la Société ,
sans exception ni réserve, en se chargeant en même temps de la
liquidation du passif.
A défaut de la Ville, pareille faculté est concédé à l'Etat.
La Ville et l’État auront chacun , trois mois pour se prononcer.
A cet effet, l'administration donnera l’avis voulu et selon les réso-
lutions prises, meitra en possession soit la Ville , soit l’État, avec la
condition de perpétuer à Anvers le maintien de l’établissement , soit
les possesseurs desdites trente dernières actions.
Aa
L'administration fera aussi, s’il y a lieu , la répartition desdits 30
mille francs, c’est-à-dire qu’elle assignera mille franes à chacune
des 50 actions susdites.
ART. 18. — Le conseil d'administration prend ses décisions à la
majorité des voix, trois membres au moins étant présents. En cas de
partage , la voix de celui qui préside le conseil est prépondérante.
Les poursuites et défenses , s’il y a lieu, se font à la requête du
président du conseil d'administration, agissant au nom de la
SOCIÉTÉ DE ZOOLOGIE.
Sauf en ce qui concerne M. Kets (Jacques) , et M. Vekemans
(Jacques) son neveu , le conseil d'administration nomme et révoque
le personnel de la direction, sous la sanction de l'assemblée
générale , là où Les réglements la stipuleront.
Son premier soin sera de régulariser la position du dit M. Kets
(Jacques) comme directeur à vie, et de son neveu, M. Vekemans
(Jacques) , comme directeur-adjoint.
Les membres de l'administration ne sont responsables que de
l'exécution du mandat à eux confié et ne contractent à raison de
leur gestion, aucune responsabilité personnelle.
La direction permanente, dont parle le paragraphe final de
l’article 12 et qui se compose du directeur, du directeur-adjoint et
du secrétaire, est chargée, savoir :
Le Directeur : De la conservation et de l'entretien des diverses
collections et animaux vivants; des soins d’empailler les animaux
destinés aux collections. 11 est chargé de proposer au conseil d’ad-
ministration , les échanges et acquisitions qu'il jugera utiles dans
l'intérêt des collections.
Il veille à l'entretien du jardin , des plantations et des locaux de
la Société.
Il est spécialement chargé de veiller à l'exécution du réglement
et de toutes les mesures arrêtées par le conseil d'administration.
Le Directeur-adjount est chargé de suppléer le directeur dans toutes
les parties de ses attributions et se trouve à cet effet placé sous ses
ordres immédiats.
Le secrélaire est chargé de toutes les écritures de la Société, de la
LE JOUE
correspondence, tant de la direction permanente que du conseil
d'administration, de la comptabilité, de la conservation des archives
e! des livres composant la bibliothèque de la Société.
il contresigne les quittances et Loutes autres pièces émanant de la
direction et du conseil d'administration. Il veille, concurremment
avec le directeur, au maintien des réglements et applique les amen-
des stipulées, conformément aux dits réglements.
Le tout sauf les modifications à introduire par l'assemblée géné-
rale ou le conseil d'administration.
Arr. 19. — L'administration convoque l'assemblée générale (voir
l'art. 12) quand elle le juge nécessaire. Elle soumet à l’assemblée
du mois de mai, le compte des recettes et dépenses de l’année écou-
lée et présente le budget de l’année suivante.
Les réglements intérieurs détermineront à l'avance, si pessible,
les autres réunions , ainsi que l'exercice du droit des membres effec-
tifs actionnaires, de convoquer l'assemblée générale.
ART. 20. —- Si, par suite de décès, démissions , cessions d'actions
ou par loute autre cause, le nombre des actionnaires membres
effectifs venait à être réduit en-dessous de 30, ce nombre sera com-
plété par des membres effectifs non actionnaires. Si les membres
effeclifs, actionnaires ou non, venaient à êlre réduits à un nombre
inférieur à 50, ce nombre sera complété par des membres fréquen-
lants, qui, dans l'assemblée générale, voteront sur toutes les affaires.
Ces suppléants seront désignés par le sort ex chacun jouira d'un
vote seulement.
Art. 21. — La présente association pourra être dissoute avant la
fin de l'amortissement prévu par l’article 17 ci-dessus , si la majorité
des actionnaires membres effectifs, réunissant entre eux les trois
quarts au moins des actions possédées par les membres actionnaires
eifeclifs, le décidait ainsi.
Dans ce cas, les possesseurs des actions non amorties à celte
époque, deviendront seuls propriétaires des immeubles et des
meubles et de tout l'avoir de l'association , à la charge de solder le
passif et ce, chacun en proportion de son intérêt.
Le conseil d'administration serait pour lors maintenu en foncuions
AN
et gérerait selon le vœu de la majorité des intéressés, jouissant cha-
eun d'autant de voix qu'il aura d'actions, présiderail aux réalisations
et à la liquidation qui s'opéreraient le plus tôt possible, en consig-
nant dans la caisse de l'État, les parts appartenant à des actions
d'absents non représentés, des défaillants ou opposants.
Néanmoins et conformément au principe admis en l’article 17,
lorsque l'assemblée générale aura décrété la dissolution de la So-
ciété, autorisée par le présent article, la Régence municipale pourra
acquérir pour la Ville d'Anvers , la propriété des immeubles et des
meubles de la Société, sans exception ni réserve, en se chargeant en
même temps de la liquidation du passif, payant l'intérêt ci-dessus
sur des actions non amorties, en consacrant un pour cent l'an, du
capital social émis primitivement, à l'amortissement des actions,
conformément à l’article 16 ci-dessus.
Ces actions une fois amorties, les actionnaires n'auront plus rien
à prétendre, le prix de 50 mille francs mentionné en l’art. 17 n'étant
dû que lorsque, par l'effet de l'amortissement social, les actions
seraient réduites au nombre de 50 et non pas lorsque la dissolution
est prononcée par l’assemblée générale, conformément au présent
article.
A défaut de la Ville, pareille faculté est concédée à l'État.
La Ville et l'État auront au cas actuel aussi, chaeun trois mois
pour se prononcer.
Et l'administration de la Société alors en exercice, veillera à
l'exécution desdites dispositions, ainsi que le veut l’article 17 au
cas y prévu.
Art. 22. — S'il s'élève quelque contestations entre les actionnaires,
membres effectifs ou non, leurs héritiers ou ayant droit, au sujet de
la présente association, elle sera terminée autant que possible par
la voie de conciliation en une assemblée de l’administration ou
bien en une assemblée générale des actionnaires membres effectifs ;
faute de s'entendre, la contestation sera jugée à Anvers par deux
arbitres , nommés, l’un par le demandeur, l’autre par le défendeur :
en cas de partage d'opinion, elle sera vidée par un tiers-arbitre.
Faute par l’une des parties de nommer un arbitre ou par les arbitres
de s'entendre sur le choix d’un tiers-arbitre, ceux-ci seront nommés
d'office par M. le président du tribunal de première instance
séant à Anvers, sur requête à lui présentée par la partie la plus
diligente. Les arbitres sont dispensés de l'observation de toutes
formes judiciaires et prononceront comme amiables compositeurs.
Leurs décisions seront rendues en dernier ressort et les parties renon-
cent dès-à-présent pour lors, par le fait même de leur intérêt dans
l’association , à tous recours en appel et en cassation , à toute requête
civile et à toute opposition d'exécution de la décision arbitrale.
Arr. 25. — Les actionnaires, leurs cessionnaires ou ayant-cause
qui n'auraient pas un domicile connu à Anvers, auront leur domicile
élu à l’Hôtel-de-Ville d'Anvers, auquel lieu tous actes et exploits,
tant en justice que hors, seront également valides.
Art. 24. — Aucun changement ne pourra être fait aux présents
statuts qu’en réunissant l'assentiment par écrit des trois quarts des
actionnaires membres effectifs, sans que toutefois aucune modifica-
tion puisse être apportée aux articles D, 16, 17 et 21.
Dont acte. Fait et passé à Anvers, en notre étude, l’an mil huit
cent quarante-trois, le vingt-un du mois de juillet, en présence des
sieurs Corneille Felbier et Chrétien Verbraken, tous les deux maïtres-
cordonniers, domiciliés à Anvers, témoins requis, lesquels ont signé
avec Messieurs les comparants et nous Notaire, lecture faite.
(Signé) R. Cent, P. J. De Caters, J.-Franç Loos, G. Préron,
E. De Cuyrer, Ricours-Vergerr , Jaco‘. Kers,
C. Ferpier, C. VERBRAKEN, XAV. GHEYSENS.
Enregistré à Anvers , le vingt-deux juillet 1800 quarante-trois,
vol. 210. f 79 R° C. 2. Reçu en principal cinq francs neuf centi-
mes ; faisant avec les additionnels six francs soixante deux centimes
(six rôles et trois renvois).
(Signé) C. G. Van BREDAEL. Pour expédition conforme,
(Signé) Xav' GHEYSENS.
GOLUÈEÉ AOVALE DE ZODLOGUE.
RÉGLEMENT FONDAHENTAL,
r PT, 7 . pr . . Fr
Meccrcte eu execuhou des Otxtuts de L æbsocraliouw, ætvebes pat ace
. NS ADD EN
recu M° GHEYSENS , wobaite Œuves, le 1 alles 1843.
Art. 1. — Les statuts ci-dessus expliquent le but de la Société
et admettent :
Indépendamment des actionnaires membres effectifs, possédant
tous les droits sociaux :
1° Des membres effectifs admis seulement à la fréquentation ;
2 Des membres correspondants ;
3° Des membres honoraires.
Arr. 2. — Sauf ce qui est stipulé à l’art. 14 $ 1' des statuts,
les membres effectifs actionnaires ont seuls le droit de voter dans les
assemblées générales.
Les membres effectifs fréquentants ont, conjointement avec les
LA
9.
membres actionnaires, le droit de visiter journellement tous les locaux
de la Société et d'y introduire leurs dames, père, frères ou fils habi-
tant avec eux , ainsi que les étrangers , le tout aux conditions déter-
minées par le présent réglement, ou à déterminer par le conseil
d'administration , qui aurait à les faire sanctionner dans l’assemblée
générale la plus prochaine.
Les membres honoraires et correspondants non domiciliés, auront,
durant leur séjour temporaire en ville, le droit de fréquenter lesdits
locaux , sans rétribution.
Art. 5. — M. Jacques Kets, naturaliste , directeur perpétuel de
la Société , met à sa disposition , moyennant les conditions arrêtées,
le cabinet d'histoire naturelle , etc.
M. Jacques Vekemans , neveu de M. Kets, est nommé directeur--
adjoint : il sera pourvu à son remplacement , le cas échéant, par
l'assemblée générale.
Sauf en ce qui concerne MM. Kets et Vekemans , dont le sort est
réglé exceptionnellement , le conseil d’adminisiration nomme , sus-
pend et révoque les directeur et directeur-adjoint , sous la sanction
de l'assemblée générale.
Le secrétaire est nommé, suspendu et révoqué par le conseil
d'administration.
Arr. 4. — Les membres du conseil d'administration sont élus au
scrutin secret et la majorité relative des suffrages, par les sociétaires
réunis en assemblée générale. En cas de parité des voix, le membre
le plus ancien est préféré.
Le président est nommé directement par l'assemblée générale.
Le conseil d'administration nomme dans son sein le vice-président
et le trésorier.
Les président et membres du conseil d'administration sont
_ nommés pour deux ans.
Leur renouvellement a lieu partiellement chaque année par deux
el par trois.
Le premier sortie qui n'aura lieu qu'en 1845 , est réglée par le
sort, l’année qui précède l’expiration du premier terme et dans la
séance de l'assemblée générale du mois d'Avril.
Be Vo ans
Le président fait partie de la seconde série.
Arr. 5. — Les sociétaires , qui n’acceptent point les fonctions qui
leur seront attribuées par l'assemblée générale , paient une amende
de 20 francs.
Sont passibles de la même amende , les membres du conseil
d'administration qui donnent leur démission avant l'expiration de
leur mandat.
Les membres sortants du conseil d'administration sont toujours
rééligibles , mais ils ne sont tenus d'accepter un nouveau mandat,
sous peine d'amende , qu'après un intervalle de trois ans.
Arr. 6. — En cas de démission ou de décès de l’un des membres
du conseil d'administration, il est pourvu à son remplacement ,
dans la plus prochaine assemblée générale.
Arr. 7. — Le conseil d'administration est chargé de régler tout
ce qui concerne les intérêts de la Société, de l'acquisition et de
l'échange des sujets vivants et objets de collection , soit directement,
soit sur la proposition du directeur. Il ordonne les constrnetions à
faire dans le local , les plantations , l'acquisition deslivres , meubles
et Lous autres objets qu'il jugera nécessaires ou utiles ; toujours en
se renfermant dans les limites du budget.
Arr. 8. — Les membres du conseil d'administration font un
réglement d'ordre et de service intérieur.
Le président signe les ordonnances de paiement et toutes les
pièces émanant du conseil d'administration ; elles sont contresignées
par le secrétaire.
En cas d'absence ou d’empêchement , le président est remplacé
par un des membres du conseil.
ART. 9. — Le conseil prend ses décisions à la majorité des voix ,
et aucune résolution ne sera prise sans la présence et la délibération
de trois membres au moins.
Art. 10. — Si les dispositions du présent réglement ne paraissaient
pas suffisantes pour le maintien du bon ordre , le conseil d’ad-
ministration pourra prescrire telles mesures qu’il jugera nécessaires
pour atteindre ce but, sauf à les présenter à l'approbation des socié-
taires dans la plus prochaine assemblée générale.
MODS
Le conseil d'administration présente également à l'approbation
des membres réunis en assemblée générale, les changements qu'il
jugerait utiles d'introduire au présent réglement.
Arr. 11. — Les membres effectifs, actionnaires ou fréquentants ,
sont admis par voie de ballotage, en assemblée générale et à la
majorité des suffrages. Les personnes , qui n’obtiennent point cette
majorité , ne peuvent être présentées de nouveau qu'après l'intervalle
d’un an.
Art. 12. — Toute personne , qui désire faire partie de la Société,
doit se faire présenter par un membre effectif, qui s'adresse à cet
effet par écrit au conseil d'administration.
Les noms, prénoms et qualités du candidat, seront affichés dans
un des salons de la Société, pendant huit jours consécutifs , avant
l'assemblée générale dans laquelle son ballotage doit avoir lieu.
Art. 45. — Les membres honoraires et les membres correspon-
dants sont nommés par le conseil d'administration et leur nomina-
tion est portée à la connaissance de la Société à la première
assemblée générale.
Les membres honoraires et correspondants ne peuvent assister
aux assemblées générales.
Ils sont afiranchis de toute contribution ou rétribution quel-
conque.
Art. 44. — Les membres effectifs, actionnaires et fréquentants
paient un droit d'entrée, fixé à 20 fr. et une contribution annuelle
de 30 fr. exigible par anticipation.
Les membres non résidants seront affranchis du droit d'entrée,
mais paient une contribution annuelle de 20 francs. Ne sont consi-
dérés comme membres non résidants , que les personnes résidant
en dehors des cinq sections de la ville.
Messieurs les officiers de la garnaison sont assimilés aux membres
non résidants et, à ce titre , affranchis du droit d'entrée et soumis
seulement à la contribution annuelle de 20 francs.
Arr. 15. — L'année sociale est fixée du 1°" mai au 30 avril.
Les membres admis dans le courant de lannée sociale, paient
la contribution pour l’année entière , et Loujours par anticipation.
og
Arr. 16. — Tout sociétaire qui reste en retard de payer ses
contributions ou amendes, après trois avertissements successifs ,
donnés à des intervalles de quinze jours par le conseil d’administra-
tion , sera rayé de la liste des membres et le conseil en informera
les sociétaires tant par affiches que par un rapport qu’elle fera à la
plus prochaine assemblée générale.
Arr. 17. — La démission ne libère du paiement de la contri-
bution annuelle , que pour autant qu’elle soit donnée par écrit au
conseil d'administration et avant le premier janvier précédant l’année
sociale; passé ce terme, la contribution est dûe pour l’année sui-
vante, pendant laquelle le démissionnaire peut continuer à fréquenter
la Société, mais n’est plus admis aux assemblées générales , s’il
est actionnaire.
Cette disposition n’est applicable qu'aux membres résidants. Les
membres non résidants, auxquels sont assimilés messieurs les
officiers de la garnison, ne sont tenus qu'au paiement des con-
tributions de l’année courante; mais ne sont plus admis à fré-
quenter la Société en qualité de membres , une fois leur démission
donnée.
Art. 18. — Les jardins , galeries et salons de la Société sont à
l'usage journalier des sociétaires , en été depuis 7 et en hiver depuis
9 heures du matin , jusqu’à la nuit.
Arr. 19. — Il pourra y être fourni des boissons et comestibles
par un entrepreneur et à des prix arrêtés entre lui et le conseil
d'administration.
Si l’état des finances de la Société le permet, on s’abonnera à
quelques journaux nationaux et étrangers, ainsi qu'aux ouvrages
périodiques en rapport avec le but de ja Société. Le choix des uns
et des autres appartiennent exclusivement au conseil d’administra-
tion. Ces objets, ainsi que les livres, ne peuvent être déplacés
du salon désigné par l'administration, sous peine d’une amende
de deux francs pour chaque contravention.
Art, 20. — Il ne sera toléré d’autres jeux que ceux que l’admi-
nistration Jugera convenables.
Art. 21. — Les étrangers seront admis en vertu d’une carte
d'introduction que leur fera remettre M. le directeur. Le prix
de chaque carte est d’un franc.
La direction décide seule de la non admission d’un étranger dans
l'établissement.
Les étrangers accompagnés d’un membre effectif actionnaire ,
seront admis sans carte et sans rétribution , moyennant leur simple
inscription dans un registre spécial.
Le conseil d'administration , en cas d’abus et sur le rapport de
la direction , pourra limiter les introductions gratuites.
Les pères , frères et fils des MEMBRES EFFECTIFS ACTIONNAIRES demeu-
rant avec eux, pourront visiter la Société sans rétribution quel-
conque, pourvu qu'ils soient accompagnés d'un membre effectif
ou munis d’uu billet de sa part.
Les pères, frères et fils des MEMBRES FRÉQUENTANTS , demeurant
avec eux, seront aussi admis à visiter les locaux de la Société .
mais moyennant une carte d'introduction , qui sera payée cinquante
centimes chacune.
Les membres seront débités du montant des cartes qui leur au-
ront été délivrées et décompte en sera fait trimestriellement.
Toute carte d'introduction devra être signée par le membre pré-
sentant ; à défaut de cette formalité, l'entrée serait refusée au
porteur. Chaque carte n’est valable que pour une seule personne et
pour une seule visite.
Les membres auront à remplir sur ces cartes , sous peine d'une
amende de 5 francs, les noms, prénoms, qualités et demeures
des personnes auxquelles elles auront été délivrées. Ces indica-
tions seront transcrites par les soins du secrétaire sur des registres
à ce destinés.
Les dames et les enfants au-dessous de l’âge de 15 ans, accom-
pagnés d’un membre, seront admis à fréquenter la Société sans
rétribution.
Les dames et les enfants appartenant au ménage des membres
effectifs actionnaires, seront admis en présentant un billet d'in-
troduction du membre.
Ant. 29. — Les sociétaires sont responsables pour les personnes
qu'ils introduisent dans la Société, et ils encourent une amende
de 20 francs si ces personnes ne sont pas celles dont le nom se
trouvera mentionné sur les cartes d'introduction.
Les sociétaires qui introduiraient une personne qui, d’après le
réglement, n'aurait pas le droit de fréquenter la Société, seront
passibles d’une amende de 20 francs.
Arr. 25. — L'entrée de la Société est interdite aux domestiques
des deux sexes; toutefois les servantes accompagnant leurs mai-
tresses , seront admises avec elles, sauf les jours d'harmonie. (*)
Art. 24. — Sont passibles d’une amende de 5 francs, les mem-
bres de la Société ou les personnes introduites par eux qui
agaceraient ou maltraiteraient les animaux vivants ou qui dégra-
deraient un objet quelconque du cabinet d'histoire naturelle, les
plantes, meubles, etc. Ils seront en outre tenus de remplacer ou
de rétablir dans leur état primitif , à la satisfaction de l’administra-
tion , l’objet dégradé, ou d’en payer la valeur.
Arr. 25. — Les artistes et élèves de l’Académie des beaux-arts
d'Anvers, sont admis dans l'intérêt de leurs études à visiter gra-
tuitement les collections de la Société, tous les jours, le sat
et les fêtes exceptés, depuis 9 heures du matin jusqu’à % heures
de l'après-midi. Ils devront, à cet effet, être munis d’une carte
d'introduction, délivrée par M. le directeur de l’Académie et men.
tionnant leurs noms et prénoms.
M. le directeur de la Société est autorisé à mettre à leur
disposition, sans déplacement, tout objet des collections dont ils
désireraient faire le sujet de leurs études. Ils sont personnellement
responsables des dégradations qu'ils pourraient commettre, et le cas
échéant, l'entrée de la Société leur sera refusée , jusqu’à ce qu’ils
aient satisfait aux dommages qu'ils auraient causés.
Sur le rapport du directeur de la Société, l’entrée sera refusée aux
artistes et élèves de l’Académie, qui , admis à visiter les collections ,
se seraiant comportés d’une manière inconvenante , ou sans utilité
pour leurs études ; dans ce cas, avis en sera donné à M. le directeur
(*) Décision prise en assemblée générale du 8 Octobre 1848.
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de l’Académie , avec prière de retirer la carte d'introduction qu'il
aurait délivrée.
Arr. 26. — Les élèves de l’école de médecine et de l’Athénée
d'Anvers , accompagnés de messieurs leurs professeurs, pourront
être admis à visiter gratuitement les collections de la Société un jour
de la semaine (les dimanches et fêtes exceptés), depuis 9 heures du
matin jusqu’à 2 heures de l'après-midi.
Messieurs les professeurs sont responsables de la conduite de leurs
élèves et des dégradations qu’ils pourraient fairé subir aux objets
des collections, plantes ou meubles de la Société.
Sur la proposition du directeur de la Société, cette faculté pourra
être suspendue ou révoquée par le conseil d'administration.
ART. 27. — Les capitaines au long cours pourront être admis à
fréquenter gratuitement la Société, moyennant une carte qui leur
serait délivrée à cet effet par le conseil d'administration.
Arr. 28. — Les sociétaires ou toutes autres personnes admises à
fréquenter la Société, qui croiraient avoir à se plaindre de l’entrepre-
neur-limonadier ou des domestiques , s’adresseront au secrétaire ou
au directeur, qui seront tenus de leur faire donner satisfaction, s’il y
a lieu, conformément aux dispositions du présent réglement ou du
réglement d'ordre de la direction. Ils pourront en outre consigner
leurs plaintes dans un registre, qui sera déposé à cet effet dans le
salon de la Société.
ART. 29. — Tout ce qui concerne les intérêts de la Société et la
convenance de ses membres, se discute en assemblée générale.
Les résolutions sont prises à la majorité des voix et lient tous les
membres de la Société.
Ils votent en personne et non par procureur.
Le président du conseil d'administration préside le bureau,
composé des membres du conseil et du directeur.
En l’absence du président, ses fonctions sont remplies par le vice-
président, ou par l’un des membres du conseil. Le secrétaire tient
la plume.
ART. 30. — En cas de partage, la voix du président est prépon-
dérante, tant à l’assemblée générale qu’au conseil.
Arr. 31. — La Société tient quatre assemblées générales par an.
La première au mois d'Avril pour le renouvellement du conseil
d'administration, conformément à l’article 4, et pour la présentation
du budget de l’année sociale commençant le 1°" Mai suivant.
La deuxième au mois de Mai. Le conseil d'administration y rend
compte de sa gestion dont tous les documents financiers restent
déposés pendant quinze jours à l'inspection des sociétaires. On y
instale les nouveaux membres du conseil d'administration.
Les troisième et quatrième assemblées générales sont fixées par
le conseil d'administration.
Arr. 32. — Il peut y avoir des assemblées générales extraor-
dinaires, lorsque le conseil d'administration le jugera nécessaire
dans l'intérêt de la Société, ou lorsqu'au moins vingt membres
effectifs actionnaires Le réclament.
Dans ce dernier cas, les membres qui désirent une assemblée
générale , auront à faire connaitre leur intention au conseil d’admi-
nistration , en mentionnant le but de la réunion qu’ils réclament.
Le conseil d'administration ne sera pas tenu d’obtempérer à une
premiére demande; mais si une seconde invitation lui est faite
appuyée par dix nouveaux signataires, membres effectifs actionnai-
res, un refus ultérieur, prolongé au-délà de quinze jours, entraine de
pleine droit la démission du conseil d'administration, et dans ce cas
le secrétaire est lenu de convoquer les sociétaires en assemblée
générale, conformément aux intentions de ceux qui l’auront exigée.
Dans ce cas, les membres présents nomment séance tenante un
bureau provisoire pour l'expédition des affaires à l’ordre du jour
et pour le renouvellement du conseil d'administration démision-
naire.
Arr. 33. — Les assemblées générales se tiennent le dimanche à
midi et quart,
Art. 54. — Le conseil d'administration convoque les membres
effectifs aclionnaires, trois jours au moins avant celui fixé pour
l'assemblée générale, tant par billets remis au domicile de chacun
d'eux à Anvers, réel ou élu, tel qu'ils l’auront fait annoter au re-
gistre des actionnaires, que par un avis qui demeurera quatre jours
À.
= Dh
d'avance affiché dans la salle de la Société à indiquer par le conseil
d'administration.
Les billets et l’avis mentionnent les objets à l’ordre du jour, à
discuter par l’assemblée générale.
Pourvu qu'il y ait vingt membres au moins présents à l'assemblée
générale indépendamment du bureau , ils délibèrent et leurs résolu-
tions engagent la Société.
Après une première convocation sans résultat, à défaut du nombre
de membres voulu pour la délibération, l’assemblée générale sera
légalement constituée, et statuera validement sur tous les objets à
l’ordre du jour, quel que soit le nombre des sociétaires présents,
pourvu que le billet et l'annonce fassent mention de la circonstance.
La remise des billets à domicile est recommandée particulière-
ment aux soins du secrétaire; mais quelle que soit la négligence
qui ait pu y présider, la légalité de l'assemblée ne pourra jamais
être contestée, l’annonce affichée dans le local de la Société formant
le mode légal de convocation.
ART. 95. — Les membres effectifs actionnaires, en entrant dans la
saile de réunion, sont tenus de déposer entre les mains du secré-
taire , la carte de présence qui leur aura été remise à cet effet.
Les portes de la salle seront fermées à midi et demi et après cette
heure personne n’est plus admis.
Le président ordonne l'appel nominal des membres efectifs
actionnaires ayant déposé leur carte de présence.
Les membres qui sortent avant la fin de la séance, seront consi-
dérés comme n'y ayant pas assisté.
Arr. 36. — Aucun objet étranger à l’ordre du jour ne peut être
mis en délibération.
Tout membre effectif actionnaire a le droit d’énoncer son opinion.
S'il désire prendre la parole, il la demande à celui qui préside
l’assemblée, mais s’il la prend sans son auiorisation, il encourt
une amende de 2 francs et le président pourra en outre lui imposer
silence.
Il est défendu de fumer ou de se tenir debout pendant la
délibération.
Li Cd
Celui qui trouble l'assemblée d’une manière quelconque, sera
rappelé à l’ordre par le président; s’il n’obéit point à cette injonc-
tion, il encourt une amende de 5 francs, et s’il persiste ensuite à
troubler l’ordre , le président après avoir consulté le bureau , pourra
exiger sa sortie de la salle et mettre son exclusion de la Société à
l'ordre du jour de la plus prochaine séance.
Art. 37. — Le géneral commandant la division,
Le gouverneur civil,
Le gouverneur militaire,
Le bourgmestre , et
Le commandant de place,
ainsi que leur famille, sont invités à fréquenter la Société sans
rétribution. (*)
Arr. 58. — Il sera fait mention, sur un registre à ce destiné,
de tous les dons qui auront été faits à la Société et les noms des
donateurs seront inserits sur une étiquette à placer devant l'objet
qu'ils auront offert et qui aura été reçu par Le conseil d’administra-
tion pour faire partie des collections de la Société.
Arr. 39. — Sont nommés membres du conseil d'administration
pour la première fois, savoir :
Présinext : M, P.-J. DE Carers ;
/ » J-F. Loos;
| » Gusr. Piéron ;
MEMBRES : « i
» Env. pe Cuvyrer ;
» Ricours-Vrrperr.
(*) Modification à l’article 37 du réglement (décision prise par l’Assemblée
Générale du 20 Décembre 1857) :
Indépendamment des invitations ci-dessus spécifiées, l'Administration a le
droit d'envoyer un certain nombre de cartes d'entrée ou d'invitation à Messieurs
les Officiers faisant partie de la garnison d'Anvers.
rEogtte
Membres de l'Administration depuis l'exercice 1852-1853 :
MM. P.-J. De Careers;
J.-F. Loos ;
Gusr. Piérox ;
XIGOUTS- VERBERT ;
J.-A. ELsEx.
Le présent réglement établit les obligations et la règle de con-
duite de chaque membre de la Société. Celui-ci promet de suivre et
d'exécuter loyalement Loutes les dispositions qu’il renferme.
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Adiantum aethiopic
— concinnum
— pubescens Sc)
Aneima hirsuta S.
Aspidium aculeatum
— coriaceum $v
— trifoliatum S#
Agrostis edulis 77,
— gigantea Àot |
-- Jachnanta Vel
Potentlla millegrana Dougl.
— missurica Æo7mi.
— nevadensis Porss.
— obseura 77.
— pulcherrima Zhem.
— pulchra Zangsd.
— recta Z.
— rivalis Vuéé.
— umbrosa Séev.
Poferium Sanguisorba Z.
. Primula Boveana.
— grandiflora Zam.
Prunella vulgaris Z.
Psoralea involucrata Thunb.
— palsestina Z.
Ranuneulus bulbosus Z.
— geranioides 7. B.
Reseda crystalina Zebb.
— Luteola Z.
— mediterranea Z.
— odorata Z.
— Phyteuma Z.
Rhaphanus Raphanistrnm Z.
Rheum Rhaponticum Z,
— tartaricum Z.
— undulalum Z.
Rhododendron catawbiense Hr.
— poncticum Z.
Ricinus armatus Zn.
— brasiliensis.
— communis Z.
— Spicaventi JIM" Z — inermis /acq.
— virginica Z. |
Aif
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— ‘tunicensis Desf.
— undulatus Pess.
diridis 77,
— Rivina aurantiaca Wrsc.
ER es laevis Z.
/ Rodanthe Mangiesi Lindl.
Rudbeckia digitata À. K.
— fulgida 4it.
— hirta L.
— laciniataL.
— laevigata Ph.
Rumex confertus 77.
— Marschallianus RCD.
— Patientia Z.
— stenophyllus Zedeb.
Ruta graveolens Z.
Salvia amplexicaulis Zammn.
— campestris #. B.
Salva hirsuta JZacq.
— napifolia Jacgq.
— officinalis Z.
— palula Prof.
— Sclarea Z.
Sambueus nigra Z.
— racemosa Z.
Sanguisorba carnea 7
— media L.
— officinalis L.
— tenuifolia Æ7sc
Scabiosa arvensis Z.
— australis Z.
— columbaria Z.
— ÆFischeri DC.
— ochroleuca Z.
— succisa L.
Scolymus maculatus Z
Scorzonera hispanica :
— plantaginea Sc]
Scrophuiaria aquatica
— glandulosa 7%
— libanotis Poiss
— peregrina L.
Scutellaria galericulat
— Jlateriflora Z,
Sedum album Z.
— Fabariä Koch.
— hispanicum Z.
— leptorhiza C. 4
Senecio Dorea L.
— Jacobaea L.
Serratula coronata L.
Sicyos bryniaefolia 74
Sida triloba Thunb.
Silene Armeria L.
— Behen Z.
— gallica Z.
— latifolia Poir.
— lusitanica Z.
— maritima DC.
— mollissima Sr
— repens Par.
— Lawadski Æerb
Silphium connatum ZL
— doronicifolium
— perfoliatum Z.
— terebinthinaceu
-— trifoliatum Z.
Smyrnium Olusatrum
Collegas aestumatissimos rog
DELECTUS SEMINUM
E COLLECTIONE ANN1 MDCCCLXII,
QUAE HORBUS BOTANICUS ANDVERPIENSIS PROMMUTUA COMMUTATIONE OFFERT.
Miantum acthiopicum Z.
= concinnuin /Æ
— pubescens See.
_—himalirsula ste
Mpidium aculeatumsros
= Cor aCeuM Sy
= Lnifolialumusrn,
…hprostis cdulis 2.
tea watt
= lachnanta Wees,
= Shicaventi 72.
— MirginicaZ,
Aira caespitosa Z.
Alisma Plantago”Z:
Alliumearinatum 2
— fragrans Ment.
— füscum 7%, & A.
= inolorum 7e
= lonpispathum Pets
— nigicum Z.
— Purschii Don.
Mopeurusmigéicans Zorn.
Ammophiaarenanta Dnitr.
Andropogomalepensis sb,
Anomalhecaqunees Zoiut.
Antioxanthum pracile Zrr.
— cdotumZ
ATOME //2 A
— Lalicum AL
= mnaiQulalum Ze
Asphodelusramosus Z,
Aventiirstta Ho/,
7 SalivaZ.
mPiliérgia caclestis Zort.
Brachypodiumsylvalienmtees,
Drizimaxima ze
— irens Z,
Bromusatduennenss Aunbr.
Âli
—divanicatus 0h40,
— giganteus Z.
— GussoniiParl,
— Maximus Def,
= péndulinus seras
— pubescens rank.
— Seliaderr Avr.
—_s{wnopiyius.
|
|
|
|
ACODYLEDONEAE:
ASpiliunulipinosum ASse:
Blcchnumpéctinatum Pr
Campyloneura ensifolia Pr'esle
Unes Speclabilis As.
Cincinalis nivea Desp.
Cyrtomiumfalcatum Pr.
Davalliacanariensis 571"
MONOCOTX
Cannaangustifolia
— brasiliensis Z:
=_denudata 00:
— edulis Aer.
— gigantea Desf.
— indicaZ.
= lanceolata Zoe
—Ieptochyla Zouché.
—palens Aoso.
= nolymorpha Zodd.
—SchubentiiBouc/iér
—“Lexensis Poucliés
— villata Zodde
— Warcewiczi Pouché.
Calamagrosuis phragmioides Ann
Carex maximaSC0p:
— Oclerii ZArh:
—punclala Good.
Cinnamexicana 2/7
— soholiferasZ#%,
Cois exallata Jacq.
— LacrymaZ.
Colocastanuoralamsc/rofte
Commelnaanpustifolia re
—caroliniant alt:
— coclestis 77
— crecta Z:
_Kanwinski art
— rose sc/lec/id.
nConvallarin majalis 2»
Cornucopiaecucullatum 7
Grinumcapense Zerbe
Crocusreliculatus 5/00:
Gynosurus cristatus 2°
Cyperusallernifolius 2
—_lonpus Z:
= rounius 2»
Daclyiis plomeratau2e
—hispanica Rolls
Diostonenpala tas Dore
GymuogrammaMartensiZ0ory.
Alicrosorumirregulare Z7e
Nephrolepisexaltata Scott.
Plalylomarotundifolia /eSnr
Polypodium aureumZ
| =mauriCulalum Pr
—Préslianumaspr.
LEDONPAR.
Dyckiaremotitora 0/10 8 Dretr.
Ælymuüsarenarius 2.
= phaucifolius 2/11}.
= nliladelphious 2.
Hilosus/lbrg.
=—irginicus 2.
Eragroslis elepans Vecs.
2EryuironiumDenscanis Ze
» Fésticafoenas Juyasc,
— gigantea 77,
—péctinella Del,
—spcctahilis an.
RioninidpulchelaPartat.
FrilillamaMelcagris Z:
Funkiaeucculatansiebs
—marginala or.
—ovaitasc/ult,
n Giyceriafestucaëformis on.
rohendterpistrobulacca x se,
1olcusmollis 2»
IS HIONUO WE Zeb,
—_dithntoma Pate
—"paminea 2.
= Gulienstacdtiana Zbrse,
— Nolha Zbrst.
= prilensis eus
— phunälica Pre
= PSEUUU ACTUS 2.
—sibirica Z+
_spunia Ze
—versicolon 2:
Xp D,
Lamarckidaurea D:
Loliomdinicolasonder.
MANU 74e
| _HultiionnmMZar
pérenne 2"
| = (emulentum Ze
Pnorlinalissimauz,
— ciliala 2,
|
|
|
|
}
|
|
Pterisarguta Æañt.
—crelica Zalbo lineata Hort.
— “hastata So.
— serrulata 2°
Scolopendrum'officinarum to.
beundulatum Az:
c.erosum Az,
Oriza saliva Z.
Panicumibrevifolium Awt/e.
= crythrospermum or.
nm fayiqumAez
— macrostachiium Veess
= plicatum Zane
= pseudo yerticillatum/Æ#r1.
PennisetumyertoillatumRr Pr.
Dhalangiuneramosum DM
Phleum pralense Z4
Donaspera ac.
—“caesiaS7t/ts
— laxu ae
—" serotina 22rh.
Polygonatus œuf
REMUSAUE NT \
Setaria mas-oci Spr
Sorplum Mis es.
= rubens 72:
= sacuharalum Pers
Sparganumremosur Syrie
Sporolobustenatissimus 2 Peau:
Stipapulescens 227
= Spiendens Arr.
DigridiaPavonia 2"
Z — Coelestis Zone:
MmtCumUicocoumMse/rabL
Hrnun Presl,
_plaicum es.
—peclinatum Pbrst
= pruiiosum 0".
—sylvaticum ven.
Mrilonidaurea Pape,
MyphalaufoliaZ
LTORRETTUNTEE PA
Veratrumaliumez
Lea Auys Z.
Lvirescenss
ZCphyManties Candidn //er0,
Aoaenaloyalifolia 8 P,
ACC Ep LOphy la DC
AchillemflipendulinaZant:
= impaliens 2
E Macrophylla 2
= MillifoliumZe
= HN0bilis 2,
—pubescens Z*
= speciosa Zaenk.
Aconilum album 77 #:
—AnthoraZe
= Lycoclonum 2:
= paniculalum Zarn:
= ibiricumPoin.
= Hhelyphonum Ac/b
—Lrapoctonum AC/b.
Aclaeaspicata Z°
Atlinomerisalata Sr :
AdenophoraLamareki Æisc/.
lilifoliaZiscn.
ACpopodiumPodagraria +
Acsculusrubicunda 7/7:
Afprimonia Eupalorta 2,
Aproslemmalcaelirosea Des.
Coronari Ze
Alceañicifolia 2,
AlnusCordifolia Ter.
Allhacacannabina 2"
D “LoliennackeriPoiss.
= narbonnensis Porn.
= oficinalis 2,
…. — pallida/. &X.
= laurinensis DC,
Alyssumhirsutum Zbrst,
INCANUn Le
— saxalile Z.
=—spatulatum S/6p/.
Amarantusbicolor Voce,
…LullitusZess.
— favus L.
= rumentaceus Aoxb.
= plomeralus 0/10.
= nepulensis Aorn.
= …_palulus Ferb,
= sIEciosus Don.
= Lricolor Z,
Amelanener vulgaris DC,
—Bolryanium OC.
AnapallisMonelli 2,
(
= plioenicen Lai.
Anchusa/ltalicatesz.
=. paniculäta 4re.
æ — sempervirens Z.
Andromelalspeciosa Ar.
Androsaemumometnale 1/1,
Anemone acanthifolia 7, Zon.
mn nOntani//0ppe.
— Virginica Z.
Anelhumprayéolens Z.
AnisoUuSluridus A%.
Anliemis rutliéntea nr.
Anthyllis polycephala Z.
7 Vulnéraria Z,
DICOTYLEDONEAR.
Antirrhinummaius A+
—Orontium 2e
Apargia caucasica Mu.
Apiumfractophyllum /Zorrm.
Aquilepiaelita Zedeb.
= plandulosaurrisc fi
=. D unicolor Al,
= Dipricans Paurg
= Skinneri /00/:
— vulgaris Z.
— MWittmanniana/Zort.
Aralis Caucasica Z7-"P;
— roseaDC,
— saxatilis DC.
Araliaracemosa 2,
ArchangelicatoMcnalis offre
Arclium Lappa 2
Ardisiatcrentlata Mers.
Argyraca speciosa Sin,
Armenia alpine pe
— Lcéphalotes Zir#
=dianthodes Z/0r1.
—elonpala Fries.
— fasciculala 7e,
= flicaulis Pois.
= “lalifolia 770,
—lilloralis 2}:
= oblonpifolia 77e,
Anlemisia ADSinthinn 2.
= _nutans 774
Asclepias angusUifolia 24.
— connula Done.
= pereprina Auch,
— Syriaca Z.
Aslenabbreyiatus eee,
alpins Ze
= Amellus 2,
AStiberivularis Don,
Aslrapalus Cicen Z.
nm NICALIS 2,
— Galegiformis Z.
— Glyciphyllos 2.
—rotundifulius 77
AStrantialchärintisca //0ppe.
Mao Z
AtroparBelladonnaz.
Barbareasstrictantre,
Barckliausia rubra Moëich.
Bepüniaincarnala Zrints
Berberis arislata DC.
= MUIGAIS Des nn
Detabrasuiensis 074.
Betonicahirsthta 77:
= oMcinalis 2.
Betula alba Z.
BidensiripartitaZ,
Blilümicapilatum 2.
Bonplantiageminintore Car.
Borago oMcinalis L.
Bossiaca ensele Sieb.
Brassicafruticutosa Cyril.
— Oxÿrina Cass.
Bond alba 2.
BuniasOrientalis Z.
Bupthalmumecorditoliom alt
= salicifolium 2
Calceolaria pinnala L:
Caléndula arvensis 2.
— asterias 2° & Hey.
=ofcinalis 7:
— slellila Can.
Gallistephussinensis ees.
Camelinalaxa C4, Moy
Campanulatbelonicaefolia Gr
—Carpalhica Ze
— “eximia /Fendl.
—parpantca Ten.
—plomerala Z.
—latifoliaZ.
—lunariaefolia 771.
— Pallasiana A. 5:
= suayeolens entr.
= lrachelioides #brs4.
= Trachelium Zarn,
—unicaefolia Turn.
—Vidali alt,
Capsicum annuumZ.
CarduuSMarianus 2°
= LnCinalus Phrs4.
Carpestumcernuum 2.
Cellis occidentalis Dr.
= TournefortiZ.
CentaurealochrolencaZuss,
= lransalpinansc/n,
Ceplalariaalpina k.& 5:
— proceraf. &L.
=. Lantarica Sc/ratt
Gercissiliquastrum 2.
Chaërophyllumaromatienn Jacq.
= aureumL.
2 “dautifolium Des/.
CheétranthusoerriZ
Chelidonium Majus 2°
Chelone Lyon Purscne
= oblique Z.
Cbenopodium ambrOsIDiUes 2.
— HütrysZ.
= Quinoa li.
Chorizemariombeasr. pr.
Ghrysanthemum Coronamium 2,
= Roxburgii Def,
mn Spéciosum seu,
Cliryseis californica Cliam,
Cicliorumntybus 2.
= Shiosum 2.
Gicutaivirosa
Circaeslutetiana 2.
Cirsiumieiliattim Z0rs2.
= “helcrophyllume/2
Glarkiaclegans Zindl
puce PS0)
Clematisérecta L.
— lathyrifolia Biss.
Clinopodiimvuipare
Cneorumuricocceumn Z.
Cochleariaomicinalis L,
Collümiagranditiort Dougl.
Colutearbores
Coniunemaculatum Z
Convolvulus tricoter Z.
Coreopsis lainctolath pe
Cortandrumsätivum p.
— elphilense en.
Corispermun Imicrospel
Cornusstricta Lam.
Corydalis plauca Prsen
Crambecordifolia 7
Cralacguslatifolia Perse
Cryplomeria Japoniea Don.
Cyclanthera elastien un.
Cynanchumfuscatum Perse
= HIplum A: 7,
— VinceloxiCum Pers.
Cynoplossumlongitorum Del.
— oMuinalez.
D piclum #7.
Cylisus Laburnum L
quercifolium 7074
D Purpureus Stop.
Daturaguiaquilensis 41 1.
= StramoniumL
2 Delphinium amoenumeÿer,
= consolida Z,
= elatiin 2
— Fischer: Petrop.
= inter medium Ait
— “palmatifitum DC.
2 — pyramidale Xostel.
—Rinpuetti/Z07 2
eu Staphisapria Le
Desmodiunieanadense Du,
Dianthus barbatus 2.
nu campestris hrs
nn Caucasicus Sins.
— capilatus DO,
D CHEN LUS Gel)
— AussiniZ/0r.
UiNEUS or
— sylvestris AU,
Dipitalis ambipua/47m
— férrupineas"
= prandilora dl
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— Hhapsi LD:
Dimorpliotheca pluvialise/0eron
Dipsacus ferox Lors L
Dolichosaureus on
Drabahorealis 0:
= incanaZ,
EchinopsBannalieus0/ihe
= ruthenous /Chb
= phaerocephalus 4»
2EChitinplantagineum ps
HO lAcEUNZ
Euleleaarborescens 421
Epilobiumhisutun 2,
— palustrevirese. Aya
—spicatum 2
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— Villarsit Pet.
Mn 05h,
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. … Jens.
Hrynpiuun azureu
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Frs staum. Barbarea L.
rantoides Le
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£. panisiiquum Steele
Futorium cannabinum L
purpureum L.
FUNOnYNUS CUrOPAEUS L.
imbriatus all,
Finelaciypeala A:B7.
Tonga Ze
Honeulumvulpare G.
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Girdia tanceolata Ar.
Mtelauracunoulus Dec:
Gilepaomcnalis
== persicaPers.
Galium savoharatum 21/2
Miramutabilis Cavs
Genstatamosissima /ebh:
= _scoparidZant:
Pinliana Cruciata L.
Géraniumerostemum Ars c/re
= iltricum Car.
= lonpines 20
= MAcrOrIiZU 1
=rralense D.
= assoyiantim Ars,
Gmenadense P, Mur.
boum zZor.
=mnoitanum Ze
= nphinesquaeannmsertd
= Roy Fall,
urbänum Z.
Sn MLEnOvi 7. 8 27.
GNtinépétatoria 77. B.
Gomphrénaplobosa Z.
Gulli fera DC.
Gillagoségetum Desf.
Gucimeornientatum Pers.
GlyGrrhÿza echinata Z.
26YnS0phila atissima L
a prioliatà 1/7.
D Sixifrapra L.
2 = orzonerifolia Serie
dÿsirum attaicum Zzs.
D LULU 7
Te Sibirieurm Lan.
AS Califormeum 77 Zen.
tn lusarnusye
DSi laevis Pers.
NS
£ race d
‘Vestens 777.
D Elinmiférainerg.
p 2 Rübéscens Zhys4.
D \érrucosum Sec.
2 = Willem sg L.
Hesperis Malronal sg.
4 UMETTTTE Mzx.
US Gilotzüreus 072.
Biiantesye an.
1e SYriaus 7,
“acitun amplexicaute L.
‘urätiliacum Z.
= horeale Fries.
OUormun,
LUPLLUNE
Hibise
4
Ilieracium pilosella 7°
—pulmonarium 27,
= valeciacum Aeut,
— umhellatumZ.
Ilyoscyamus albus L,
per Z.
llypericum elatum Æit,
— fimbriatum Zan.
— hircinumZ,
— hirsuütumZ.
— Monbrethii Spach,
—perforatum +
— rourneforti Space.
1berisamara L»
— Lagascana DC.
— Yirginica Fis.
—umbellataZ,
lex aquifolium Z,
Inula Helenium 2,
—(hapsoites Sp
PIpomaea barbata Æot/.
— Coccinea 2?
—cordipera Hart.
— mullitlora 2,5;
— purpurea ac.
—rubro coerulea Æo0k.
— scabra Forck:
Ipomopsiselegans Zindl,
IsatisLinctoria 2
Isopyrumifumariontes Z*
1sotoma longiHoraPrs/;
JuplansnipraZ:
Kennedyaapelala Loue
= “haumanniana Mersne
= —Horibunda//orts
—rübicunda dent
Kitaibelia wilitolia 770.
Lactucarallissima 21 P,
— ScariolaZ£.
— “vilosa Le
» Lathyrus giganteus Z.
= inlenmedius /Æall,
nn LE TTTITTE A
—Naipoleonis Æort
Lou difolits 770
— sylvestris Z.
—xen0sus 7 /ile
Lapparedulis Seb»
Layatera neapolitana Ter ors
= poeme /derrts
Leonurus Cardiacap
— crispus Marr.
ICUS 2»
— Millosus Desf.
LeprdiumaliFolium 2
Leptosp
Levisticunofñcinale-Aoc/ie
Ligustrumvulpare 2
Linarawulgaris 2°
Meloñaspectabilis Zee,
Linum granditorum Des/,
ONE QU AGE
Sa liSSMUNM A
Litliospermunnomcinale 2»
Lobeliarnhatauzs
= SyphiliticaZe
= sheciosa 07
Comalocar puma UN AE TL
Lopezia racemosa Ze
num Prtisstanum 2e/7
Lopliospermum scandens Don.
Lupinusfexuosus ZZor1.
eo prandilorus Dot:
miriwepiPot Rey.
= mutabilis Sp:
= Niotkatensis Don.
= perennis 2°
=" polyphylius Dougl.
Eyclnischalcedonica 2.
—uinica Z.
—sylrestris 2:
LYciumeuropaeum 2°
Lycopuseuropaeus 2:
—"“exallatus 2:
—hirpinicus Le
Lysimathia ephemerum 2,
— vulgaris Z.
LylhrümSalicana 2:
— Yirgalum Z.
Malopegranlifora /Zorts
Malvataroliniana 2:
Bneglecta AL
= mauritiana sp"
Imoscliata Ze
— sylvestris Ze
— Yérlicillata Z.
Marrubiumsupinum2*
Martynia proboscidea 2»
Malioltaniuastes
—fenéstralis Ar,
=" Gracca #10:
—incana Pr
naurandiasemperhorens Jacy.
Melissa Nepeta Le
RLLOW/A
MesembrNanthemum pionaliädun
Minuliséardinalis Z0L (D File
Mirabilis Jalappa 2
— longiflora £.
MomordictElatenmumz2e
Myosolis alpestris Semnidt.
Myriaolis Gmelini 20;
Myttus COMMUNS D,
MycrhisoloralaMScops
Nepelagraveolens All,
— latifolia DO.
—Luherosa Z:
Nesacasalicifolt ZA,
Nicanura physaloïdes Gacrts
NipellaDamascena 2,
Nicoliani tusLica
— Tibicum Ze
Nuttaliamalvactora 2 & 17,
Ocymumibasticunpe
Oenanihotisiulosa 2
Cenotheamoenun //0n
his Le
— coprata F.8& 0,
— crassipes LA.
_Horibunda one,
— EFroseri Purch.
- — fruticosa
Onpbrychis Capubpall Zant
[
Ononis NatriK Z*
Oripanumyulpare 2
Orobusatropurpureus Des/
= canesceus L,
— lathyroïdes 2:
— véraus L
Parietania offer
Passiflora foetita 2,
Pauwloniaimperalis Sreb,
Delargonium australe /rcqe
OXybaphusnyctapineus se,
DacomaalbiNora Pas
bcandidaardens
Cpranditiora /2074,
— daurica Anders.
— DUlens Sins.
— perigrina Zi,
Papavenbracteatum 2410
= orientale 2
= pilosumsb te
— pinnatifdum Lors.
— somniferum 2
= spicatumusr 07
is
Peltariaalliacea/s
— augustifôlia DC,
Penslemonatropurpuracenm ee
— Colvillei Æorts
— Digitalis Mrutt.
-— elégans G Don.
—plandulosum Poule
—hirsutum 7e
— pubescens Æif,
— roseum Don.
Plialacracmeoelestinar le
Phascolus capensis Tiunbe
— Coccineus
— nilutious Delil,
—Ornilhoplhus Mars
— Ricciardianus ler
PhellandriumaquatienmL,
Pilomisitenaventuze
— sim Z. L
— Liberosa Le
Phygeliuscapensis 20
Physalis Alkekenpi 2
— foelens Pair»
Physolobium carinaltm Aentrs
Physostegiavirpinien Dont
Phyleuma pulehellum AM?
Phytolacca decandra 2"
Pireuniaesculenta og
Pisunidamardis ons
— salivum Z:
—_Lhélricum AU
Planlagoalussima2,
— asialica 2.
— Durvillei Del:
— Kamschatiea ZA:
— major 2:
— — b:braclctum /0ench
Plumbaponz
Polemonium Lureale dass
—cocruleum 2e
Potentillacathoclina Zee
— collina 5h
— crelica.
fragiformis 47.
= bintermedtanAyl
— gelida €. 4. Mey.
— hirta£,
— iherica Z. P.
— Kurdica Züiss.
—_ MeNiDAn//0 ns
re a
û La
r n
V4
Ê
Doté ulamiieprana Poule
= MiSSUTiCAN//0 Nr
mo neNAlENSIS Pose.
— obsoura 7.
_pulchenimaZrene
= pulhra Zangsus
— rectaZ.
— rivalis Nutt.
umnbrosa /en
DoténiumSanguisonba De
DrimulaBoyeanas
#
— grandiflora Zanr.
Tree vulgaris Z.
Psordleainvoluerata Znib
—palaestina Ze
Ranunenlus bulbosus Ze
=“ pranioides AB.
Resedacrystalina 7Febb,
— Luteola Z,
—médilerranca 7:
= odorata 7:
— Phyleuma Z.
Rhaplanus Raphanistrnm Z.
RheumRiHanontieum 2,
= Larlarioum 7,
mL LU NETNT
Rhododendron cataywbiense Ars
= ponctioum 2,
RiCinuS armatus 4714
= hrasiliensis.
= LCOMNUNIS Z.
nu “inérmis Jacq-
_. — lunicensis Desf.
mundulatus Zess.
nt Wiridis 7,
/
f
RivinaaUrantaed rs.
— Jlaevis Z,
Rodanthe Manplesi Zi.
Rudbeckia uipitata 7. À.
— fulgida Ait.
—"hirla L.
— laciniataZ.
— laeigala Ph.
RumEx contenus 77.
Marschallianus Ac4b,
— Palientia Z.
= stén0phyilus Zedéb.
Rula praveolens Z,
Salÿiaamplexicaulis Za/n.
= camnpesiris 77, P.
I Sebus,
Horidlanus,
fsula acqn
Sale
_paula rot
— Sclarea 2.
SambuuS nipra Ze.
— ritemosa L.
Sanguisorba carneatisc/»
media Le
= onidnalis 2
—tenuifoliasÆrs0h,
Scabiosa aryensis Z=
= australis 2°
= “coumbaria Le
— Fischer DO,
—ochroleuca
— succisa
Scolÿmus maculalus
Scorzonerahispanicaz,
— plantaginea Sohlecht
Scrophutariaaquatiea 2.
— plandulosa #7,
—libanolisAoiss,
— peregrina D:
Soutellaria palericulata D,
— lalerihoraZ,
Sedumalbum Z
— Fabaria A0o/.
—hispanicum 7
— Jéptorhiza ©. 4, Mey.
Sénecio Dorea Z:
— Jacobaca L
Serratulatoronata De
Sicyosliryniaefolia dr
Sida triloba Trumb.
Sin,
— BeéhenZ,
— Gallica 2.
— Hätifolia Poir,
= lusitantcaz.
= marilima DO,
= mollissima Se,
— répens Pat,
— Lawadski Zerb,
Silpium connatuneg
= dorontifoliunePursch.
— herfoliatump,
— {erebinthinaceum Z.
=— Lrifoliatum Z,
SMyrniun OluSatrum 2.
CollogaSaéstamatissines nus ner qua des dérent
Sojanspidaoencl
Solnumabuleamara 2
— lycopersioum Z-
cerasifonme Due.
= nigrum 2:
= Pseulo-Capsieum 7
Solidagowcambrica Zeus,
— gigantea Ait,
— Virgaurea Z.
Sonchus/palustris 2°
Sophora letraptera 2,7:
Sorbusaucuparia D»
= omMesCAuL*
Aüverpiac/Kalendis Januarii MDOCOLAIIT,
DordyliumPesta10zz4 Bois.
Dienmopsislanteott RH)
Trapopogontiete
—porrifoli
— pratt
— roseus Top,
ifoliun pannontetn L.
= …rubens 2,
Muifponella Roënum Braccum
Trolliuseuropaeus 2.
Topacoltmmajus Ls
= Minus 2
Tuubith Mathoi Tanscns
SpartumaJuneeum 20: | Urlica pilulifera Z,
Specularia falcata Dec: Valeriana ofieinalis 2,
2Spirdemaruncus 2. | Valerianella puni DC,
—Rilipenquia 2 [n Merbascum Blattarinz,
—" Forunei Zrndl: | — Bocrhaayéi 2.
— salitifolin Z. | Lyme Z.
% “Sonhifolia Z. | — Thapsus Ze
— Ulmaria L. pnVenon antenne Zrs
Staphylea pinnata jp Veronicaambipunmare,
ï | —_amelhyStina Tres
| — “australis Soir.
| Azureus 0/0
Stenaütis Specrosus Zéntle | — achofent /ou/fs
Streptocarpus Rhexii Zinul. | = crenulata#offin
Symploriearpos ricemosa PE. | —…foliosa At:
Sympliytumaspercimum POSE | Hrandis isole
Syringa vu is L. | — laciniala 0er,
= — b:f alb. — media Sora
So = c Carol: Y: | — orchidata Mai
Manacelumerispum Z0r1, — pdiculata Pal.
Maxuslihernica 00e. = rullienca ace
Teuapgonolobuspurnureus on c/ — villosa St.
Meucrium SCorodunia L. —_irpi
Mhalictnimiamurense za, — Wallsteiniana Sole
— anpustifolium Jacq, Miburnum Lantana
— raquilegifolium 2. | = Tinus pe
— alropurpureum Jacq. Vicia azurea Koch. k
= COMMULAUN C7). —hiennis Le >
——elatum yacy. | —fCrrupineaZess
—falcatim Aost. = pranditorawscops
— Japonicum rnb. — virescens /ort.
— minus Ze Violasylvatica L.
= panvifoliumoern cr, Whillavia granditora Benths
= riposum Æ ri. MantHiUm antiqUorun A
Miapsia Asclépium 2. Zinniamultiiora Ze
Tilia argentéa Æ, Z. — reyoluta Can:
Molpis barbata GaerL, = Léntitora anus
>antoiniiumAartenobis tait.
RIGOUTS=VERBERT,
Boïan, Prof, el Hort. Praz.
DOTE
marine
isch.
L
ileché.
L.
a L.
, Mer.
ris.
es
| ous, ni ea quae desiderent, ante imitium Marüi nobis mdicent.
verpiae, Kalendis Januarii MDCCCLXNE.
Soja hispida-#oench.
Solanum Dulcamara Z.
— lycopersicum Z.
en — Cerasiforme Jun.
— nigrum Z.
— Pseutlo-capsicum Z,.
Solidago cambrica Zuds.
— gigantea 4té.
—. Virgaurea Z.
Sonchus palustris Z.
Sophora tetraptera Z. F.
Sorbus aucuparia L.
* — domestica L.
Spartium Juneeum DC.
Specularia falcata Dec.
_Spiraea aruncus Z.
— Filipendula Z.
— Fortunei Lindl.
— salicifolia Z.
- Sorbifolia Z.
— Ulmaria L,
Staphylea pinnata Z.
Statice caspica 7.
— cordata Z.
— tartarica L.
Stenactis speciosus Zentl.
Streptocarpus Rhexii Zindl.
Symphoricarpos racemosa A+.
Symphytum asperrimum Pbrsé.
Syripga vulgaris L.
— — b.fl.alb.
en —:..c. Carol. X.
Tanacetum crispum ÂZorf.
Taxus hibernica Æo00%.
Telragonolobus purnureus#oench
Teucrium Scorodonia L.
Thalictrum amurense Fr.
+ angustifolium Jacq.
— aquilegifolium Z.
— atropurpureum Jacgq.
— commutatum C. 4. Mer.
— elatum Jacq.
— falcatum Kost.
— Japonicum Thunb.
— minus Z.
— parvifolium #oench.
— rugosum #7.
Thapsia Asclepium Z.
Tilia argentea ÆZ. Z.
Tolpis barbata Gaert.
:
Tordylium Pestalozza Boïss.
Thermopsis lanceolata À, Br.
Tragopogon heterospermus $«
— porrifolius ZL.
— pratensis Z.
—. roseus Zycv,
Trifolium pannonicum Z.
-- rubens Z,
Trigonella Foenum graecum
Trollius europaeus Z.
Topaeolum majus £.
— minus 2.
Turbith Mathioli Tausch.
Urtica pilulifera Z.
Valeriana offieinalis Z.
Valerianella pumila DO.
Verbascum Blattaria Z,
, — Boerhaayei Z.
# — Lychnites Z.
— Thapsus Z.
Vernonia anthelminthica #.
Veronica ambigua Mare.
— amethystina #.
— australis Schr.
— azurea Schott.
— Bachofeni Æeuff.
— crenulata Zof}m.
— foliosa A74.
— grandis #isch.
— Jaciniala #oench.
— media Schrad.
— orchidaea al. +4
— pdniculata Pull.
— ruthenica /acq.
— yillosa Schr. à
— virginica Z. ÿ
— Waldsteiniana Schott.
Viburnum Lantana Z. l
— TinusZ. «
Vicia azurea Aoch. de
— biennis L. ol
— ferruginea Bess.
— _ grandiflora Scop.
— virescens Æoré.
Viola sylvatica Z. |
VWhitlavia grandiflora Perth
Xanthium antiquorum #. |
Zinnia multiflora Z. |
— revoluta Cao.
— tenuiflora Jacb.
mn
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